Mali: de difficiles discussions pour la paix

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rebelles touareg
Des délégués des rebelles touareg participent à une réunion de médiation sous l’égide du Burkina Faso, à Ouagadougou le 10 juin 2013

Les nouveaux ateliers de discussion entre gouvernement malien et certains représentants des groupes armés du Nord ont débuté le jeudi 13 mars à Bamako. Les deux jours d’échanges, sous l’égide des Nations unies, ont surtout montré le long chemin qu’il reste à parcourir avant que la situation ne s’apaise réellement au nord du Mali.

 

En l’absence d’une importante frange du Mouvement national de libération de l’Azawad et du Mouvement arabe de l’Azawad, c’est le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad, les rebelles touaregs basés essentiellement à Kidal, qui a joué au contradicteur du gouvernement malien. Au fil des discussions, Bamako a fait démonstration de sa bonne foi : libération de prisonniers, mains tendues aux rebelles touaregs et volonté affichée d’aller vers la paix.

 

 

Processus en panne

C’est très « insuffisant », ont martelé les groupes rebelles et notamment ceux du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad, pour qui le processus de paix, le processus de décrispation, est plutôt en panne d’ailleurs. S’égrène ainsi un chapelet de revendications : le retour à l’accord de Ouagadougou comme cadre légal des discussions, la libération de prisonniers rebelles détenus par Bamako et l’installation de commissions mixtes de sécurité dans quatre localités du nord du Mali…

 

 

L’urgence du cantonnement

Mais l’urgent, on le sait, est le cantonnement. Huit sites prioritaires ont été identifiés, mais avant d’en arriver là, les différents groupes retourneront vers leur base pour rendre compte aux combattants avant de revenir à la table des négociations dans la capitale malienne, le 20 mars 2014.

 

 

A Tombouctou, la reconstruction pour la paix

La reconstruction du patrimoine culturel détruit pendant l’occupation du nord a débuté aujourd’hui. L’Unesco, l’agence des Nations Unies pour la culture, a lancé les travaux dans la ville de Tombouctou.

 

Les pierres des mausolées de la ville de Tombouctou gisent encore au sol, comme autant de cicatrices qui demandent à être refermées. Lazare Eloundou est le représentant au Mali de l’Unesco, l’agence des Nations Unies pour la culture : « Ce qui nous intéresse pour le moment, c’est de reconstruire quatorze mausolées détruits en juin 2012 ».

 

 

En dehors des mausolées, l’Unesco s’engage à reconstruire les autres éléments du patrimoine de Tombouctou et du nord du Mali, poursuit le représentant de l’organisme international : « Nous allons nous engager à réhabiliter les bibliothèques des manuscrits, à réhabiliter les mosquées et, à Gao, à restaurer le tombeau des Askia, qui est aussi un bien du patrimoine mondial ».

 

 

Un « grand jour »

La reconstruction de ce patrimoine commence avec les deux mausolées qui jouxtent la grande mosquée de Djingareyber au cœur de Tombouctou, pour le grand bonheur de son imam Abdramane Ben Essayouti : « Pour nous c’est un grand jour, parce que ces mausolées, le jour de la destruction, c’était un déluge général dans la ville de Tombouctou. Aujourd’hui, nous sommes très contents de revoir ces mausolées repousser dans la ville et c’est des symboles… C’est vraiment une page de l’histoire qui se tourne. On a vu la destruction, et nous assistons maintenant à la reconstruction, mais c’est vraiment un grand jour. »

 

 

En dépit du risque terroriste qui demeure, en dépit de l’activité économique qui continue de tourner au ralenti, le début des travaux, marque pour les habitants de Tombouctou le début d’une nouvelle période de paix.

 

Source: rfi.fr

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