Mali: dans la fournaise des Ifoghas, la traque d’un ennemi invisible

15
Une chaleur de four, un enfer de poussière et de roche noire acérée, un ennemi invisible mais que l'on sait tout proche : dans l'Adrar des Ifoghas, aux confins du Mali et de l'Algérie, les soldats français traquent les combattants islamistes.
Une chaleur de four, un enfer de poussière et de roche noire acérée, un ennemi invisible mais que l’on sait tout proche : dans l’Adrar des Ifoghas, aux confins du Mali et de l’Algérie, les soldats français traquent les combattants islamistes.

Une chaleur de four, un enfer de poussière et de roche noire acérée, un ennemi invisible mais que l’on sait tout proche : dans l’Adrar des Ifoghas, aux confins du Mali et de l’Algérie, les soldats français traquent les combattants islamistes.

Quelque 1.200 militaires français, appuyés par un contingent tchadien, sont engagés dans cette contrée de l’extrême Nord-Est malien, l’une des plus inhospitalières au monde. Ils ont établi leur camp à Tessalit, sur une ancienne base de l’armée malienne. Il y a là des légionnaires, des parachutistes, des hommes du génie.

Ce jour-là, nouvelle opération de “nettoyage”. Départ de Tessalit en pleine nuit, plusieurs heures de voyage harassant en véhicule de l’avant-blindé sur une piste défoncée. Deux groupes tactiques sont à l’oeuvre: chacun s’emparera d’une colline de façon à contrôler la vallée en contrebas.

Le ratissage de la vallée se fait à pied, méticuleusement, trois jours et deux nuits durant. Il n’y aura aucun coup de feu, aucun contact direct avec l’ennemi qui, inférieur en nombre et en moyens, évite le corps-à-corps.

Dans un paysage lunaire, sans la moindre parcelle d’ombre, les soldats avancent méthodiquement. La température sur le coup de midi dépasse les cinquante degrés. Chacun transpire en silence sous son casque lourd et son gilet pare-balles, tout en portant son armement pesant et ses cinq litres d’eau.

Les troupes de choc mangent peu, parlent peu, boivent le moins possible. Ces hommes affrontent pendant des heures des chaleurs extrêmes, les mouches, la poussière qui s’immisce partout, enraye les armes qu’il faut sans arrêt nettoyer, les marches sans fin ou les longues heures d’observation en plein soleil sur les hauteurs. Ils dorment à même le sol, à la belle étoile. La nuit, dans l’Adrar des Ifoghas, la température reste douce, de l’ordre de 15 degrés. Mais l’écart avec la journée est tellement violent que l’on grelotte sous son duvet.

Les otages dans toutes les têtes

Si l’ennemi est invisible, ce qu’il a abandonné derrière lui rappelle qu’il se trouvait là il y a quelques instants: ici un tas de vêtements de combat laissés à la hâte, là un châssis de canon anti-aérien…

Un silence accablant règne sur les Ifoghas, mais chacun sait qu’un affrontement peut éclater n’importe quand. Les islamistes sont passés maîtres dans l’art du camouflage. Ils se terrent dans des réduits rocheux, si bien cachés qu’il est arrivé qu’une patrouille française passe à quelques centimètres d’eux sans les découvrir, racontent des soldats.

La question des otages français, aux mains des groupes islamistes quelque part dans le désert malien, est dans tous les esprits et alimente les conversations, le soir au bivouac. Impossible de savoir s’ils sont là, tout près, ou bien à des centaines de kilomètres. Ce n’est que plusieurs jours plus tard que l’exécution de l’un d’eux, Philippe Verdon, sera revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), sans être confirmée mercredi par Paris.

Plusieurs fois, des explosions retentissent. Ce sont les Français qui font sauter une cache d’armes, ou bien un pick-up suspect est détruit par un avion Mirage. Une colonne de fumée brune s’élève au loin.

Les pertes françaises restent faibles depuis le début de l’intervention au Mali en janvier, mais le danger est toujours présent. Le 16 mars, nouvelle explosion. Cette fois, le bruit est différent, et la radio n’a annoncé aucun tir “ami”. L’officier présent demande des précisions.

Pour la première fois, les islamistes ont fait sauter un char. Un engin explosif improvisé a coûté la vie à un caporal de 24 ans, Alexandre Van Dooren, cinquième militaire français à tomber au Mali, et a blessé trois autres soldats.

A Tessalit, une centaine de soldats seulement, visage fermé, participent à la cérémonie funéraire: la plupart des hommes sont loin, sur le terrain. Le général Bernard Barrera, chef des forces terrestres françaises au Mali, prononce l’hommage funèbre. Les moyens sont rudimentaires, pas de fanfare, pas même un clairon. Un soldat entame une Marseillaise a capella, bientôt suivi par le reste de la troupe.

 

tempsreel.nouvelobs.com/ 20-03-2013 à 15h15

Commentaires via Facebook :

15 COMMENTAIRES

  1. La France ne fait que soulager sa conscience au Mali et le Tchad tente de se donner une contenance après tant d’humilations connues au cours de son histoire notamment en 1983 quand Kadafi avait décidé de s’approprier du Tchad.La France est intervenue par deux fois pour suaver le Tchad. Le Mali a été une dès rares anciennes colonies françaises à avoir vecu ses indépendances sans une assistance militaire chose qui rendait bien de voisins jaloux. Il a fallu l’avènement de la démocratie pourque le Mali perde son indépendance. Alors stop et apprenez l’histoire.

  2. Ces fils de p….. se terrent et fuient le combat eux qui se disaient prêts à crever jusqu’au dernier. Pourtant c’est facile de les débusquer. Il suffit juste de laisser ce boulot aux chiens renifleurs.

  3. Un an de transgression de règles de barbaries et de régression de libertés.

    Il y’a un an, le monde entier regardait abasourdi, de jeunes officiers subalternes de l’armée malienne, transformer une mutinerie spontanée contre le régime incompétent, corrompu et médiocre d’ATT, en un coup d’état des plus stupides en Afrique contemporaine.

    En effet, le cadre démocratique arraché dans le sang, par le peuple souverain du Mali, 20 ans plutôt, permettait aux maliens de régler le problème de la mauvaise gouvernance d’ATT par l’arsenal juridique offert par la constitution du 25/02/1992.

    Il suffisait d’élire un nouveau président par le scrutin qui était prévu le 29/04/2012 de lui faire parachever la construction institutionnelle du pays par la mise en place de la Haute Cour de Justice de la république, et de juger tous ceux qui ont abusé de la république de par leur position dirigeante.

    Les forces vives de la nation pouvaient valablement et dans le cadre du droit obliger nos autorités judiciaires à aller dans ce sens dans l’intérêt supérieur du Mali.

    Mais hélas, l’agitation inutile et stupide des soldats sans vision qui ne comprennent rien au fonctionnement d’un état, a conduit à la violation flagrante de notre constitution, à l’effondrement de l’état, à la cassure de la chaîne de commandement de l’armée malienne et à la prise des trois régions du nord de notre pays et une bonne partie de celle de Mopti et même de Ségou par les groupes armés rebelles et islamistes.

    La transition politique incrédule, issue d’un accord-cadre contre-nature, mijoté entre la médiation de la Cedeao et la junte de Kati, va d’hésitations en hésitations, d’impuissance en incompétence à assurer la stabilité et la sécurité dans le pays.

    L’armée se déchire dans une guerre inopportune de bérets, la police se chamaille pour des grades non méritées, la classe politique et la société civile montrent toute leur carence à prendre de la hauteur quand la nation est menacée et en danger.

    Les maliens, frappent à sang leur propre président jusque dans son bureau.

    Premiers ministres, politiques, journalistes, anciens ministres passent au Moulinex de la nouvelle anarchie de Kati et ses cohortes encagoulées.

    Au même moment, les populations du nord se réfugient en masse dans les pays voisins, si elles ne sont pas victimes de lapidations, flagellations, amputations des membres inférieurs et supérieurs, ou tout simplement privées de télévision, de sport et de centre de loisirs.

    Les mausolées d’une valeur patrimoniale inestimable pour toute l’humanité partent en fumée, perdues à jamais.

    La gouvernance chaotique de la transition politique, succède donc à l’irresponsabilité d’une gouvernance insouciante du régime d’ATT.

    Les mutins de Kati, qui nous disaient en mars 2012 qu’ils sont venus pour lutter contre la rébellion, se terrent désormais à Kati quand les armées étrangères combattent à Kidal les derniers bastions islamistes du pays.

    Désormais, ils sont réduits à faire la honteuse police des journalistes et des opinions divergentes, sous le couvert de la sécurité “d’état” et de la “justice” dans le pays sous les regards impuissants de Dioncounda et de Diango, héritier d’un Cheick Modibo Diarra sorti par la fenêtre d’une transition incrédule et inutile pour le pays.

    Pire ils s’arrogent le droit des rémunérations indécentes et non méritées, aux yeux et à la barbe des maliens frappés de plein fouet par cette crise inutile dont ils sont pourtant les premiers artisans.

    La France qui joue la sécurité plus que la démocratie, devance les États-Unis dans ce dossier malien et prend l’initiative des opérations Serval et panthère, tout en catalysant les initiatives africaines de la Misma avec une mention honorable au Tchad et à son armée de combat, parfait antidote d’une armée de motos “Djakarta” à Bamako et Kati.

    Les gens n’ont pas les mêmes valeurs !

    C’est pour cela le quai d’Orsay a compris qu’il doit exiger une libération ” immédiate” du directeur de publication du journal Le républicain, interpellé par la sécurité “d’état” et qui se retrouve incarcéré pour dit-on incitation à la “désobéissance”.

    Ouh quelle procédure!

    Après tout quand le pays des droits de l’homme prend le leadership dans un pays sans droit, le minimum qu’on peut attendre de lui, est d’exiger le respect des libertés fondamentales du citoyen dont la liberté d’opinion et celle de la presse qui va avec.

    Ah oui, Jules Ferry avait raison, “Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde pour une grande nation, c’est abdiquer”.

  4. Merci aux SOLDATS Francais et Tchiadians. Si seulement des militaires Malians pourraient aller les aider dans les Ifoghas.Nous avons aussi des vaillants combattants qui pourront aider a montre le chemain au Francais et a apprendre l’art de la guerre.

  5. Traquez les jusqu’au dernier et exterminez ces rats de notre societe ou de nos societes ou qu’ils soient. C’est vrai qu’ils connaissent le desert et ont plusieurs cachettes, mais tot ou tard le lievre doit sortir de sa taniere pour un besoin. En ce moment boom!… Pas de negotiation avec le mlna sans etre totalement desarme et aussi les tetes dirigeants doivent etre traduits devant la justice. 👿 .

  6. j m’en fou des sales touareg QUI sont entrain de raconté du n’importe quoi.mes frere n mettez meme pas d’importance a ces idiots de broussard ,je le jure q si on donne un centimètre du territoire malien a ces voyous là ;j quite la france c jour là pour aller combattre au nord.
    en plus les francais vous n’allez pas faire tous ces efforts ;et quitte l mali entre la main de sanogo et sa gangue ,c’est ca qui m’inquiète et non c soit disant mlquoilà.
    CMD ON EST AVEC VOUS

  7. Niyefôkoyesegou
    555 commentaires

    20 mar 2013 – 16:37
    Tu es toujours en deficit d’information, tu sais faire la difference entre le Mnla et les autres bandits? C’est bien le Mnla qui a violé, egorgé ici et revendiqué tous ses actes abominables soutenu par certains dont la France de Sarkonsy, la suisse et certains belges!

    ………..Niyef++++++ …….Ni FOUDKG ni personne ne peut faire la différence entre le “MNLA ” et un quelconque groupe armé ……
    ……. 😉 😉 😉 😉 😉 😉 😉 😉 😉 😉 😉 😉 😉 😉

    Laisses tomber Niyef++++++ ….Laisses parler .

  8. non fougk c,est att et sarko qui ont fait des conneries en faisant confience au mnla…comme a dit sambou la france doit demander ses otages au mnla ancien allie des jihadistes ….fougk tu as la memoire courte…..

  9. Chers petis fères maliens aux abois(je trouve que le mot “negro” fache ici. Pourtant nous devons tous être fier ne notre couleur de peau. tout ce que Dieu a fait est bon.)

    Se saint et venerable Cheikh Mokhtar Bel Mokhtar a tourné le dos à Abou Zeid, depuis que ce dernier a décidé de s’emprendre aux laborieuses population tamashek de l’Azawad. Le message de Saint Bel Mokhtar (Droukel)était claire: Arrêtez de vous en prendre aux azawadien, soumettez-vous au MNLA. Voila le debut du problème. Donc, la mort présumée d’Abu Zeid, est au grand dam du mali. Mes condoléances les plus attristées à mes chers petits frères maliens aux abois. Vous avez perdu un allié de taille (abu zeid)..

    L’autre fait sur lequel je veux attirer votre attention, c’est que les azawadiens qui ont avaient permis la victoire des saints jihadistes sur le MNLA, ont tous rennoncé au jihad pour rejoindre massivement le MNLA, armes et bagages. Le MNLA est donc plus que jamais puissant et pour defendre l’AZAWAD.

    • Yaharak bouk a toi mëme le mnla ne peut rien faire il est plus que jamais faible, bande d’abrouti, cochon, yer koy ma ba war nia hou.
      maudit soit le jour ou vous avez décidé de nuir le Mali.
      Vive le Mali un et indivisible 👿 👿 👿 👿

  10. Peut être que nous n’avons pas les mêmes ennemis, sinon notre ennemi est bien visible c’est le Mnla malheureusement que la France empêche nos soldats de les matter.

    • Niyé , il y a des fois ou je me demande si tu n’as pas trinqué avec Sanogo 😉 😉 à ce que je sache ce n’est pas le MNLA qui coupait les mains et les pieds ,qui lapidait des femmes ,qui fouettait n’importe qui sous n’importe quel pretexte 👿 👿 c’est en lisant des commentaires comme le tien que je me demande parfois si Hollande n’a pas fait une connerie de s’engager au Mali 🙄 🙄 un regime de barbus à Bamako aurait fait du bien à beaucoup d’entres vous :mrgreen:

      • Tu es toujours en deficit d’information, tu sais faire la difference entre le Mnla et les autres bandits? C’est bien le Mnla qui a violé, egorgé ici et revendiqué tous ses actes abominables soutenu par certains dont la France de Sarkonsy, la suisse et certains belges!

      • c’est bien le mnla qui a coupés les mains et les pieds , qui lapidait des femmes, qui fouettait n’importe qui bef….
        Noir neige je te raconte une histoire en guise de preuve:
        on n’est mardi 28 mars 2012 trois jours apès l’entrée des rebelles à Tombouctou c’est à Koriomé prét de Tombouctou; je viens d’arriver avec ma moto pour embarquer dans une pinasse; au moment d’embarquer un rebelle de mnla ancien militaire déserteurs se présente et demande le proprio de la moto , je me montre et il me demande si c’est à moi, je répond affirmatif. Il donne ordre au chargeur de débarquer la moto.je viens d’être extorqué de mon engin sous la menace d’un fusille kalachnikov;
        a quelque mètres de là se trouve sous un hangar les chefs du mnla , de aqmi et d’ançardine confondu se reposant tranquillement.
        Dit moi qui est qui dans cette affaire?

  11. La dernière partie des combats devrait être facilitée par la mort d’Abu Zeid…d’après certains analystes bien informés sa mort serait le résultat de sa rivalité avec Mokhtar Bel Mokhtar ce dernier aurait obtenu la libération de son ami Baba Ould Cheikh en donnant le numéro de téléphone d’abu zeid ce qui a permis de le localiser et de lui balancer une bombe sur la tête…à suivre !

Comments are closed.