Mali: le Comité de suivi veut un retour de l’armée à Kidal avant le 20 juin

1
Des soldats français de Barkhane et des ex-rebelles de la CMA dans les rues de Kidal, dans le nord du Mali, le 25 octobre 2016. © STRINGER / AFP

Au Mali, la 18e session du comité de suivi de l’accord de paix d’Alger s’est achevée mardi 6 juin. Un calendrier ambitieux a été dévoilé par son président Ahmed Boutache. Il inclut le redéploiement de l’armée malienne à Kidal avant le 20 juin.

Un retour de l’armée malienne à Kidal avant le 20 juin, date anniversaire des deux ans de l’accord de paix d’Alger. Voilà le souhait, ambitieux, des parties signataires.

Alors ce sera évidemment un retour symbolique dans le cadre du Mécanisme opérationnel de conjoint (MOC), qui fera patrouiller ensemble des ex-rebelles, des membres de la Plateforme et des militaires de l’armée régulière donc.

Un premier pas, même si pour l’instant aucune de ces trois entités ne dispose d’armes lourdes pour défendre les zones dans lesquelles elles sont déployées.

Elles réclament que ce soit l’ONU qui leur fournisse. Une aberration, selon Ahmed Boutache, le président du comité de suivi. « Ce qui aggrave cette aberration, c’est le fait qu’on dise aujourd’hui qu’on donnera des éléments avec des armes légères pour le MOC de Kidal, mais qu’ensuite, il faudra que les forces de la Minusma et de Barkhane viennent protéger le MOC. Mais alors à quoi sert-il ce MOC, s’il faut qu’on assure sa protection, alors que sa mission première est d’assurer lui-même la sécurité des biens et des personnes dans la région où il est implanté ? », souligne-t-il.

Tensions avec la CMA

Le président du Comité de suivi est également revenu sur son échange, très vif, avec les ex-rebelles qu’il accusait d’entraver le processus de paix. Il y a quelques semaines, Ahmed Boutache avait vilipendé les ex-rebelles qui refusaient alors de libérer le camp militaire n°1 de Kidal, comme cela était pourtant prévu.

Dans une lettre, il accusait la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) d’être à l’origine des blocages de l’accord de paix. Des échanges dont le ton avait surpris tout le monde. Le Comité de suivi de l’accord étant plutôt connu pour ses compromissions et ses atermoiements avec les différentes parties signataires.

Ahmed Boutache ne regrette pas cette lettre. « Elle a permis de remettre les points sur les i », confie-t-il. « Ce refus de la CMA, c’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », ajoute-t-il encore. Après deux ans d’un processus de paix laborieux, la médiation internationale semble vouloir hausser le ton.

« La seule chose qui marche avec les enfants gâtés de la République, c’est de menacer de leur enlever leur bout de chocolat », lance un proche du président du Comité de suivi de l’accord, en faisant référence aux ex-rebelles.

Ahmed Boutache lui n’épargne personne. Mardi, il a par exemple précisé que tout atermoiement de l’une ou l’autre des parties signataires serait désormais perçu comme de « la mauvaise volonté flagrante ».

 Par RFI Publié le 06-06-2017

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

Comments are closed.