Mali : des combattants du MNLA et de la CMA à Gao pour des « patrouilles mixtes » avec les forces pro-Bamako

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Mali: retour au calme à Kidal mais la tension demeure
Des rebelles du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), ici photographiés à Kidal dans le nord du Mali. © AFP PHOTO / KENZO TRIBOUILLARD

Des combattants de l’ex-rébellion à dominante touareg du nord du Mali sont entrés jeudi à Gao, principale ville de la région, pour effectuer des « patrouilles mixtes » avec l’armée malienne et les groupes pro-Bamako, a-t-on appris de sources concordantes.

La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion) avait déploré le 30 décembre dans un communiqué qu’un « groupe de manifestants armés hostiles à la CMA » bloque depuis plusieurs jours l’entrée d’une de ses compagnies, composée de 200 hommes, à Gao, tenue par le gouvernement malien.

D’autres groupes formés l’année dernière ont exigé de participer à l’application de l’accord de paix signé en mai-juin 2015 entre le gouvernement, les mouvements armés qui le soutiennent, et la CMA, prévoyant notamment l’organisation de ces patrouilles mixtes, censées préfigurer la refonte d’une armée malienne unitaire.

« Il y avait un petit problème avec les mouvements dissidents de la CMA et de la Plateforme (coalition de groupes armés pro-Bamako, NDLR), mais l’Etat a fait un grand pas. Il a pu solutionner ce problème », a déclaré à l’AFP le colonel Rhissa Ag Sidi Mohamed, responsable à Gao du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC).

« Dans les semaines à venir nous allons aussi recevoir les combattants de ces mouvements-là pour se joindre à nous et commencer les patrouilles mixtes », a-t-il ajouté.

« C’est le premier groupe de la CMA qui est rentré à Gao pour commencer les patrouilles mixtes », a précisé pour sa part Malick Ag Cherif, coordinateur de l’ex-rébellion.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.

Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature de l’accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, et dont l’application tarde à venir.

str-sst/cs/jpc

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