Le Mali organisera bientôt des assises nationales du Nord. Des discussions destinées à permettre le règlement définitif des rébellions récurrentes dans cette partie du pays depuis son indépendance, a annoncé, lundi, le président Ibrahim Boubacar Keïta, sans fournir de date. Pour cela, un ministère a été créé, celui de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord. A sa tête, Cheick Oumar Diarrah, un proche du président Ibrahim Boubacar Keita, ancien ambassadeur à Washington.
Le programme du tout nouveau ministre de la Réconciliation est ambitieux. D’ici deux mois, il compte organiser à la fois des Etats généraux de la décentralisation, des assises du Nord, et des pourparlers avec les groupes armés comme le prévoit l’accord, signé en juin à Ouagadougou, entre les protagonistes de la crise et l’Etat malien.
Aucune question ne sera éludée. « Nous discuterons avec tout le monde sans complexe », promet Cheik Oumar Diarrah qui mènera personnellement ces négociations. Mais attention, discussion ne veut pas dire amnistie. Il n’y aura pas d’impunité, prévient ce proche d’Ibrahim Boubacar Keïta. Autrement dit, la paix ne sera possible que si elle va de pair avec la vérité et la justice.
Cheik Oumar Diarrah, qui a vécu une grande partie de sa vie à l’étranger, a l’intention de se rendre rapidement dans le Nord et notamment à Gao où il n’est jamais allé. Les camps de réfugiés et les déplacés seront aussi consultés et associés. Le nouveau ministre veut tout faire pour accélérer le développement du Nord. Ses priorités sont d’amener l’électricité, construire des routes, et mettre l’accent sur la santé et l’école. Autre projet dans ses tiroirs : la construction d’un aéroport à Kidal.
L’objectif est d’aller très vite, explique Cheick Oumar Diarrah, car le traumatisme de 2012 a été profond. Le calendrier des discussions est très serré.
Cheik Oumar Diarrah
Ministre de la Réconciliation et du Développement Il ne peut y avoir de développement sans un pays en paix avec lui-même, en paix avec les autres. |
Les déçus d’IBK
Le candidat malheureux à l’élection présidentielle, Soumaïla Cissé, a, lui, émis des réserves. «On attendait un gouvernement complètement neuf mais si on compte le nombre d’anciens ministres, je lui souhaite beaucoup de chance mais je doute fort que cet attelage puisse réussir», dit-il.
Parmi les soutiens du président Ibrahim Boubacar Keïta, certains se disent déçus aussi. C’est le cas de Sabati 2012, une coalition composée d’une centaine d’associations islamiques, soutenue par le très influent Haut conseil islamique. Pour son responsable, ce gouvernement n’incarne pas la rupture attendue par les Maliens.
Moussa Boubacar Bah
Président de Sabati 2012 Le chef de l’Etat a constitué un gouvernement sans consulter personne…Certains anciens reviennent en force. Ils n’incarnent pas le changement, voulu par le peuple malien. |
■ REACTION : Le MNLA souhaite « bonne chance » au nouvel exécutif
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Le nouveau gouvernement malien doit donc se préparer aux prochains pourparlers entre les signataires de l’accord préliminaire de Ouagadougou. Les cadres et leaders de la région du Gourma sont réunis en ce moment à Ouagadougou au Burkina Faso. L’objectif de la rencontre est de préparer le rapprochement de toutes les communautés, fractions, tribus avant le grand forum de l’Azawad autour des futures négociations avec le nouveau gouvernement malien.
Occasion saisie par le président du Mouvement national de l’Azawad (MNLA) pour souhaiter bonne chance au nouveau gouvernement malien et l’encourager à mettre en œuvre les engagements pris à Ouagadougou par le gouvernement intérimaire.
« Le Mali vient de publier son nouveau gouvernement, détaille Bilal Ag Acherif, le président du MNLA. Nous souhaitons bonne chance à cette nouvelle équipe et nous les encourageons à continuer dans la recherche de la paix comme prévu dans l’accord de Ouagadougou. L’objectif principal de cette rencontre est justement de préparer ces négociations car il est très important aujourd’hui pour eux, pour les populations du nord du Mali de trouver une solution définitive à ce conflit. »
Selon Bilal Ag Acherif, l’Azawad souffre plus d’un problème de justice et de liberté que de développement. Mais pour ne pas compromettre l’avenir de leur région, tous les peuples de l’Azawad doivent parler d’une même voix aux futures négociations.
Par RFI / 10 septembre 2013
Bonjour,
Le gouvernement d’ouverture crée au Mali, après l’élection de Ibrahim Boubacar Keïta comme Président de la République et le choix de Oumar Tatam Ly comme Premier Ministre, engendre un bon dosage entre diverses sensibilités.
Un tel gouvernement, avec, en plus, un ministère de la réconciliation nationale, est un prélude à la réconciliation nationale, qu’il impulsera et pilotera.
Avec une telle configuration, le dialogue pour la réconciliation nationale sera piloté par le gouvernement, à travers ce ministère de la réconciliation nationale, en liaison avec le médiateur et la commission dialogue et réconciliation du Mali.
LES ASSISES NATIONALES ALIMENTERONT CE DIALOGUE.
Une BONNE SYNCHRONISATION entre les trois entités (gouvernement, commission dialogue et réconciliation et médiateur) EST INDISPENSABLE pour des résultats probants, une paix et une réconciliation nationale durables.
Bien cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
E-mail: Webanassane@yahoo.com
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