Mali: accord inédit entre les groupes armés du Nord

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Moussa ag Assarid, porte-parole du MNLA, en avril 2012. | AFP
Moussa ag Assarid, porte-parole du MNLA, en avril 2012. | AFP

Au Mali, un accord inédit vient d’être signé, mardi 17 septembre, entre les groupes armés présents dans le nord du pays. Après deux jours de discussion, sur l’initiative des autorités maliennes, ces groupes ont signé une déclaration conjointe. Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA), la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR, composé notamment des milices gandakoyes et gandaïzo), ainsi que le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) promettent de « mettre en commun leurs efforts » pour résoudre la crise. Ils créent une cellule de contact afin de dégager des positions communes, avant d’entamer les négociations avec l’Etat malien.

 

 

Une vingtaine de représentants des quatre mouvements armés présents dans le nord du Mali se sont réunis pendant deux jours, dans la même pièce, pour tenter de régler les différends qui les opposent. « Le MNLA n’a jamais déclaré aucun conflit avec aucun mouvement, déclare Ibrahim Ag Assaleh, porte-parole du groupe rebelle touareg. Le MNLA a déclaré un conflit avec un Etat pour essayer d’apporter des solutions à des problèmes politiques, sociaux, économiques, culturels, qui ont existé de l’indépendance jusqu’à nos jours. Donc nous nous réjouissons d’être rejoints dans ce combat par les autres mouvements armés et par le nouveau gouvernement dont nous saluons l’esprit d’ouverture. »

 

 

Assis juste à côté du représentant du MNLA, Harouna Toureh, président des milices d’auto-défense gandakoye et de la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance. Les deux hommes discutent, se serrent la main, une scène qui semble presque improbable.

 

 

« Entre fils du Mali »

« Je peux vous assurer qu’il y a encore 72 heures, ce n’était pas facile, confie Harouna Toureh.Mais nous avons chacun pris conscience du fait que nous étions obligés de passer par ce moment, de se regarder face à face et de se parler. On a évoqué la gouvernance, on a évoqué les conditions de sécurité, comment vivre ensemble. Ce sont des choses qui étaient difficiles à aborder pour nous avant, maintenant je pense que le mur qui nous a séparé pendant un certain temps est tombé et que l’on peut commencer à parler entre nous, entre fils du Mali. »

 

 

Les représentants des groupes armés n’ont pas encore trouvé de position commune, mais ils ont décidé de se revoir dans les semaines à venir. L’objectif est de préparer ensemble les négociations qui seront ensuite menées avec l’Etat malien sur le statut et le développement des régions du Nord.

 

 

Un accord déjà remis en cause au Nord

Cependant de hauts cadres du MAA et du MNLA disent ne pas reconnaître l’accord signé à Bamako. Mohamed Ramadane, chargé des relations extérieures du bureau exécutif du MAA indique que son mouvement n’est pas contre des négociations avec les autres groupes armés mais que les signataires de l’accord n’ayant pas été mandatés par le MAA, leur signature n’engage qu’eux-mêmes.

 

 

Même constat d’Attaye Ag Mohamed, chargé de communication à la présidence du MNLA, qui précise que les signataires sont bien des membres du mouvement mais envoyés à Bamako pour une rencontre avec la Minusma. Ils n’ont pas été mandatés pour négocier un quelconque accord. Les populations du nord du Mali dénoncent le manque de représentativité des signataires mais aussi leur déconnexion avec la réalité du terrain.

 

 

« Les populations ne se reconnaissent pas dans ces personnes qui sont allées à Bamako et qui de surcroît semblent échapper à leur propre hierarchie, explique notamment Attaye Ag Mohamed, le président de la coordination des cadres de l’Azawad. Donc nous alertons la communauté internationale, le médiateur, afin d’éviter que de nouveaux accords biaisés, qui ne correspondent pas aux attentes des populations, soient signés pour retomber dans les mêmes travers que les rébellions précédentes. »

 

 

Satisfaction des autorités maliennes

Le ministre malien de la Réconciliation nationale, Cheick Oumar Diarrah, a estimé que cette déclaration posait « un jalon important vers la résolution de la crise ». Il n’a pas participé aux rencontres, mais il est venu féliciter les participants. Il en a profité pour annoncer un reformatage de la Commission dialogue et réconciliation, créée en mars dernier par les autorités de transition. Elle devient une Commission dialogue, vérité et réconciliation.

 

 

Dans le même temps, le nouveau ministre de la Défense, Soumeyou Boubeye Maïga, achevait mardi sa première visite dans le nord du pays, à Sévaré, Gao et Tombouctou. Il en a profité pour annoncer que l’armée nationale va renforcer sa présence dans le Nord, une décision qui ne remet pas en cause, selon lui, le processus de réconciliation.

 

 

SourceRFI

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5 COMMENTAIRES

  1. Bonjour,
    Comme je l’ai dit dans la lettre ouverte au Président et aux Maliens, et repris dans la déclaration des groupes armés, LA SEULE STRATÉGIE EFFICACE, c’est le développement durable et équitable de toutes les régions du Mali dans un cadre démocratique, décentralisé et sécurisé, ainsi que l’intégration équitable des communautés dans ces régions et dans le pays en donnant la priorité à celles qui sont en retard.

    LA SOLIDARITÉ ET LA MUTUALISATION doivent éviter que des citoyens soient exclus/discriminés.

    La BONNE GOUVERNANCE DE LA DÉCENTRALISATION développera les régions en tenant compte de leurs spécificités dans le cadre d’un développement endogène utilisant, autant que possible, les ressources locales.

    Les gouvernances au niveau des collectivités (régions,..,communes), doivent être responsabilisées. Elles s’intégreront à la GOUVERNANCE NATIONALE et coopéreront efficacement pour la BONNE GOUVERNANCE du Mali dans l’unité.

    Cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC/GOUVERNANCE

  2. Il fallait convier la brave jeunesse de Gao à ces rencontres. Pour moi c’est le seul groupe qui a un réel héroïsme.

  3. nous connaissons tous ceux qui ont maltraiter nos parents a Gao,tombouctou,ansongo,menaka etc….qu,il signe avec ganda koye ou ganda izo,un jour on va leur surprndre comme ils nous ont fait eux aussi,la maison de chacun est connu un jour on ira prendre du the avec eux .signer ou signer pas ,mandater ou pas mandater,ces votre probleme,le probleme se n,est pas signer l,accord ,ces que vous avez brutaliser nos parents on va vous brutaliser ,comme ca vous allez comprendre. 👿 👿

  4. Le MNLA n’est pas un groupe sérieux il va toujours se dédire IBK gâche son temps le MNLA ne comprend que le langage de la force.

  5. Bonjour,
    L’engagement et la volonté d’aller de l’avant pour la réconciliation nationale et la refondation durable du Mali, dans l’unité, doivent être réellement partagés par tous.

    Ayant été secoué par une crise multidimensionnelle, le Mali a besoin que toutes ses filles et tous ses fils se réconcilient, en mettant en avant la justice et la non impunité, et s’unissent pour sa reconstruction et son développement durables dans un cadre sécurisé et en toute quiétude.

    Pour ce faire, un ÉLAN D’ENSEMBLE s’appuyant sur une nouvelle gouvernance participative et inclusive mettant en avant le bien-être, la paix et la sécurité pour tous et le renforcement de l’unité et de la cohésion nationale, est nécessaire.

    TOUS LES MALIENS DOIVENT PARTICIPER A CET ÉLAN.

    Le Président les invite à se rassembler autour des idéaux de paix et de réconciliation.

    Des assises nationales INCLUSIVES conforteront un tel élan.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    Webanassane@yahoo.com

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