Mali: à Tombouctou, pénuries et haines ethniques dans l’ex-perle du désert

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La porte cassée de la mosquée de Cheikh Sidi Yahya.
RFI

TOMBOUCTOU (Mali) – Réseaux d’eau et d’électricité sabotés, flambée des prix alimentaires et de l’essence, chômage: la vie à Tombouctou, la perle du désert malienne qui ne mérite plus guère son nom, est rude. Et avec les haines ethniques qui couvent, l’avenir s’annonce sombre.

Tombouctou avait été prise en avril 2012 par les Touareg indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), supplantés par les groupes armés liés à Al-Qaïda en juin.

Aujourd’hui, les rues en partie ensablées restent souvent vides, hormis quelques artères commerçantes, et presque aucune voiture ne circule: beaucoup ont été réquisitionnées par les islamistes qui se sont enfuis le week-end dernier, et l’essence est chère.

Economiquement c’est une catastrophe. Nous vivons dans la misère. On vient juste de reprendre nos activités, résume Baba Abdou Touré, dit Bat, un restaurateur.

Même l’argent liquide se fait rare: les fous de Dieu avaient fermé toutes les banques, interrompant les flux financiers. Ils avaient fermé aussi les hôtels pour touristes, lieux de perdition, selon eux, ainsi que les bars, les écoles…

Toutes ces interdictions ont mis au chômage des milliers d’habitants.

A l’hôpital local, le docteur Ibrahim Maïga est désabusé: On manque de tout, médicaments, médecins, infirmières. Selon ses dossiers, 10 des 21 centres de santé du district de Tombouctou n’ont plus aucun personnel.

Le désastre touche aussi les infrastructures: avant leur fuite le week-end dernier, les islamistes ont détruit les réseaux électriques (même si le courant revient par intermittence) et ceux d’eau courante (le prix de la bouteille d’eau minérale atteint 700 FCFA soit 1,10 euro).

Arabes et Touareg partis vers le Nord

Le prix du pain est resté stable mais depuis le 1er avril, il y a un problème avec la viande. Les bergers qui amènent le bétail ont peur des islamistes et ne viennent plus, raconte Bat, le restaurateur.

Les prix ont donc flambé: le mouton est passé de 1.200 à 2.600 francs CFA le kilo (de 1,85 à 4 euros), le poulet de 1.500 à 3.000 (2,30 à 4,60 euros).

Trop cher pour beaucoup, qui préfèrent le poisson. Le plus consommé localement, le gros capitaine, se fait rarissime dans le fleuve Niger, forçant les plus modestes à se rabattre sur d’autres poissons.

Mais avec ceux-là, on peut tomber malade, on a un peu peur de ça, confie une mère de famille qui en achète une poignée, présentés sur une bâche poussiéreuse à même le sol devant une boutique.

Pas de famine, mais de manière générale, un approvisionnement compliqué et des étals clairsemés. D’autant que le bac rouillé traversant le fleuve Niger, crucial pour l’arrivée des marchandises, a été saboté par les islamistes.

Le moteur est gâté (cassé) et il n’y a aucune pièce pour le réparer, se désole son gérant Ibrahim Moussah. On tire le bac avec des pinasses à moteurs de hors-bord, mais c’est très lent et coûteux, quatre fois plus que d’habitude.

Tombouctou comptait 35.000 habitants au recensement de 2005, beaucoup moins aujourd’hui, après l’occupation par les groupes islamistes et leur cortège d’exactions (amputation, châtiments corporels, destruction de mausolées).

Beaucoup de gens ont fui à cause des rebelles. Et quand on a appris que les Français arrivaient, tous les Touareg (près de la moitié de la population) et les Arabes sont partis vers le Nord, craignant des représailles de la population noire majoritaire, explique Bat.

Et elles n’ont pas tardé: mardi, des dizaines de magasins ont été pillés par une foule ivre de colère voulant tuer Arabes et Touareg terroristes, considérés comme des collaborateurs des islamistes.

Un retour à la vie en communauté semble bien lointain, malgré les appels au calme et à la réconciliation, qui devraient être réitérés lors du prêche du vendredi à la mosquée.

(©AFP / 01 février 2013 12h31)

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5 COMMENTAIRES

  1. Chers maliens,pour en finir avec ces errements incessants, il faut appliquer les bonnes recettes que les juifs utilisent contre les criminels palestiniens à savoir:
    1-à defaut de les tuer, brisez les mains et les jambes des criminels et de leurs complices
    2-demolissez leurs habitations et boutiques
    3-rendez publiques leurs identités (prenom, nom et photos sur les medias publics (Internet, radios de proximlité, presse ecrite,..)et dans les espaces de regoupement humains pour que nous puissions les traquer partout où ils iront sur le territoire malien. Cette guerre est une guerre d’usure; c’est pour notre survie, notre dignité et notre liberté gravement ménacées.Nous n’avons pas le droite de la perdre!

      • Bien vu FOUDKG, ce soit disant Omar sharif manque vraiment de modestie.

        Il ne doit pas oublier que leurs braves soldats avaient fui comme des rats Gao, Kidal Tombouctou … face à une poignée de misérables barbus !

        Merci la France sans qui, Omar Sharif porterait déjà un pantalon court avec une longue barbe 😆 😆

  2. les barbus ont fait fermer les hotels………sincérement je ne vois pas quel touristes seraient venus se jetter dans la gueule du loup à Tombouctou !
    Hier soir j’ai vu à la télé “envoyé special” sur A2 un reportage sur Tombouctou libérée . On manque peut etre de tout à Tombouctou ,mais surement pas de bière !!! Trés forts les tombouctois ( on dit comme çà ?) Ils ont reussit a cacher pendant dix mois aux barbus des stocks incroyables de bière 😆 😆 😆 😆 Chapeau les gars , s’il n’y a plus d’eau vous pourrez toujours faire du thé à la bière 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

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