Les derniers progrès relatifs au processus de cantonnement prévu dans l’accord de paix et de réconciliation, ont été abordés au cours d’un point de presse, ce jeudi 7 janvier, au siège de la MINUSMA à Bamako.
Selon le conférencier, M. Samba Tall, Directeur de la réforme du secteur de la sécurité (RSS) et du désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) de la MINUSMA, le cantonnement est l’une des mesures de confiance de l’accord qui permet d’avancer vers d’autres étapes du processus qui sont le DDR et l’intégration.
M. Tall précise qu’il y a des préalables à ce cantonnement. D’abord, la création de Commissions nationales qui vont gérer tout le processus.
Il s’agit de la Commission Nationale de Désarmement Démobilisation Réinsertion chargée d’élaborer, d’adopter et de suivre le programme national de désarmement-démobilisation-réinsertion.
Quant à la Commission d’Intégration, elle sera chargée d’établir les critères, les quotas et les modalités de l’intégration des ex-combattants dans les corps constitués de l’Etat y compris au sein des forces armées et de sécurité, et de l’harmonisation des grades.
Ces commissions doivent être chapeautées par le Conseil national de la réforme du secteur de sécurité qui existe déjà au Mali, souligne le conférencier.
C’est le 29 décembre dernier, jour du démarrage des travaux de construction des sites de cantonnement, que le Conseil des ministres a adopté, un projet de décret relatif à la création de ces commissions.
Il faudra attendre la promulgation, la signature et la nomination des membres des commissions qui doivent travailler sur les critères de DDR ou d’éligibilité au sein des forces de sécurité, pour connaitre la date du début du cantonnement.
« C’est un travail en profondeur parce que ça touche aux institutions et aux structures de l’Etat malien », explique le conférencier.
Et d’ajouter que c’est pour anticiper qu’il a été demandé à la MINUSMA de construire et d’aménager ces sites de cantonnement qui ont été validés par la Commission technique de sécurité (CTS).
Sur les 24 sites de cantonnement proposés par la Plateforme et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), 15 ont été techniquement évalués dont 11 validés par la CTS.
Les travaux de construction ont débuté sur le site de Likrakar à Tombouctou et à Fafa dans la région de Gao.
A Innegar (Gao), les travaux commenceront, dès le retrait d’éventuels déchets du site de munitions issus de combats antérieurs, assure la mission onusienne.
L’évaluation des 9 sites restants s’effectuera au cours de ce mois. Ce jeudi, la reconnaissance des sites a débuté dans la région de Kidal, notamment à Tessalit et à Aguelhock.
« Une fois les gens regroupés sur les sites, il faut les enregistrer, les sensibiliser sur les possibilités qui s’offrent à eux : rejoindre la vie civile ou les services de sécurité » a indiqué le Directeur de la réforme du secteur de la sécurité (RSS) et du désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) de la MINUSMA.
Pour l’heure, le nombre de personnes à cantonner n’est pas connu. « L’accord d’Alger dit que les mouvements signataires doivent fournir la liste de leurs hommes, de leurs équipements militaires 30 jours après sa signature », poursuit M. Tall.
Il ajoute que la CMA et la Plateforme ont promis de fournir ces listes à la mi-janvier. « Ce sont ces listes qui vont permettre d’établir le budget du DDR. On ne peut pas faire un budget si on n’a pas l’effectif », affirme M. Tall.
Le cantonnement est censé durer trois mois.