Selon les données, la crise profonde et multidimensionnelle que traverse notre pays depuis 2012 s’est caractérisée par la déchirure du tissu social, l’effondrement de l’économie et le déplacement de près de 400.000 personnes dont les 3/4 sont des femmes et des enfants. Malgré le retour progressif des déplacés et refugiés, l’insécurité sévit au quotidien avec de nombreux attentats. Des enlèvements et l’usage des mines qui ne cessent de faire des victimes. Alors que les services physiques et psychologiques constituent de graves violations des droits humains.
Il s’agit notamment : des viols collectifs, des lapidations, des flagellations, des mariages forcés et multiple, des amputations, de la restriction des libertés individuelles et collectives, et aussi de la destruction des biens publics et individuels et des patrimoines culturels. Selon les constats, les femmes, principales victimes de cette crise, sont aux avant postes de la conduite du processus du dialogue et de la réconciliation entamé avec la création de la commission dialogue et réconciliation, pendant la transition, restructurée aujourd’hui en commission vérité, justice et réconciliation, dont les textes de création ont été adoptés par l’Assemblée Nationale en mars 2014.
Cette rencontre vise à : instaurer un partenariat ave le Ministère de la Réconciliation Nationale, afin de promouvoir et appuyer le processus de réconciliation inclusive et participative, mettant l’accent sur les femmes, les jeunes, les personnes âgées et les groupes minoritaires et marginalisés ; procéder à une lecture du plan d’actions du ministère et des recommandations formulées par les femmes leaders à l’occasion des ateliers organisés avec les communautés à l’effet de prendre en charge les activités convergentes; renforcer l’approche stratégique du Ministère de la Réconciliation Nationale en matière de processus de réconciliation.
A l’entame de ses propos, le directeur résidant du Ndi, Dr. Badié Hima, a rappelé que pour être effectif et durable, l’expérience démontre que le processus de réconciliation doit être inclusif et participatif en impliquant toutes les Maliennes et tous les Maliens sans distinction. Dr. Hima estime que le document final issu des travaux servira de base aux actions futures et intégrera les préoccupations de toutes les couches sociales, et sa mise en œuvre contribuera à un retour à la stabilité caractérisée par la paix et le développement pour le bien-être des Maliens. Il a précisé que son institut attend des acteurs gouvernementaux et de la société civile une synergie d’actions pour une efficacité et un retour à une paix et une réconciliation durables.
Pour le représentant de l’ambassadeur de la Grande Bretagne au Mali, M. Adrian Hunt, de par ce nouveau partenariat, le département en charge de la réconciliation veillera à une prise en compte des préoccupations de toutes les communautés. Selon lui, en intégrant les préoccupations de communautés dans leur approche stratégique de réconciliation, le Ministère de la Réconciliation Nationale confirmera son leadership et son droit de regard sur toutes les initiatives allant dans le même sens.
Pour la présidente de réseau paix et sécurité des femmes de l’espace Cedeao, Me Saran Kéita, le conflit de notre pays a, en particulier, affecté sérieusement les femmes et les filles et a occasionné de multiples violations de leurs droits, notamment ceux basés sur le genre. C’est pourquoi, elle a insisté sur la promotion du rôle des femmes dans les processus de réconciliation au niveau local et national.
Enfin, pour le secrétaire général du Ministère de la Réconciliation Nationale, M. Attaher Ag Iknane, la réconciliation est un vaste chantier qui a besoin du maximum de convergence de tous les acteurs. Selon M. Attaher, aujourd’hui, il faut gagner la paix. Ce partenariat permettra de poursuivre les actions déjà entamées et de se projeter dans l’avenir.
Tougouna A. TRAORÉ