Le Président français, Emanuel Macron, qui a réservé sa deuxième sortie à l’étranger après sa visite effectuée en Allemagne, à notre pays, était à Gao, le vendredi 19 mai dernier. Le nouveau président qui inscrit déjà son action dans la ‘’continuité’’ des actions de son prédécesseur, avec une volonté ‘ »’accélérer le processus de paix au Mali », a échangé avec son homologue IBK sur la base Barkhane, passé un bon moment avec les militaires de son pays, rencontré la presse, avant de regagner la France, dans l’après-midi. Macron a exprimé sa disponibilité à revenir au Mali pour participer à un Sommet G5 réuni par le Président IBK, dans les prochaines semaines, pour améliorer la feuille de route de l’organisation engagée dans la création d’une force conjointe contre les djihadistes !
Pour la circonstance, le président français était accompagné de certains de ses ministres, à savoir Jean-Yves Le Drian, de l’Europe et des Affaires étrangères et Sylvie Goulard de la Défense, ainsi que par le directeur général de l’Agence française de développement (AFD), Rémy Rioux.
A sa décente d’avion, à l’aéroport de Gao, Emmanuel Macron a été accueilli, par son hôte président, Ibrahim Boubacar Keita qui était lui aussi bien entouré par des ministres du gouvernement, notamment ceux de la Défense, Tiéna Coulibaly ; de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly et des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. On y notait également la présence du ministre secrétaire général de la présidence, Soumeylou Boubeye Maiga, et des députés de l’Assemblée nationale, dont le président de la commission défense.
Le Mali cible de l’international djihadiste
Après un tête-à-tête entre les deux présidents, une conférence de presse conjointe a été animée sous une tente du camp par les deux hommes d’Etat.
Selon le Président IBK, il y a cinq ans, le Mali, à son corps défendant, est devenu, une cible de l’international djihadiste en Afrique. C’est dans l’esprit de s’acquitter « d’une dette de sang », vis-à-vis du Mali que le prédécesseur de Macron, le Président François Hollande, avait décidé d’engager les forces françaises aux côtés du Mali mis à mal par des djihadistes. Pour ce haut fait d’armes historique, la gratitude du Mali à l’égard de « votre armée est d’ores et déjà, inscrite dans l’Histoire », a indiqué le Président IBK. « Éternellement, le Mali sera reconnaissant au peuple français de ne l’avoir pas abandonné, de ne l’avoir pas laissé dépecer par l’international djihadiste. Que notre pays soit, de ce fait, devenu un des principaux théâtres d’opération de l’armée française est une marque d’amitié et de solidarité que nous concevons comme une créance éternelle de votre peuple sur le nôtre, de votre nation sur la nôtre », a-t-il martelé.
Le Président IBK a assuré son hôte de l’engagement du Mali à travailler « jour et nuit à éradiquer ce fléau qui nous a élus pour ses funestes desseins ». Mais travailler avec des ennemis invisibles relève d’une des tâches les plus ardues de la vie.
L’impatience
Deux ans après la signature d’un accord pour la paix et la réconciliation nationale entre les parties au conflit de notre pays, la communauté internationale exprime régulièrement son impatience face aux retards accumulés dans son application, y compris envers le gouvernement malien.
Le Président Macron qui mesure déjà l’ampleur du défi a toutefois assuré de la détermination de son pays à rester à nos côtés en continuant l’engagement des forces françaises aux côtés d’un pays ami. Il ne s’agit point pour le Président Macron de rester seulement, pour une quelconque volonté de rester, mais d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, signé il y a deux ans entre notre pays et les groupes armés.
« Mon souhait, c’est que nous accélérions. On sait où sont les difficultés principales et ce que nous devons faire. Faisons-le sans barguigner », a-t-il lancé.
Convaincu également que la lutte contre le terrorisme n’est pas que militaire, mais aussi un combat économique pour le développement et le bien-être de populations, le président français s’est dit également prêt à investir pour le développement de notre pays. Il a dit s’inscrire dans la continuité des actions de son prédécesseur, François Hollande, dans sa détermination à combattre militairement les groupes djihadistes.
« Tout ce qui est fait sur le terrain serait éphémère, comme vous l’avez rappelé, si dans le même temps, nous ne sommes pas déterminés à investir dans les infrastructures, dans l’éducation, dans la santé pour que le développement du Mali et l’ensemble des régions maliennes puissent se faire en bonne et due forme. Et donc, en partenariat étroit, notre armée travaille avec l’Agence française de développement (AFD), au quotidien, pour construire, je vous en remercie, une extrême cohérence de notre travail de sécurisation et de notre travail de développement. Un peu plus de 470 millions d’euros ont été décidés sur les années à venir pour la zone en matière développement, ils accompagnent cet effort militaire », a fait savoir Emmanuel Macron.
Il y a lieu, selon lui, de tirer les leçons de l’expérience déjà vécue en maintenant également la collaboration avec les autres États concernés. « Mon souhait, c’est que nous accélérions. On connaît aujourd’hui les cibles, on sait où les difficultés principales, on sait ce que nous devons faire. Faisons-le sans barguigner et faisons-le en se disant tout, tout le temps, avec l’ensemble des États avec lesquels nous sommes partenaires au Sahel. Et ma volonté, c’est ma détermination ».
La certitude
Le retour de la paix sur l’ensemble du territoire de notre pays et l’exercice de la souveraineté de l’Etat du sur l’ensemble de son territoire se feront. Le président français a souhaité qu’il se passe dans le strict respect de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Selon le président français, la MINUSMA et la Force Barkhane travaillent déjà sans relâche, dans ce sens, même s’il y a lieu aujourd’hui d’accélérer le processus. « La France et la MINUSMA travaillent dans ce sens, dans cette direction avec un engagement concret. Plus largement pour le Mali, la France continuera avec l’engagement militaire qui est le sien qui permet à la fois la sécurisation, retour à la souveraineté pleine et entière et l’éradication du terrorisme islamique. La réponse que nous devons apporter à la situation du Mali, c’est précisément l’application qui relève de notre part de l’intégralité des accords d’Alger, donc de la sécurisation du territoire malien. Ce qui doit s’accompagner, on le sait bien, des réformes, des décisions, d’une coopération, non seulement du Mali, mais de plusieurs États. Il est indispensable aujourd’hui que nous accélérions », a insisté M. MACRON.
Pour combien de temps la France pourra-t-elle rester au chevet de notre pays ? Le Président Macron s’est voulu précis : « l’opération Barkhane ne s’arrêtera pas avant que l’ensemble des groupements terroristes n’ait été éradiqué. Si nous voulons réussir au Sahel, nous devons dans le même temps gagner la guerre et gagner la paix ».
La mobilisation française, a martelé Emmanuel Macron, est aussi une mobilisation européenne et internationale. Un motif de plus pour lui, de rendre un hommage mérité à tous les alliés. « Plusieurs nations européennes sont présentes à nos côtés dans les forces européennes et internationales. Je pense que c’est une très belle illustration à la fois de ce que nous savons faire au niveau international et de ce que nous savons faire au niveau européen pour nous engager à la fois sur les théâtres des opérations, sur également la formation. La France sera donc constante dans son engagement militaire, diplomatique et politique que je veux conduire par le fait de ces éléments de continuité et d’un grand volontarisme également politique en matière de développement et de construction de la paix dans la durée », a-t-il promis.
La détermination
La politique française d’Emmanuel Macron au Mali s’inscrit dans une détermination et une accélération de l’engagement de l’ancienne Métropole dans la continuité des accords d’Alger. Parce que, dit-il, c’est cela qui nous sécurise. Il a souhaité renforcer cette politique avec un axe de développement évoqué plus haut. Et si la décision est prise par le président du Mali qui est en même temps président en exercice du G5 Sahel de réunir le Groupe dans les semaines qui viennent, le Président Macron n’hésiterait pas à se rendre avec immense honneur et un immense plaisir à cette réunion du G5 « pour justement l’intégralité de ce que nous pouvons faire ensemble en ce sens ».
Il faut noter que le G5 Sahel a adopté un plan prévoyant la création d’une force conjointe composée de 5 000 militaires, policiers et civils, pour combattre les groupes djihadistes et sécuriser les frontières communes des pays membres.
Le principal souci d’Emmanuel Macron, c’est de mener une guerre implacable contre le terrorisme ; d’éradiquer complètement le djihadiste ; mais avec le minimum de pertes. En tout cas, l’engagement de la France de Macron contre le terrorisme et la pour la sécurité du Sahel, ne sera pas que des mots. Car ce sont des vies. « L’opération Barkhane ne s’arrêtera pas avant que l’ensemble des groupements terroristes n’ait été éradiqué. Si nous voulons réussir au Sahel, nous devons dans le même temps gagner la guerre et gagner la paix », a-t-il lancé.
PAR SIDI DAO