Lutte contre l’impunité : Les associations de défense des droits de l’Homme battent le pavé pour réclamer le jugement de «l’islamiste» Houka Houka

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Les associations de défense de droits de l’homme ont organisé une marche pacifique, hier jeudi, pour protester contre les primes accordées à l’impunité. Elles réclament, du reste, l’arrestation et la mise à la disposition de la justice de l’ex juge ‘’islamiste’’ de Tombouctou, Ag Alfousseyni Houka Houka et autres.

 

Houka Houka Ag-Alhousseyni
Houka Houka Ag-Alhousseyni

Ils n’étaient pas moins d’une centaine de personnes (jeunes, hommes, femmes et enfants) à avoir répondu à l’appel lancé par les associations de défense des droits de l’homme, notamment l’AMDH (Association malienne des Droits de l’Homme) dans le but de dénoncer les crédits accordés à l’impunité et la non-indépendance de la justice.

 

Les marcheurs s’étaient réunis devant la Bourse du Travail, véritable symbole de l’avènement de la démocratie au Mali, avant d’emprunter le chemin de la cité administrative, en passant par les monuments de l’indépendance et de la paix, où le ministre de la Justice, Garde des Sceaux et des Droits de l’Homme les attendait. A quelques pas du lieu de départ, les manifestants se sont arrêtés, quelques secondes, pour chanter l’Hymne national du Mali.

 

Tout au long de la route, ils se sont faits accompagnés par des tambours et des coups de sifflets. Ou encore quelques petits gestes de danse et des cris qui scandaient leur motivation de lutter contre la libération « arbitraire » de certains responsables des crimes commis dans le nord du Mali à partir de janvier 2012.

 

Sur les cartons et les bouts de papiers qui flottaient dans les airs, on pouvait lire : « Attention ! Réconciliation OUI, Impunité NON ! », « Tolérance zéro contre l’Impunité »,  « Justice aux parents et épouses des militaires disparus », « Paix et Réconciliation d’accord, mais dans la justice ». Ou encore, « Arrêtez et jugez HOUKA HOUKA » pour rappeler leur mécontentement suite à la libération de celui qui fut, autrefois, juge ‘’islamiste’’ du Mouvement pour l’Unicité du Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) à Tombouctou. Il avait coupé les pieds et mains de plusieurs personnes dans cette partie du pays, alors complètement envahie par le terrorisme.

 

« Ma présence à cette marche se justifie par ma volonté et ma motivation de lutter contre l’impunité car c’est par cette voie que nous arriverons à une véritable réconciliation », nous a déclaré un jeune manifestant avant de crier « tous pour la paix et la justice ». Selon un autre manifestant, une vieille dame, « aucune libération ne doit légitimer une autre » répétant l’un des multiples slogans de la marche.

 

De l’autre côté de la route où il y avait un grand embouteillage, les passants, assis dans leurs voitures ou sur leurs engins à deux roues, levaient les bras vers les manifestants, comme pour dire « nous n’avons pas pu venir mais nous sommes de cœur avec vous ».

 

L’arrivée des manifestants au ministère de la justice, dans l’enceinte de la cité administrative, a constitué la dernière étape de la marche. Les manifestations ont scandé des slogans et on pouvait entendre « non à l’impunité des violences sexuelles » ou encore « plus jamais de viols, d’amputations, de lapidations, d’exécutions sommaires et de flagellations ». Après une dizaine de minutes d’attente, le ministre de la justice, Mohamed Ali Bathily est sorti du bâtiment pour venir rejoindre ses hôtes au bas de l’immeuble. Il a pris la parole juste après la lecture de la déclaration des organisateurs (une trentaine d’organisations de défense des droits de l’Homme) par Me Moctar Mariko. Sous une pluie fine, M. Bathily a rassuré ses hôtes du fait qu’il « mène le même combat chaque jour, souvent dans les plus grandes difficultés ».

 

« Stop à l’impunité, moi je le dis aussi. Quand vous me dites justice pour les victimes, je n’arrête pas de le dire aussi. Quand vous me dites d’arrêter les coupables, je dis oui il faut les arrêter, les Accords de Ouaga le prévoient d’ailleurs dans leur application », a rassuré le ministre.

 

S’agissant du cas précis d’Ag Alfousseyni Houka Houka qui semble préoccuper les protestataires, le ministre a tenu à faire savoir qu’ « il a été arrêté le 17 janvier dernier et n’était pas entre les mains du gouvernement, mais dans d’autres mains ». De l’avis de M. Bathily, si Houka Houka a commis des crimes, il en sait aussi plus sur ce qui s’est passé dans le nord. Et, « ceux qui l’avaient détenu voulaient le manipuler pour qu’il aille du côté du Mnla. Ils ne l’ont remis qu’en août malgré qu’il y ait un tribunal à Gao et nous nous demandons pourquoi il n’y a pas été présenté. Mais on est venu s’en débarrasser ici à Bamako en nous disant qu’il faut l’enfermer, c’est un criminel. Cela, parce qu’on allait à Alger et il ne fallait pas qu’il parle avant qu’on y aille et aujourd’hui il est en train de dire des choses à Alger qui nous intéressent », a dit le ministre.

 

Aboubacar DICKO

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3 COMMENTAIRES

  1. Aucun crime ne restera impuni ; la justice malienne poursuivra ces auteurs soyez sûr de cela. Commettre , des violences sexuelles ,des amputations ,des lapidations ,des crimes et sans laver les mains comme si de rien n’étais que cela ne se fera point répondu le ministre de la justice Mohamed Ali Bathily

  2. 👿 Même les dirigeants du mnla doivent y passer ! ils pensent qu’on les a oublié…ils répondront du crime d’Aguel Hoc et de l’assassina des préfets à Kidal…

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