Lutte contre l’esclavage au Mali : Temedt réclame une loi !

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Temedt a tenu une conférence de presse au Cicb sur la pratique de l’esclavage par ascendance au Mali, avec, s’il vous plaît, témoignages des victimes récemment affranchis. L’Association des Bellah réclame une loi criminalisant la pratique de l’esclavage au Mali.

 

Temedt
Les membres TEMEDT (photo archives)

Le thème du jour de ce point de presse était : « Equité et justice, condition sine qua non pour une paix durable et la cohésion sociale. Le président de Temedt Ibrahim Ag Atbaltanat, avait à ses côtés la représentante du ministre en charge de la justice, Mme Abi Kanté et Yehia Ould Zarawana qui représentait le ministère des affaires religieuses et du culte. On note egalement la présence de plusieurs membres du corps diplomatique accrédités au Mali.

 

L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte, ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort, s’il se fait l’illusion sur la condescendance d’un maître qui prétend l’asservir, seule la lutte libère, disait Thomas Sankara révolutionnaire et ancien président du Burkina Faso.

 

C’est dans la volonté d’aider leurs frères encore en captivité que l’association Temedt dans le cadre des activités commémoratives de son huitième anniversaire a tenu cette conférence de presse.

 

Son président Ibrahim Ag Ibalmat, a remercié le gouvernement et les autres partenaires qui accompagnent Temedt dans sa lutte. Aussi a-t-il rendu hommage à Nafé Kéita, Famata Sissoko et tant d’autres pour leur soutien. Il a retracé toute l’historique de Temedt et montrer toute la nécessité de son existence. Créé en 2006, Temedt intervient pour pallier aux frustrations et combattre les maltraitances que certains frères subissent au nom d’une injustice insensée et héritée des générations précédentes. Parmi les causes de sa création, il y a également la recherche de la paix et de la cohésion sociale entre les groupes ethniques, la suppression des tares de notre histoire.

 

Le président de Temedt invite les démocrates à s’investir pour éviter au Mali une tragédie et demande la réhabilitation des victimes et une loi criminalisant l’esclavage par ascendance.

 

Séance tenante huit esclaves affranchis, ont été présentés à l’assistance par le président. Ils sont en quête d’une compréhension et affection de la part de leurs concitoyens maliens. Ils étaient considérés comme des sous-hommes, des animaux, vendus. Leurs progénitures à la merci du maître sont vendues comme du bétail; bref, ils n’en disent pas plus.

Olivier Kambala, représentant d’Aba-Roli (une organisation américaine de lutte contre l’esclavage), se réjouit des efforts faits par Temedt. Ainsi dans la troisième phase du programme de son organisation qui a pour objectif l’abolition exclusive de l’esclavage, entend appuyer Temedt dans diverses actions. Ils font leur contribution à toutes les personnes qui ont décidé de briser les chaînes de l’esclavage, mais pour lui des grands défis restent encore à relever comme le manque d’arsenal répressif contre ceux qui le pratiquent de nos jours.

 

Quant à la représentante du ministre de la justice, elle parle d’une avancée dans la lutte pour les droits de l’Homme au Mali et le bannissement de l’esclavage sur toutes ses formes. C’est pourquoi, dit-elle au nom du ministre, le ministère s’engage à accompagner les victimes.

 

Pour Zarawana, représentant le ministre des affaires religieuses et du culte, c’est une évidence que la lutte revêt un caractère particulier, même si l’esclavage est plus vieux que le monde, a-t-il martelé; selon lui, c’est une pratique qui avilit et asservit l’homme et se demande au nom de quel droit cela se passe ? C’est une réalité au Mali et même si une personne le pratique encore, elle doit être systématiquement dénoncée.

 

Pour montrer toute la véracité des actions entreprises par les gouvernements du Niger, de la Mauritanie et du Mali, l’assistance a eu droit à une projection de films documentaires.

 

Mahamadou Mahamoudou (stagiaire)

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