Les velléités d’attentats chez les terroristes de tout acabit sont souvent dopées par un sentiment anti-occidental de plus en plus croissant. Et, puisque nos pays sont souvent considérés, à tort ou à raison, comme de véritables Etats vassaux de l’Occident néo-impérialiste, ces criminels à col blanc font vite l’amalgame pour tenter d’attenter à la vie de pauvres citoyens.
‘est sous un impressionnant dispositif de sécurité que le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron ont passé leur bref séjour en Libye sur le qui-vive : Tripoli et Benghazi bouclés par des tireurs d’élite français, un contrôle radar dernier cri, des fouilles corporelles jusqu’aux os, des hélicoptères de surveillance tournoyant au-dessus de l’hôtel où s’est tenue la conférence de presse… Un signal fort à la menace d’attentats terroristes.
Dans une dépêche de l’Agence France Presse du 14 septembre dernier, on peut lire : " L’Afrique doit améliorer sa coopération pour lutter contre les extrémistes et se préparer à l’émergence possible d’un réseau de terroristes sur le continent qui prendrait pour cible la région et les Etats-Unis, a affirmé mercredi un haut responsable militaire américain". La menace terroriste est montée d’un cran selon plusieurs spécialistes de la question.
Le général Carter Ham, chef du Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (AFRICOM), a affirmé récemment, après une brève visite en Algérie, que les pays d’Afrique du Nord mais aussi de la bande sahélo-saharienne faisaient face à une menace croissante de groupes affiliés à Al-Qaïda qui cherchent à rassembler leurs forces.
"Al-Qaïda est quelque peu affaibli mais ses branches locales, celles qui s’en réclament tout comme celles qui recherchent cette appartenance, paraissent prendre de l’ampleur. C’est ce que j’observe en Afrique et cela m’inquiète", avait confié encore M. Ham, plus tard, à des journalistes à Washington. Selon lui, trois groupes se démarquent : Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a revendiqué de nombreux attentats dans la région algérienne d’où il est issu, les islamistes shebab qui opèrent en Somalie et dans les contrées de l’Afrique de l’Est, ainsi que les islamistes membres de la secte Boko Haram (basé au Nigéria), se réclamant des talibans, responsables d’attentats répétés au Nigeria.
En clair, le fléau du terrorisme est devenu plus terrifiant surtout avec une multiplication des groupes susceptibles d’exprimer leurs idéologies par des actes de haute criminalité. Un terrorisme à trois têtes potentielles est analysé par les experts. Avec la dispersion des armes venant de la Libye AQMI devient plus que jamais redoutable. Surtout après la disparition d’Oussama Ben Laden. Les incursions de cette nébuleuse constituent aujourd’hui une véritable épée de Damoclès qui plane au-dessus de la bande sahélo-saharienne. Les éléments du Centre conjoint de Commandement opérationnel de Tamanrasset ne devraientt, à ce titre, dormir que d’un seul œil. Les shebab somaliens semblent être sur les dents pour faire parler de leurs instincts criminogènes tandis que les adeptes de la secte Boko Haram tentent actuellement de déployer leurs tentacules meurtrières vers d’autres pays de la sous-région ouest-africaine et du Nord.
"Chacun de ces trois groupes constitue respectivement une menace, non seulement dans leur pays d’origine mais aussi dans toute la région et aux Etats-Unis", a-t-il précisé. Ces organisations ont "très explicitement et publiquement" affiché leur intention de frapper l’Occident, a rappelé le général américain. Il a également mis en garde contre l’intention de ces groupes "de collaborer plus étroitement ensemble et de synchroniser leurs actions".
"Si l’on ne fait rien, il pourrait bien y avoir un réseau qui s’étendrait de l’Afrique de l’Est au Maghreb en passant par le centre du continent et le Sahel, et j’estime que cela serait très très préoccupant", a-t-il estimé.
Source AFP