A la faveur des télégrammes diplomatiques révélés par Wikileaks sur notre pays, les populations sont plus que jamais perplexes sur le double langage tenu par nos plus hautes autorités, concernant leur engagement en faveur de la lutte contre Aqmi qui a pris quartier au nord de notre pays.
Si le doute était permis concernant les méfiances de l’Algérie par rapport au double jeu du Mali dans la lutte contre les terroristes qui ont pris quartier au septentrion de notre pays, face aux révélations de Wikileaks il s’est dissipé. Ce nouveau rebondissement, qui accable notre pays, à travers ses dirigeants, est très préoccupant. Il prouve que l’Algérie et la Mauritanie avaient raison de ne pas faire confiance à notre pays. L’implication des responsables politiques, administratives, militaires et des cadres de la rébellion est un coup dur pour notre pays, surtout si elle est dénoncée par les services secrets américains qui sont considérés comme impartiaux.
Dans un télégramme, en plus de partager la méfiance des autorités algériennes à l’égard de notre pays, l’administration américaine évoque clairement l’attitude ambiguë des responsables maliens (civils et militaires) et le « jeu trouble » d’ex chef de la rébellion touarègue.
Sur un tout autre plan, malgré que le chef suprême des armées soit un général, les américains n’ont pas hésité à taxer notre armée d’amateur, sous équipée et incapable de lutter contre Aqmi. Venant des américains, il serait difficile pour nos responsables de les démentir. Dire que nous pensions avoir une armée bien équipée et professionnelle après le défilé militaire du cinquantenaire.
Plus grave, une banque de notre pays est accusée d’avoir blanchi l’argent de la rançon en contre partie de la libération de certains otages. Encore un coup fourré de la France de Sarkozy qui n’a aucun respect pour notre pays et nos dirigeants. Quelle banque française accepterait de se plier à un tel jeu ?
Ces révélations aux allures d’accusations très graves interpellent nos autorités qui se doivent de réagir pour édifier le peuple, d’autant plus que ces comportements laxistes et complices ne manqueront pas d’avoir des répercussions graves sur la situation sécuritaire du nord de notre pays.
Risque de ré embrasement au Nord
En laissant les ex- chefs rebelles incontrôlables, se refaire une santé financière autour de la libération des otages, notre pays s’expose volontiers à deux risques. Dans un premier temps, le Mali deviendra l’arrière cour des preneurs d’otages avec la bénédiction de ces mêmes chefs rebelles qui maitrisent bien le terrain. Ensuite, avec le magot cumulé, ils se réarmeront pour revenir à l’assaut de nos forces armées et de sécurité. Dans tous les cas, ce sont les troupes qui sans définir les politiques, payeront de lourd tribut à cette guerre.
En plus, les responsables civils et militaires qui seraient impliqués comme intermédiaires semblent en rajouter aux calvaires des diplomates chargés de négocier la libération des otages.
Cette triste situation confirme que le Mali est un maillon faible, même si ATT continue de soutenir qu’il n’y a pas de chaine. Désormais, il est clair que notre pays doit changer le fusil d’épaule, en engageant une lutte sans merci contre les terroristes, sans foi ni loi, qui sévissent dans le septentrion de notre pays.
Lemzo Diallo