A la loupe : Le Mnla, une ethnie en voie d’extinction

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Soldats du MNLA à Kidal
Soldats du MNLA à Kidal le 4 février 2013.
REUTERS (photo archives)

Des Touareg seraient victimes de la vengeance des terroristes islamistes du Mujao dans les régions du nord. Selon la radio mondiale, pas moins de onze personnes auraient trouvé la mort, tuées parce qu’elles collaboraient avec les troupes spéciales françaises, dont la Force Serval, et les forces onusiennes de la Minusma. Ce qui est vrai.

 

Mais ce qu’on ne dit pas, c’est que ces Touareg appartenaient tous aux groupes armés terroristes, le Mnla (Mouvement national de libération de l’Azawad) et le Hcua (Haut conseil pour l’unité de l’Azawad). D’autres seront probablement exécutés bientôt pour les mêmes raisons. Mais ces exécutions, loin d’être de simples actes de vengeance, procèdent d’une guerre pour le contrôle des régions du nord ; elles seraient le fait plutôt des terroristes islamistes d’Ansar Eddine, le mouvement fondé et dirigé par Iyad Ag Ghali, recherché par tous les services spéciaux occidentaux. Le chef terroriste est décidé à décimer ses ex-alliés du Mnla, même ceux qui se sont reconvertis ou blanchis en Hcua. Sont principalement visés les membres du clan du patriarche touareg, le vieil Intallah dont la succession risque d’être particulièrement sanglante.

 

 

Iyad Ag Ghaly veut faire d’une pierre trois coups : mettre hors course le Mnla qui n’a plus de liberté de mouvement que sous l’aile protectrice de la France et de certains groupes de pression occidentaux qui ont succombé à son lobby actif, se rendre indispensable autour de la table de négociation sur le nord, prendre les devants pour assurer son leadership sur une zone vouée, croit-il, à avoir un statut particulier.

 

 

Pas pressés

Cela est un long processus, mais l’ancien chef rebelle reconverti dans le terrorisme lucratif a tout son temps : les négociations ne sont pas pour sitôt. Il faudrait d’abord que les groupes armés terroristes touareg s’entendent entre eux d’abord. Il faudrait que les groupes armés terroristes arabes s’entendent entre eux d’abord. Il faudrait aussi que Touareg et Arabes accordent leurs violons sur ce qu’ils exigeront sans concession des autorités maliennes. Il faudrait que tous sachent jusqu’à quel point leurs protecteurs seraient prêts à aller pour leur sauver la mise et, plus tard, compter sur eux. Parce que pour l’heure, ces protecteurs ne peuvent pas compter sur le Mnla et le Hcua sachant que ces groupes armés terroristes ne peuvent pas faire ce qu’ils attendent d’eux : prendre effectivement le contrôle du nord malien et empêcher le retour et l’installation des islamistes terroristes.

 

 

En effet, le Hcua ne représente pas véritablement grand-chose, il n’est pas une menace sérieuse insurmontable. C’est un groupe qui s’est constitué à la faveur de circonstances particulières, l’ouverture des négociations aux groupes touareg qui renonceront au jihadisme, mais n’a pas de réelles capacités de résistance à une armée malienne réformée. Le Mnla non plus n’est plus ce qu’il était, ayant perdu, depuis juin 2012 face aux islamistes, la plupart de leurs moyens humains, logistiques et militaires.

 

 

Ce sont pourtant ces deux groupes armés terroristes touareg qu’une certaine communauté internationale a imposés au gouvernement malien dans le cadre des négociations pour le processus de retour de la paix. Mais programmées pour débuter quelques mois après l’installation du président élu et de son gouvernement, ces négociations piétinent toujours. Pas seulement parce que le gouvernement ne parvient pas à trouver ses marques en inventant une nouvelle stratégie de négociation, puisque les nouveaux maitres n’aiment pas l’Accord de Ouagadougou suscité ou signé par d’autres, mais aussi parce que le Mnla n’est pas en ce moment en position de faire satisfaire tous ces points de revendication, singulièrement celui auquel il n’a jamais renoncé : un statut spécial pour l’Azawad. Avec sa débâcle face au Mujao et le retour en puissance d’Iyad Ag Ghaly, le Mnla ne compte plus militairement. Il doit se reconstituer. Mais en attendant, grâce à ses mentors il va jouer sur le terrain de la sensiblerie. D’où les nombreuses interventions de certains de ses cadres sur des médias internationaux.

 

 

Danger de vie

Mais surtout, le Mnla a décidé de se placer désormais sous la couverture des organisations internationales et sous-régionales, celles-là mêmes qui lui avaient demandé, au début de sa croisade, de renoncer à ses prétentions sécessionnistes. Ayant longtemps joué à la victimisation, très souvent avec succès en Occident, le Mnla est monté de plusieurs crans en jouant, cette fois-ci, la carte de la minorité en voie de disparition. Pour commencer, ses cadres réclament un statut politique et juridique de minorité. Il est vrai que ses membres sont en danger de mort tant les ressentiments des populations du nord et des forces armées et de sécurité sont grands et vifs à leur égard.

 

 

Il semble que certains commencent déjà à mordre à leur hameçon. Lors de la conférence-débats qu’elle a organisée ici à Bamako pour comprendre pourquoi les Maliens sont mécontents de sa gestion de la crise politico-institutionnelle du Mali et hostiles à son inaction dans le nord malien, la Cedeao, par la voix de son représentant au Mali, a laissé entendre que le Mnla est une minorité qui a droit à la protection de la communauté internationale. Ce représentant voulait sans doute faire allusion aux minorités ethniques ou raciales, mais le Mnla n’est ni une ethnie ni une race. C’est un groupe armé terroriste. S’il est composé essentiellement par des Touareg, effectivement une minorité ethnique, on y retrouve aussi, accessoirement, des Songhay, des Arabes et des Peuhls. Et un tel groupe doit obligatoirement prendre la voie de la disparition, de l’éradication. De l’extrême préjudice. Parce qu’il constitue une menace permanente pour tous. Pour preuve, les communautés du nord dont il se réclame pourtant, elles-mêmes n’ont jamais approuvé son programme. Dans tout le Mali il n’y a pas une seule ethnie qui soit favorable au Mnla en tant que groupe armé terroriste. Car, sans véritable idéologie politique ou philosophique, ses revendications relèvent sur des pratiques bannies depuis longtemps, telle que la discrimination raciale, le féodalisme, l’esclavagisme, la traite des Noirs. Des idées mortes depuis longtemps mais qui sont en danger de vie, grâce à des individus comme ceux qui animent les groupes armés terroristes touareg et arabe.

 

 

Alors, ceux qui veulent l’imposer doivent trouver d’autres subterfuges et thèmes plus porteurs que la victimisation ou la minorité en voie de disparition.

 

Cheick TANDINA

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6 COMMENTAIRES

  1. Article plein d’erreurs, de mensonges, biaisé, ridicule, aucune déontologie ni proffessionalisme, pas d’enquête qui démontre les causes historiques, aucun aperçu sur les réelles causes de ces rébellions cyclique.

    ce Tandina est un nul, doublé d’un cancre.

    Il pense nous convaincre en nous racontant sa vie et ses sentiments de raciste a deux clous.

    Un conseil vas sur terrain et enquêtes bien et rencontres ces pauvres Touaregs et savoir le pourquoi de tout Ça.

    Sache que ça ne sert a rien de raconter de bobards et d’accuser qui que ce soit de terroriste, c’est contre productif.
    une question, ou sont passés les soit disant milliard pour le développement du Nord?

    Que fait l’état au nord à part confectionner des projets en béton puis par le suite trouver un pantin de Nordiste qui fait son affaire en détournant tous et laisser ces pauvres populations égale a elles même.
    Soit réaliste et impartial, tu saura que ce pays est gouverner par une mafia qui fait la pluie et le beau avec les s

    • Ce pays est gouverner par une mafia de fonctionnaires et politiciens corrompus sans scrupules qui ont trouvés une opportunité en or de s’enrichir sur les pauvres populations du Nord en mettant un système de détournement des aides aux développement.

      Ils ont compris cela depuis 1973 et 1984 avec le comité militaire et c’est pour cela ils payent des minables journalieux comme Tandina pour surfer sur la fibre patriotique et populiste des Maliens pour cacher leurs jeux de voleurs et attirer l’attention des uns et des autres sur d’autres horizons.

      Dites nous où sont passer les milliards des aides depuis 1960???

      Pourquoi vous voulez coûte que coûte garder cette vache laitière par tous les moyens en cachant les vrais raisons des soulèvements.

      Pourquoi cette mafia joue au populisme sans se mettre en doute ou mettre en doute sa gestion des aides depuis un demi siècle.

      Trop de questions qui mérite que l’on s’attarde???

      La vraie raison est que le Nord est une vache laitière intarissable,

  2. Personne (même les putschistes) ne s’est opposée à SERVAL à Konna. Bien que nous constatons tous maintenant que c’est la France de Sarkozy qui a monté le MNLA allié à des djihadistes pour attaquer le Mali de ATT. Car même les aveugles ont vu le MNLA ressuscité par SERVAL à KIDAL quand leurs anciens amis terroristes les avaient boutés hors du territoire malien…
    Mais ALPHA avec IBK comme Premier Ministre, ATT avec IBK comme Président de l’Assemblée Nationale, un peu Dioncounda avec IBK comme simple député, enfin IBK qui a réussi le miracle de blanchir des criminels en les faisant élire sur sa liste, ONT TOUS SANS EXCEPTION RECOMPENSE LES REBELLES ET TERRORISTES. Le MNLA, malgré le soutien de la France, qui n’a apparemment rien ‘’gagné’’ jusqu’à présent, va se taire pourquoi ? Pas de postes juteux au Nations Unies, pas de députation, pas de sacs d’argent, pas ‘’d’autonomie’’ à Kidal où ses cadres seuls dirigeront la ville et ses trafics? C’est la différence majeure du traitement de la rébellion par le Niger et le Mali. Si j’avais un peu de courage et d’inconscience, j’aurai personnellement créé mon ZZWAD pour avoir droit à ma part du gâteau présidentiel. Puisque ni la société civile malienne, ni l’armée malienne, n’ont ni les moyens financiers ni les équipements pour combattre quelques rebelles/terroristes, DANS LA DUREE. ET DE LUTTER CONTRE LE CHOMAGE. Mais le gouvernement a les moyens de payer un deuxième avion présidentiel. Comprenne qui pourra…
    Et quelle contrepartie avec les accords de défense en vue? Mines? Uranium, Pétrole? Marchés passés de gré à gré? Les sites géostratégiques de Tessalit?

  3. A NOUS TOUS : JE VEUX CE MALI
    Je voudrai ! Oui, je voudrai ce Monde de Paix et de Liberté où seul l’Avenir,
    Surtout des enfants, est le seul cheval de bataille !
    Je voudrai ! Oui, je voudrai ce Monde où Seule la femme est la Reine,
    Respectée et reconnue dans ses droits de Procréation et de Bonheur !

    Oui, je voudrai ce Mali, mon pays, ce Mali de la Joie, du Bonheur,
    De l’Amour des uns envers les autres, sans calculs ni de rejet de l’autres de par la couleur de sa peau
    Je voudrai, pourtant ce Mali qui s’éloigne chaque jour de moi,
    De moi Dabry, dans ce monde qui se perd chaque jour !

    Oui, mais c’est vrai ! Je voudrai ce Mali où le chat affamé caresse les petits de la souris et,
    Non ce Mali où la souris cherche, toujours, un trou pour y cacher ses petits!
    Ce Mali, que je rêve, est là, tout près de moi, de toi et de tous contre la partition,
    Contre l’esclavage, contre les tiraillements politiciens pour des fins personnels !

    Ce Mali qui ne me parle pas de Kidal touareg ni de Ségou bambara ni de Kayes kassoké,
    Ni de Sikasso Sénoufo mais du Mali des maliens ouverts à tous les africains et du Monde
    Servant de Refuge à tout homme de Paix, épris de Paix, soucieux du bonheur des autres,
    Les autres, pour qui, il sait, qui l’enteront un jour dans sa derrière demeure comme ils l’on accueilli.

    Je veux ce Malien de ce Mali lointain si loin, si possible par toi et par moi
    Ce Mali cultivateur de la Paix pour répondre aux 4 lettres qui forment son nom
    De Modèle Africain pour la Liberté des Idées,
    Des idées quelles soient religieuses, politiques, culturelles.

    Ce Mali de Peulh dormant sous le hangar de la forge du Forgeron,
    Ce Mali du dogon toujours respectueux de sa collines sous le rire du bozo sur le fleuve,
    Ce Mali du Minianka et d Sénoufo, ce Mali du Sonrhaï et du Dogon,
    Ce Mali du tamasheq réfléchi envers le Bellah son proche de tout temps !

    Et NON, ce Mali de l’opposition aveugles et stériles rejetant tout du Pouvoir,
    Et NON, ce Mali du Pouvoir qui abuse de sa puissance pour tout écraser
    Au détriment du bonheur du Peuple, ce Peuple de malien meurtri
    Ne courant que derrière sa survie, sa survie menacée par les simagrées.

    Oui, c’est ce Mali que je veux comme toi, Malien de souche,
    Ce Malien qui endure sachant quand, où et comment se soulever,
    Ce Malien, donneur de leçon de Paix, d’hospitalité et d’Amour,
    Ce Malien qui vend tout sauf son honneur, sa dignité, sa fierté.

    Oui, Moi, je veux ce Mali du malien conscient, droit dans ses bottes,
    Ce Mali de la malienne fière de son appartenance et de son identité
    Dans son boubou blanc de Bazin parmi les femmes du Monde
    Pour ne vulgariser que sa beauté, sa splendeur, sa fierté d’être femme.
    ADAMA SIDIBE, « Je voudrai bien ce Mali du Malien fier de l’être » San Ségou

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