A la loupe : Drôles d’amis

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Le conseil de sécurité de l’Onu vient de proroger le mandat de sa mission au Mali. Les Casques bleus resteront jusqu’au 30 juin 2015. Même si cette résolution a été votée à l’unanimité et étend l’action de la Minusma à certaines localités de l’intérieur, elle est loin de répondre aux aspirations les plus profondes des populations, qui demandent aux troupes onusiennes d’être plus présentes et visibles aux côtés des forces armées et de sécurité maliennes, et aux sollicitations des autorités maliennes qui demandaient un mandat plus robuste.

 

Nord du Mali : La situation reste tendue dans le nord du Mali (ONU)
Des soldats de la Minusma au Mali. (photo archives)

En clair, populations et autorités veulent que l’Onu s’implique davantage dans la traque à tous les terroristes, qu’ils soient islamistes (Aqmi, Ansar Eddine, Mujao, etc.) ou indépendantistes (Mnla, Maa, Hcua…). Les événements du 21 mai dernier ayant démontré que tous ces groupes armés qui écument le nord du Mali sont liés sur tous les plans, il ne convient plus, comme le fait la France, de faire des privilégiés dans la lutte contre le terrorisme.

 

 

L’Onu se doit d’autant plus de revoir sa copie que depuis la mise sur pied de la Minusma, elle n’a jamais comblé les attentes des Maliens, ni dans sa composition ni dans ses actions ni dans l’atteinte de ses objectifs. Initialement prévue pour compter 11 200 militaires et 1400 policiers, la mission onusienne a eu beaucoup de mal à réunir les six milles hommes qui ont été déployés sur le terrain. Et n’eussent-été les forces tchadiennes qu’on a été obligé d’intégrer et qui ont épaulé le Serval français, le désastre n’aurait jamais pu être évité.

Soldats sans soldes

Mais le pire pourrait revenir, malgré l’assurance donnée par l’Onu de réunir 11 200 militaires et 1400 policiers d’ici quelques semaines, car certains pays, à l’instar de la Sierra Leone, commencent déjà à se retirer pour des motifs liés à la rémunération des soldats. Quant aux autres, ils sont tout simplement démoralisés par la perspective du dénuement vers lequel ils s’acheminent. A l’heure actuelle, l’Onu serait criblée de dettes et ne parviendrait pas à honorer certains engagements, y compris auprès de fournisseurs en carburant ou de bailleurs d’immeubles.

 

 

C’est à cette Minusma que le Conseil de sécurité demande, dans le cadre du mandat prorogé, d’assurer la sécurité et la stabilisation du pays, de protéger les civils et leurs biens, d’appuyer le dialogue politique national et la réconciliation nationale, d’aider au rétablissement de l’autorité de l’Etat, de participer à la reconstruction nationale, d’œuvrer pour la promotion des droits de l’homme et l’acheminement de l’aide humanitaire. C’est cette Minusma qui doit aider le Mali à recouvrer sa souveraineté nationale et l’intégralité de son territoire. Dont, évidemment, Kidal sous le contrôle des groupes armés terroristes qui se comportent en terrain conquis sous les yeux de la France, avec la bénédiction forcée des troupes onusiennes.

 

Mais cette Minusma, dont le mandat n’a véritablement pas changé dans le sens voulu par les Maliens, a montré toutes ses limites dans la gestion de la crise du nord. Elle n’a pas pu empêcher le retour des éléments terroristes islamistes et rebelles. Pire, c’est devant elle que ces groupes ont repris le contrôle du nord et s’y sont de nouveau incrustés. Elle n’a pas pu aider le Mali à recouvrer sa souveraineté et l’intégrité de son territoire. Pire, c’est devant elle que, les 17 et 21 mai dernier, des groupes armés terroristes ont mis en déroute l’armée malienne avant d’assassiner froidement des représentants de l’Etat. Elle a failli dans sa mission de stabilisation car c’est devant elle que des populations noires de Kidal ont été torturées et contraintes à l’exil. Elle a failli dans sa mission de sécurisation du nord car les roquettes n’ont jamais cessé de pleuvoir et les bombes d’exploser. Son appui au dialogue et à la réconciliation est resté au stade de vœu pieux, ses propositions ne faisant jamais l’unanimité au sein des parties intéressées. Pire, aujourd’hui l’abondance de négociateurs et d’intermédiaires nuit au processus de pacification du Mali.

 

Ces missions assignées à la Minusma auraient pu ou dû être confiées aux forces armées et de sécurité du Mali. Mais il se trouve que les troupes maliennes ne disposent pas des moyens humains, techniques, logistiques, matériels, financiers nécessaire à une action de front ou à une guerre asymétrique contre des groupes armés terroristes qui manient aussi bien les armes que les relations diplomatiques ou amicales. Et ce malgré le semblant de formation qu’elles sont censées avoir reçu de la part de l’Union européenne.

 

Que sont ces amis ?

Cette grande « partenaire » du Mali, menée par la France de François Hollande, est également devenue sujette à caution depuis que sa formation inculquée aux troupes maliennes a permis à celles-ci de se faire battre par une bande de pouilleux dans le Sahara, leur a permis également d’agir sans la décision de l’autorité politique. Or, les deux missions essentielles de cette formation étaient de permettre à l’armée malienne de monter en puissance tout en se soumettant à l’autorité politique.

 

Il ne manque pas de quoi se poser des questions sur les motivations réelles de tous ces grands « amis » ou « partenaires » du Mali : la Minusma qui débarque en sous-effectifs avec un mandat flou qui ne satisfait personne, qui contracte des dettes avec des particuliers et ne parvient pas à payer ses soldats, l’Union européenne qui forme des soldats qui désobéissent aux ordres politiques avant d’aller se faire massacrer par des groupes armés et aidés par  des pays de l’Union européenne, des institutions de Brettons Wood qui ne veulent pas que le Mali achète de la logistique et de l’équipement militaire pour se défendre contre des envahisseurs qui lui interdisent l’accès à une partie de son territoire. Quelles sortes d’amis avons-nous donc là ?

 

Cheick TANDINA

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3 COMMENTAIRES

  1. nonalinertie

    Alors comme ça tous coupables ?

    La MINUSMA, SERVAL, le CEDEAO, l’ALGERIE

    Le MAROC est épargné car ce pays prudemment s’est abstenu .

    Et c’est ce qu’il faut faire il ne faut pas s’engager et comme ça pas de critiques de ce genre !!!

    Encore une fois c’est de la faute des autres !!D’autres l’ont déjà dit ici sur maliweb avec beaucoup d’humour

  2. Les choses sont pourtant assez claires:
    – la MINUSMA, comme au Congo, pendra ses 10 ans de perdiems et de marchés avant de chasser les djihadistes après les protestations des uns et des autres;
    – SERVAL va fouiller tout le sol de Kidal en vue de signer son accord de défense qu’il se fera rembourser par de l’uranium gratuit;
    – le MNLA et ses amis terroristes à Kidal vendent de la drogue, des armes, de la cigarette, perçoivent quelques perdiems et argent frais de la France pour leur collaboration à la faiblesse de l’Etat malien;
    – IBK et MARA vont s’enrichir et s’empiffrer d’ici la fin de leur mandat.
    – la CEDEAO et l’Algérie impuissantes laisseront la zone de Kidal devenir une zone de non droit, de refuge des terroristes en espérant que ces derniers resteront au Mali ;
    -les populations de Kidal dans l’intervalle n’auront plus droit à l’école, à la santé, à la justice ou à tout autre service de l’Etat.
    SI LA SOCIETE CIVILE MALIENNE LAISSE FAIRE.

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