La France a épousé la conception américaine de lutte contre le terrorisme, la fameuse war on terror, sans en mesurer les conséquences et surtout sans en constater la tragique inefficacité. Il suffit pour s’en convaincre de regarder dans quel état se trouvent l’Afghanistan et l’Irak pour comprendre combien cette stratégie est un échec. Un échec total. Le Mali ne fait pas exception à la règle. Dix-huit mois après le début de l’intervention française, la situation sécuritaire dans le Nord est des plus précaires malgré la présence militaire internationale, et la situation à Bamako aussi dégradée qu’à la veille de la chute du président Amadou Toumani Touré.
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Je fais pourtant partie de ceux qui considèrent que l’intervention était une décision politique courageuse du président Hollande. Malheureusement, la victoire militaire s’est transformée en défaite politique par absence de réflexion sur les causes du terrorisme, doublée d’un déni troublant des réalités politiques maliennes.
Vengeance contre légitime défense
La lutte contre le terrorisme ne peut se limiter à l’élimination de chefs présumés. Exécuter sans aucune forme de procès de présumés terroristes, c’est tuer au nom de nos valeurs, ce que, justement, nous reprochons à nos adversaires. Certains avancent la légitime défense. C’est oublier qu’elle est définie en droit français : la riposte doit intervenir au moment de l’agression, sinon c’est une vengeance. Et c’est ainsi qu’elle est perçue par les populations locales, car exécuter un présumé chef terroriste, c’est avant tout tuer un père, un mari, un fils ou un frère. Je n’oublie pas pour autant les victimes du terrorisme, mais, dans un Etat de droit, il revient à la justice de faire la lumière et de sanctionner. Promouvoir l’Etat de droit de manière crédible comporte une exigence non négociable : l’exemplarité.
Cette stratégie du Talion masque le fond du problème : pourquoi ces mouvements terroristes s’enracinent-ils dans certaines régions et pas dans d’autres ? Pour ce qui est du nord du Mali la réponse est assez simple, même si la solution l’est bien moins. La défaillance de l’Etat dans le Nord et sa présence prédatrice voire meurtrière (l’armée malienne s’est livrée à des exactions à plusieurs reprises depuis l’indépendance y compris récemment) ont laissé un espace à des groupes armés qui remplissent aussi des fonctions sociales au-delà de la terreur qu’ils exercent sur les populations. Les populations du nord du Mali ne goûtent guère à la philosophie de vie imposée par les groupes terroristes, mais elles n’apprécient pas plus la présence de l’Etat malien telle qu’elles l’ont toujours connue.
Cet Etat malien post-indépendance n’a jamais été une bénédiction pour ces populations. Alors, quand elles tombent sous le joug des groupes terroristes, elles font ce qu’elles ont toujours fait depuis des décennies : elles s’adaptent. Elles ne font que passer d’une situation précaire à une autre. Ces groupes terroristes cherchent aussi à se faire accepter, ils achètent des denrées à des prix élevés, transportent les personnes malades dans les plus proches dispensaires ou font régner l’ordre. Des témoignages confirment la sécurité qui régnait à Gao sous l’empire de ces groupes, ce qui, bien évidemment, n’excuse en rien les violences commises par ceux-ci — encore que la diplomatie française ne semble pas s’émouvoir pour les mêmes violences quand elles sont commises par l’Arabie saoudite… Question de pouvoir d’achat ?
La responsabilité des autorités maliennes
Les populations du Nord se sont, en outre, complètement détournées de la vie politique et de son système représentatif tels que les conférences nationales du début des années 1990 les ont imposés. La démocratie tant vantée par l’Occident se trouve déclinée localement au profit d’intérêts particuliers, dans une logique de prédation, à l’image de ce qui se passe à Bamako. La démocratie est perçue comme permettant à une minorité de s’enrichir en toute impunité avec la bénédiction de la communauté internationale, dont l’hypocrisie confine à la complicité. C’est cette perception qu’il convient d’intégrer pour comprendre qu’un contingent militaire et des milliards d’euros annoncés lors de conférences internationales ne convainquent plus personne sur le terrain.
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Comme je l’ai souligné, la solution n’est pas simple. Commençons d’abord par une ambition fondée sur l’exigence de vérité. Les autorités maliennes sont les premières responsables de cet énorme gâchis. Arrêtons de nous voiler la face, soyons exigeants dans le partenariat avec le Mali. Ne nous contentons pas de faux-semblants, sans quoi les mêmes causes produiront les mêmes effets. J’ai souvent entendu dire que toutes les vérités n’étaient pas bonnes à dire. La force d’une vérité n’est pas d’être tue mais d’être dite, avec le respect que l’on doit à chacun. C’est sur ce terrain que la France est attendue.
Lauren Bigot est un ancien diplomate français devenu consultant indépendant.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique
Je ne connais pas ce Laurent Bigot ….mais quel étrange production !
Des terroristes tuent et martyrisent un pays …. et il faut bien réagir…La réaction c’est la guerre ..
Alors quand on sait qu’un terroriste ne va pas se mettre une étiquette dans le dos pour se signaler alors comment s’étonner qu’il y ait une méprise…
Comment peut-on parler de l’état de droit quand on est en guerre ?
Comment ne pas penser qu’il a écrit ce texte après avoir picolé…Au lieu de faire une bonne sieste il a pondu ce texte à la con …
Je me demande comment les gens ingurgitent aussi bêtement les inepties d’individus à la recherche de notoriété. Des amis de Tiebile venu l’aider à bafouer notre pays. Je n’ai rien contre lui dans son rôle d’opposant mais je ne tolerai jamais qu’on nous amène des charognes de la France pour nous “eduquer” sur notre sort. Depuis que la France et les Francais n’ont pas d’existence pour nous les djihadistes ont toujours tenté de détruire ce pays mais en grand VAIN. Les almoravides ont cru avoir detruit le Ghana mais l’empire du Mali est venu et a pacifiquement fait entrer l’islam . L’empire Songhoi à perpétuer le même islam. El hadj oumar Tall a voulu ressusciter le djihad violent mais il a trouvé des opposants sur son chemin. Donc toute cette histoire de djihad n’est que feu de paille pour nous. Et donc oˆs’en tout de Barkhane et de son efficacité ou inefficacité et de ceux qui en font un fond de commerce.
L’opération Barkhane, un « permis de tuer au Sahel »
Pour que la paix règne sur la terre:
tout terroriste doit être abattu sans permis de tuer.
Autant je reconnais à Laurent Bigot ses analyses souvent pointues et son expertise très réelle sur l’Afrique de l’Ouest, autant je n’adhère pas à toujours à TOUT ce qu’il dit!
Surtout quand il se laisse aller à de petites vengeances contre le gouvernement Français qui l’a dégagé de son poste…
“L’armée française administre la peine de mort, alors que la France l’a abolie en 1981 et que sa diplomatie promeut l’abolition partout à travers le monde.” 🙄 🙄 🙄 🙄
Ici, il fait preuve d’une COLOSSALE MAUVAISE FOI en comparant (stupidement! 👿 ) la Peine de mort en tant que telle et les morts en cas de guerre! 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄
“La France a épousé la conception américaine de lutte contre le terrorisme, la fameuse war on terror” 🙄 🙄 🙄 🙄
Autre aberration débile! Qu’il aille demander à nos pauvres villageois du nord s’ils sont “terrorisés” par les soldats de Barkhane ou plutôt par les TERRORISTES! 🙄 🙄
“sans en constater la tragique inefficacité” 🙄 🙄 🙄
Là encore, il est complètement à côté de la plaque en parlant D’INEFFICACITE, alors que Serval/Barkhane compte à ce jour plus de 1100 djihadistes tués, des centaines de caches d’armes et d’explosifs localisées sur notre sol et anéanties, et, ne l’oublions pas, la reconquête des 2/3 du pays occupés par ces chiens! 🙄 🙄 🙄 🙄
Même si tu veux botter tes anciens employeurs, reste quand même sérieux sur ces points, Bigot! 😉 😉 😉
Sinon, le reste de son analyse est à mon sens très pertinent
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