L’intervention au Mali révèle l’efficacité de l’école française de la guerre non-conventionnelle

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Des soldats français los de combats dans la ville de Gao, au nord du Mali.
Des soldats français los de combats dans la ville de Gao, au nord du Mali.

L’intervention au Mali, saluée par plusieurs responsables occidentaux, a révélé la relative capacité de l’armée française à faire face à des adversaires très mobiles et dispersés. L’opération Serval pourrait ainsi devenir un cas d’école dans les stratégies de contre-guérilla….

Atlantico : La stratégie opérationnelle employée par Paris au Mali peut-elle faire école pour les autres armées occidentales ?

Jean-Bernard Pinatel : L’Armée française a en effet beaucoup amélioré sa stratégie opérationnelle dans la décennie 2000-2010 en réussissant l’amalgame de ses valeurs opérationnelles traditionnelles et des apports technologiques ainsi que des capacités d’intégration et de coordination opérationnelle de l’armée américaine.

Les parachutistes et les forces spéciales françaises ont su conserver intactes les valeurs qui ont fait la réputation mondiale des soldats de Bigeard en Algérie et qu’il définissait lui-même par : “soyez souples, félins et manœuvriers”. Qualités auxquelles il faut ajouter la rusticité : c’est-à-dire la capacité de durer sur le terrain en utilisant les ressources locales et sans un appui logistique sophistiqué.

A Kolwezi, c’est la première vague française du 2ème régiment étranger de parachutistes[1], commandé par le Colonel Erulin, composée de 405 hommes qui libère les 2 800 ressortissants français et étrangers pris en otages. Les Américains nous avaient adressé leur évaluation des moyens nécessaires pour mener cette opération : c’était une brigade de 5000 hommes et dans ces 5000 hommes il y en aurait eu, comme toujours chez eux,  4500 hommes en soutien et en appui logistique pour seulement 500 combattants[2].

Le Général Beaufre, un des grands analystes stratégiques français, affirmait que ce qui nous différenciait des Américains c’est que chez nous “la tactique commande les opérations”.  La fameuse  phrase lancée par le Général de Gaulle : “l’intendance suivra”, l’illustre parfaitement. Dans la tradition américaine, c’est “la logistique qui commande les opérations”. Ce que l’expérience d’Afghanistan a apporté aux forces françaises, c’est cette capacité d’intégration totale du renseignement et de la conduite des opérations  de toutes les forces armées : avions, hélicoptères, forces spéciales, forces classiques et l’apport  de technologies de rupture comme les drones. La grande réussite de la France au Mali ou en Libye provient du fait que nos officiers ont conservé cet esprit manœuvrier, de prise de risque qui est très étranger à la culture américaine même si les guerres asymétriques d’Irak et d’Afghanistan les ont amenés à oublier quelque peu leur ambition de mener la guerre “de loin et avec zéro mort” qu’illustre parfaitement la guerre des drones.

Les tactiques de contre-insurrection employées par la France durant la bataille d’Alger sont encore enseignées à West Point, prestigieuse école militaire américaine. Comment s’explique notre habilité à faire face à ce type de conflits ?

La France du fait de son empire colonial et des guerres de décolonisation qu’elle a conduites de 1945 à 1962 est la seule nation à avoir été confrontée à 17 ans de guerre asymétrique. Nos officiers ont ainsi accumulé une expérience inestimable qui a été théorisée au sein de nos écoles de guerre.  Quand ils ont été confrontés après 1966 à la guerre du Vietnam, les Américains ont essayé de s’en inspirer sans réussir à l’intégrer réellement dans leur stratégie opérationnelle, tant leur culture militaire y est étrangère.

Par ailleurs, la coopération assez équilibrée avec les forces du Tchad et de la CEDEAO peut-elle devenir un modèle porteur pour ce genre de théâtres d’opérations ?

Attention de ne pas confondre l’image que nous voulons donner pour des raisons politiques et la réalité militaire sur le terrain. Car en dehors des forces tchadiennes  (le Tchad n’appartenant pas à la CEDEAO), je doute de l’apport opérationnel des forces de la CEDEAO si elles ne sont pas appuyées au plus près, (j’ai presque envie d’écrire encadrées) par les forces françaises. La présence des forces du Nigéria  entraînant en plus un risque d’exactions auprès des populations locales qu’il ne faut pas sous-estimer. Il est de toutes les façons trop tôt pour en faire un modèle.

Propos recueillis par Théophile Sourdille

 

 

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4 COMMENTAIRES

  1. Ceci dit je ne cherche nullement à dévaloriser l’action de l’armée française au Mali ni à diminuer de son mérite. Je respecte le travail qu’elle fait avec beaucoup de professionnalisme.
    Mais ce serait vraiment la salir que de comparer ce qu’elle fait au Mali aux crimes du sinistres Bigeard en ALgérie !!!
    je suis sûr que la plupart de ses valeureux officiers s’insurgeraient contre le contenu de cet abominable article s’ils venaient à le lire.
    Alors, Beurk à Bigeard et beurk à cet article et ses auteurs !!!

    • @ algérien ……..je comprends qu’en tant qu’algérien tu n’aimes pas Bigeard ,pourtant c’etait quand meme un grand guerrier et un héros . Moi je suis fier d’avoir reçu mon brevet para de sa main et d’avoir servit dans son regiment !
      Le problème de la torture ,c’est autre chose ,meme si ce n’est pas beau , que vaut la vie d’un ennemi si c’est pour sauver 20 personnes innocentes ??? Parce que les attentats du FLN à Alger ,c’etait contre des civils .
      Penses tu aussi que lorsque des soldats français trouvaient leurs copains morts avec les couilles coupées enfoncées dans la bouche ,çà ne donne pas un esprit de vengeance ??

  2. Je trouve vraiment répugnant d’attribuer des “valeurs” au tortionnaire Bigeard !!! A moins que la torture, les viols, et les crimes contre l’humanité soient de nouvelles valeurs universelles que l’auteur de l’article et sont invité voudraient rajouter !!!!!
    C’est quoi les succès de ce tortionnaire et de l’armée française en général contre les mouvements de libérations en Algérie et au Vietnam ???
    L’armée française a essuyé une défaite cuisante à Dien Bien Phu, et en ALgérie des katibates (compagnies) de l’Armée de Libération Nationale (ALN) on tenu tête à des régiments entiers de para avec l’appui de l’aviation et e napalm !!! Des mémoriaux, partout en Algérie, témoignent des dures batailles menées par l’ALN contre les troupes françaises, au cours des-quelles les moudjahidines, avec un armement rudimentaire et sans avoir jamais fait l’école de guerre se sont illustrés, malgré leur infériorité numérique et matérielle. A chaque fois des avions sont abattus.

  3. HOPE MALIAN ARMY STRATEGY ALSO CAN BE STUDY ELSEWHERE , I MEAN ESCAPE AND HIDDEN HIMSELF IF ENNEMIES APPEAR…WE CALL THOSE SYSTEM STRATEGICAL RESCAPE AND RUN AWAY….EN TOUT CAS IL YA FOYI , SAMORY ILO ILO SAMORY BOLIBANAAAAAAAAAAAAAA

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