L’installation des autorités intérimaires : Une prime à la rébellion ?

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Autorités intérimaires : leur mise en place effective à Kidal, Gao et Ménaka

L’installation des autorités intérimaires constitue l’une des dispositions majeures de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation Nationale issu du processus d’Alger. Ces autorités intérimaires doivent être installées dans les 5 régions du nord. Leur installation fait encore couler beaucoup d’encres et de salives, 18 mois  après la signature de l’Accord. De Gao à Tombouctou en passant par Kidal, l’installation  des autorités intérimaires a entrainé des soubresauts dans toutes ces localités, qui ont fait reculer le gouvernement malien. Quoi qu’on puisse dire, l’installation des  autorités intérimaires ne constitue ni plus ni moins qu’une prime à la rébellion, une prime aux armes, d’autant qu’elles ne sont constituées que par ceux-là qui ont pris les armes contre l’Etat central.  Dans l’installation de ces autorités intérimaires, les groupes armés continuent de faire du chantage au gouvernement. Ils ont  réussi  à mettre le gouvernement au pas partout où les autorités intérimaires devraient être installées. Partout l’Etat a cédé devant la pression de ces groupes armés. D’abord à Kidal, la sanguinaire rébellion du MNLA s’était fortement opposée à la nomination du nouveau gouverneur. Une hostilité qu’elle a fait savoir en menaçant de boycotter l’installation des autorités intérimaires.  Ce  qui a contraint le  gouvernement à reporter la date initiale de l’installation des autorités intérimaires. Ce n’est qu’après d’âpres tractations que la sanguinaire rébellion a accepté l’installation des autorités intérimaires. A Gao, c’était le tour du CMFPR II de s’opposer farouchement à l’installation des autorités intérimaires. C’est ainsi que ces membres ont investi avec armes et bagages les locaux du conseil régional de la ville. Le CMPR II n’a levé le siège qu’après la signature d’un protocole d’entente prenant en compte ses préoccupations. Il s’agit de l’élargissement du quota de Gao de 11 à 21 membres. A Tombouctou c’est autour du CJA (Congrès pour la justice dans l’Azawad) de s’opposer à l’installation des autorités intérimaires prévue pour le lundi 06 mars. Depuis le dimanche 5 mars, c’est-à-dire un jour avant la date prévue pour la cérémonie d’installation des autorités intérimaires, les membres du Cja ont procédé à des tirs nourris d’arme à feu  dans la ville. Eux aussi à l’instar du CMPR  exigent leur association dans le rang du partage de gâteau. Devant cette hostilité, le gouvernement a courbé l’échine en reportant  sine die la cérémonie d’installation. Le temps certainement d’assouvir les caprices et les  désirs de cet autre groupe armé.

Les dernières actualités au nord du Mali attestent suffisamment que l’Etat malien est faible. Et il suffit de prendre les armes contre lui pour avoir ce qu’on désir. Ce comportement de nos autorités est dangereux. Le nord sera désormais géré par les groupes armés. Ces hommes qui se voient comme des ennemis, pourront-ils s’entendre ? Difficile d’y croire ! Il faut craindre des affrontements entre eux à chaque fois que l’un sent son intérêt menacé par l’autre. Et ce climat qui se pointe à l’horizon risquera de nous faire revivre le cauchemar : Une nouvelle rébellion !

Que Dieu nous assiste.

Abdrahamane Sissoko

 

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5 COMMENTAIRES

  1. Que de bobards!!!
    Quel journaleux de semeur de discorde! Le Mali n’a pas aujourd’hui besoin de plus de problèmes.

  2. Plus qu’une prime, c’est une rente bénie pour les rebelles. Ils ne s’en sont pas cachés, ils ont dit haut et fort, que le gouvernement n’est sensible qu’au crépitement des armes. Et les armes, ils savent s’en servir et les faire crépiter, lorsque l’armée capitule devant eux à Tombouctou même, où elle est chargée de maintenir l’ordre troublé par le CJA. L’affaire de l’installation de ces autorités intérimaires a été mal négociée dès le départ. Le gouvernement avant toute chose, devait commencer par discuter avec les parties concernées, jusqu’à la conclusion sur la répartition des postes. Mais non, les incapables installateurs sont arrivés à Tombouctou avec leur liste des personnes de leur choix à imposer, sans tenir compte un seul instant des préoccupations des autres composantes de l’accord. Si les négociations avaient précédées l’installation des autorités, les dates n’auraient pas été reportées. Ils mettent toujours la charrue avant les bœufs, et ça ne marche pas. Pour réussir sans coup férir de telles actions, la meilleure démarche consistait à tout mettre en ordre avant de fixer les dates. Ce n’est pas au moment début de la cérémonie, qu’on se rend compte, que quelque chose n’a pas été fait. La prise en compte de la volonté de chaque partie est nécessaire dans le montage préalable de tout ce qui va suivre. Les errements, les hésitations, les complots et le marchandage des postes d’intérimaires doivent cesser. Et puis, ces intérimaires ne sont là que pour une période bien déterminée. A la fin de leur mandat, un autre combat va commencer. Celui des élections qui installeraient les vraies autorités. Que feraient alors ceux qui aujourd’hui, se battent pour les places, s’ils ne sont pas élus? Voilà une autre affaire qui sans doute, présage de futurs regains de tensions. Dans ce pays, l’amateurisme et l’affairisme font plus de mal que la guerre elle même.

  3. Une prime pour avoir tué massacrés et faire des veuves orphelins…
    Dans quel monde on vit???

  4. Continuer les incantations…..! IBK dort gaillardement dans son palais réhabilite par l’argent du trésor public…

    Il n’a meme pas honte ce FOUGARIDEN BLENI….. VOLEUR…..

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