L’insécurité ambiante au Mali : Impérativement changer les méthodes

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Attaque d'un convoi de forains près de Gao
photo illustratif

Du coté des autorités, c’est silence radio d’autant plus qu’une partie du gouvernement est en vacances, alors l’on se pose la question sur la pertinence de cette décision de vacance gouvernementale même partielle. Au même moment c’est l’imminence d’un remaniement ministériel qui fait l’actualité avec des commentaires qui désignent ceux qui doivent partir, ceux qui doivent rester surtout concernant la sécurité et la défense qui ont pris du plomb dans les ailes. En attendant les populations sont souvent impuissantes et observent avec amertume les imperfections et autres approximations qui font, tout le temps des victimes. De l’approximation et de l’imperfection, ce sont des termes que nous n’utilisons pas à la légère, mais le résultat de faits vécus qui nous font croire que les hommes et femmes qui sont sur le terrain ont besoin de management pour endiguer les imperfections et surmonter les difficultés qui de plus en plus livrent des
innocents à la mort.
Ainsi le vendredi soir, au moment où la capitale malienne se faisait les échos des attaques et autres rumeurs d’attaques et d’actes terroristes, nous étions en ville avec un ami, histoire de prendre un pot dans un grand restaurant de la place. A l’entrée du premier restaurant, nous avons remarqué un policier en faction, nous avons rigolé sur sa présence qui pour nous ne pouvait rien empêcher, surtout que c’est sûr, qu’il n’était pas déployé seul dans ce secteur mais que certainement son compagnon était allé faire un tour quelque part. Alors nous arrivons au second restaurant le même constat, un policier en faction et quel policier, presque à la retraite, il se lève difficilement et arrive à la voiture, il nous salue de la main à travers les vitres. Mon compagnon baisse les vitres et le vieux policier intimidé par le standing de la voiture allait presque nous supplier d’ouvrir le coffre de la voiture. Il commence à se justifier tout
en oubliant  l’essentiel, à savoir le contrôle de sécurité, il était préoccupé à nous faire comprendre qu’il n’en est pour rien dans cette décision de fouille, sans savoir qu’il avait à faire à un homme de media. La méthode nous a choqué et nous l’avons signifié à l’agent de l’état en service qui se justifie auprès de simples citoyens au seul motif qu’ils sont dans une belle voiture. Il est tout à fait inconcevable que les agents de l’Etat fassent leur travail comme si c’était le travail de quelqu’un d’autre et que par la faute d’un individu, la vie d’autres personnes soit mise en danger.
L’imperfection c’est aussi de mettre un seul policier devant tout un établissement ou que son compagnon se déplace pendant des minutes, car nos adversaires n’ont souvent besoin que de quelques minutes pour frapper. Alors nous sommes aujourd’hui suffisamment alertés pour comprendre qu’il va falloir nous accrocher pour le long terme et ainsi éviter toutes surprises désagréables, car c’est à ça que l’on joue désormais dans ce pays. Chaque fois que nos adversaires vont constater que l’on a baissé la garde, ils vont en profiter pour nous infliger des pertes et faire avancer leur cause. Déjà il est certain que nos forces armées et de sécurité payent un lourd tribut à cette guerre imposée par les terroristes, mais il est vraiment temps que la hiérarchie et les autorités trouvent des méthodes de vigilance plus appropriées pour limiter quelque peu les dégâts et éviter que d’innocentes personnes meurent parce que quelqu’un s’est mal
comporté. Alors, il est temps de réajuster les méthodes et certainement changer certains responsables pour que ceux-ci soient ceux qui vont appliquer le changement et minimiser les risques, car tout le monde est convaincu du caractère difficile de cette lutte, mais ce que ne l’on peut pas comprendre, c’est la négligence et les approximations qui mettent en jeu des vies innocentes.
Il est temps que nous réagissons ensemble et définitivement comprendre que la menace n’est plus lointaine et théorique mais c’est une triste réalité qui nous côtoie désormais partout où nous sommes.
Youba KONATE

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1 commentaire

  1. il faut dépolitiser l’institution militaire ; il faut surtout rompre avec cette politique d’exclusion instaurée au sein de l’armée depuis le coup d’Etat de la bande à Sanogo ; il faut que tous les militaires en activité soient mis à contribution en vue de défendre le pays ; il faut, ensuite, que les Maliens prennent conscience des dangers qui menacent le pays et qu’ils se mobilisent, tous, pour Sauver la patrie en péril.
    Il faut, enfin un engagement inébranlable. Que des néo-analphabètes, prétentieux, très mal formés, avides, cupides, méprisables, en quête de pitance, apatrides sans dimensions morales en bande, puissent faire distiller çà et là des informations selon lesquelles tel Officier est comme ceci ou cela … Qu’ils comprennent juste que selon un prix Nobel Wole Soyinka: «Un tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore». Rien ne sert à salir son prochain pour garder par devers un poste …
    Le drame du Mali d’aujourd’hui, c’est l’absence de vision à redresser le Mali. Aussi, la médiocrité a pris le dessus sur l’excellence. C’est triste, mais, hélas, c’est ainsi malheureusement. C’est cela qui est inquiétant.
    Sinon, la gestion de ce problème de terrorisme n’est pas au dessus de la possibilité des Famas. C’est les hommes qu’il faut à la place qu’il faut qui manquent.

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