L’insécurité au nord du Mali : ATT et ses collaborateurs doivent rendre des comptes

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Comme d’habitude profitant d’une sortie cette fois-ci encore à Dioïla pour la pause de la première pierre du tronçon reliant cette localité à Fana, encore lui, le Président de la République, Amadou Toumani Touré, attire tous les regards sur sa gestion chaotique de ce que nous appelons la récurrente question sécuritaire du septentrion malien semblable à un réseau qui ne dit pas son nom pour paraphraser un observateur. Une situation qui s’est dégradée sous son règne au fil des années et sous le regard approbateur de d’une classe politique approbatrice si l’on tient compte de son comportement. Il faut le dire et le condamner. Ainsi à partir de Dioïla, le Général « acheté » comme le qualifie un journal de la place monte au créneau pour fustiger les enlèvements d’étrangers à Hombori le 24 et 25 novembre dernier dans la stupeur générale des populations médusées ne sachant plus à quel saint se vouer.  Un cri de détresse du Chef de l’Eta qui est qualifié par bon nombre de nos citoyens de façade car, cette situation que nous pouvons dire voulue et entretenue depuis l’arrivée en masse des Généraux aux Commandes sous ATT, « Général » de son état aussi ( donc leur génération) qui sera jugée par l’histoire pour avoir ternie, humiliée le Mali à travers leur gestion chaotique du nord Mali. Du jamais vu dans notre pays, celui des Modibo Kéïta, du Général Moussa Traoré, d’Alpha Oumar Konaré. Des anciens Présidents qui se sont assumés face à l’histoire. Aujourd’hui, nous sommes perdus, égarés, notre dignité bafouée par des années de gestions chaotiques de problèmes aussi graves que la sécurité au nord de notre pays. C’est dans ce climat que certains pensent que nous devons accepter à cautionner l’ignominie. Décryptage.

Et le Chef de l’Etat de tenter de s’expliquer en rappelant que : «C’est avec une grande peine, pour chaque malien et chaque malienne, pour tous nos amis, que j’évoque ici, à Doïla, pour le Mali et pour l’extérieur, les douloureux évènements que nous avons connus à Hombori et à Tombouctou, qui se sont soldés par des enlèvements d’occidentaux et, malheureusement, par l’assassinat d’un d’entre eux ».

 Certes notre pays est connu pour son hospitalité légendaire qu’ATT rappelle ici en ces termes : « Chez nous au Mali, l’hôte est sacré. Nous sommes peinés et nous sommes profondément touchés par ces évènements crapuleux et inqualifiables. Je le dis haut et fort, nous avons eu mal. Nous sommes meurtris par ces actes crapuleux qui ne font que renforcer notre détermination à prendre toutes nos responsabilités ».

Qu’est ce que le régime ATT a pris comme dispositions pour mettre fin aux rapts, à l’insécurité dans cette partie du pays qui est sous embargo depuis vingt ans à cause du banditisme résiduel que des confrères étrangers soupçonnent d’être de connivence avec Koulouba ?

Mieux, quels moyens ont été donné à notre vaillante Armée (si encore elle est puisqu’a été dépecée, démanteler aux lendemains de la prise de pouvoir que certains qualifient de prédateurs de notre République au vu de l’Etat déliquescent du pays) ?

Pourtant, nous voyons à longueur de journée des amis du Mali offrir des armes à notre Armée. Où sont-ils ? A quoi servent-ils ?

Protéger la vie humaine 

ATT depuis le fief Bamanan  de Dioïla rappelle qu’« Au Mali, depuis sept cents ans, un article de la Charte de Kouroukanfouga, proclame que la vie humaine est sacrée. La vie est d’autant plus sacrée que lorsqu’il s’agit de celle d’un étranger à qui nous devons hospitalité et protection ».

Sur ce chapitre, le Gouvernement peut présenter quelles mesures a prises dans ce sens et qui ont portée leurs fruits ? Depuis l’arrivée d’ATT et de sa promotion au pouvoir en 2002, la situation au nord de notre pays s’empire. Il n y a eu que de solutions bancales. Ceci nous amène à rappeler la gestion de cette partie par AOK qui a permis à El Hadj Ibrahim Boubacar Kéïta de se faire découvrir par les fils de ce pays pour son sens élevé de défense de l’Etat et surtout, son audace à combattre les rebelles. Les résultats ont été palpables et bien appréciés par tous.

« Aujourd’hui, le bilan est catastrophique. Nous avons l’impression que nous avons à faire à un réseau », martèle un retraité qui ne se retrouve plus avec l’Etat de la Nation malienne.

Les derniers développements au nord de notre pays montrent que nous sommes en insécurité totale. Et pour cause, faites un tour dans les camps de Gendarmerie, de Police, de Garde et bien d’autres,le moral de la troupe est selon les hommes en uniformes très bas à cause des conditions de travail et de vie même si nos gouvernants s’évertuent à prouver le contraire pat leur tape à l’œil. De nos jours, le pays fait face Et doivent faire face à des hommes lourdement armés qui pavanent au vu et au su de tous au  nord Mali. Les enlèvements de Hombori sont la parfaite  illustration que l’Etat a démissionné et a abandonné nos forces de sécurité à leur triste sort avec des moyens squelettiques. A Tombouctou, c’est le comble même si le Gouverneur, un Officier bon teint fait de son mieux. Cette fois-ci, le culot des terroristes est tel que c’est l’aura de nos forces de sécurité et de défense qui est atteinte sans commune mesure même si dans des communiqués laconiques et de déploiements d’éléments après le forfait des bandits, les pouvoirs publics tentent de colmater les brèches. Fallait-il attendre maintenant pour déployer l’Armée au nord (comme d’habitude) et dans les bases qu’elle avait abandonnée au nom d’un pseudo paix ? Pour quoi ce tape à l’œil ? Le Mali, grande Nation ne mérite pas ce sort.

La sécurité nationale malmenée  

« Le Mali, dans son ensemble et dans sa diversité, réprouve ces actions terroristes ciblées contre des occidentaux dont le seul tort est d’être venu à la découverte de notre pays. Nous considérons ces agissements comme une attaque perpétrée contre la sécurité et la paix de notre pays, et qui visent à anéantir les progrès que nous avons réalisés.

 Et voici qu’une bande de malfaiteurs tentent d’anéantir tous ces efforts en s’attaquant à la légendaire hospitalité que nous avons toujours accordée à ceux qui nous font confiance en séjournant dans notre pays », dixit ATT.

Sur ce plan, le constat est amer car, nous ne sommes pas informés des moyens donnés à l’Armée pour jouer son rôle régalien de l’Etat. A part que nous assistons à des remises de matériels de guerre au département de la Défense qui devient du coup muet comme une carpe à chaque fois que la tension monte dans cette partie du pays. Cela se comprend car, la grande muette se tait et doit travailler dans l’ombre. Discipline oblige. Le bilan sur ce plan est mitigé quoi qu’on dise. Voire insignifiant face à des individus et leurs collaborateurs visiblement déterminés à ébranler la Nation Malienne.

Les armes venues de la Libye acceptées par Koulouba…

« La crise libyenne, par ses effets collatéraux, a entraîné la dissémination des armes de tout genre dans notre espace. Il s’agit aussi bien des armes individuelles que des armes collectives, des antichars, des pièces d’artillerie, des moyens anti–aériens et de mobilité. Plus que des armes, ce sont surtout des armées qui se sont déplacées dans toute la bande sahélo-saharienne. Notre pays n’a pas été épargné par le phénomène ».

Là encore nous ne comprenons pas le locataire de Koulouba car en son temps l’ancien Président de l’Assemblée régionale de Kidal, décédé, avait averti le régime sur les antennes de RFI que la situation en Libye engendrera des conséquences pour la sécurité au nord Mali. Car avait-il averti que « les hommes reviendront lourdement armés et menaceront la stabilité au nord».Qu’est ce qui a été fait pour parer à cette situation prémonitoire ? En tout cas, nous n’en savons rien. Le temps a donné raison à l’élu de Kidal et à la presse (RFI et votre journal). Depuis lors, qu’est ce que l’Etat  a pris comme dispositions ? Nous n’en savons rien du tout. Pire, le Niger tout comme la Mauritanie, l’Algérie et même le Burkina Faso, pays voisins ont donné le bel exemple en déployant leur Armée à leurs frontières pour contrer toute arrivée d’hommes armés sur leur territoire. Et même tentent de combattre l’hydre d’AQMI. Au Mali, de l’avis général, les autorités ont préféré fermer les yeux et laisser entrer des hommes lourdement armés et qui aujourd’hui on soupçonne de menacer l’intégrité du territoire national au nord. Que comprendre l’attitude d’ATT et de ses Généraux dont la plupart sont accusés à tord ou à raison de n’être pas blancs dans la question sécuritaire et dans biens d’autres affaires? S’agissant des rapports avec AQMI, notre Mali à travers le pouvoir en place est accusé à tord ou à raison de fermer les yeux sur la présence des terroristes sur notre sol.

Au moment où nous bouclons cette édition, les citoyens sont pantois, n’en parlons pas des partenaires au développement ? Personne ne sait où donner de la tête ? Faut-il continuer à croire aux sirènes de Koulouba ? A sa méthode et semblant de taper du poing sur la table ?

Le Président ATT ne reconnaît-il pas en disant que : « La situation dans la zone sahélo-saharienne était déjà très préoccupante du fait de son extrême fragilité. Dans le nouveau contexte, ce sont la sécurité nationale et l’intégrité des pays riverains du Sahara qui sont mises à rude épreuve. Et si l’on ne prend garde, la situation risque de se détériorer et de s’étendre à de nouvelles régions et, plus grave, au- delà des océans et des mers ». Même si l’orateur poursuit en disant que : « le Mali réaffirme sa détermination et son engagement à entreprendre toutes les actions que commande la situation afin de garantir la paix, la sécurité et surtout la stabilité, sa principale richesse, et gage de progrès et de quiétude ». Pourtant chez nos voisins Nigériens, Algériens ou Mauritaniens, des mesures rigoureuses ont été prises pour parer à toute velléité. Les comportements et agissements de nos dirigeants amènent tout le monde à douter de leur bonne foi.

En guise de rappel le discours de Dioilala rappelle étrangement celui tenu à Diéma lorsqu’Ibrahim Ag Bahanga et ses camarades avaient repris le chemin du maquis.  La suite est connue. Ils seront réintégrés au nom de la paix avec tous les avantages. De nos jours, c’est le même scénario qui se répète. Et pour cause, Iyad Aghali, Bamoussa Diarra et autres chefs de files qui disparaissent dans la nature avec hommes, et armes de notre Armée. Et selon REUTERS, des démarches sont en cours pour ramener l’homme au bercail afin dit-on qu’il y ait un embrasement total du septentrion. Notre pays mérite-il ce sort ? Non ! En tout cas, l’histoire jugera.

 Le bâton et la carotte

« Pour nous, il est inadmissible que des hommes en armes, qui ont combattu dans d’autres armées depuis 20, 30 ans, décident de s’attaquer à la sécurité de leurs pays d’origine. Qu’ils reviennent chez eux, cela est normal. Nous accueillons à bras ouverts tous ceux dont le retour s’inscrit dans le cadre de la préservation de la paix et de la sécurité de notre pays. Parallèlement, nous mettrons tout en œuvre pour convaincre les hésitants à regagner la Mère-Patrie. Mais que cela soit clair, nous n’accepterons jamais que des armes et des armées étrangères inondent la bande sahélo-saharienne et agressent nos pays. Nous ne l’accepterons jamais ! ».

Le Chef de l’Etat après presque dix ans de pouvoir réel est victime de sa « bonté, de sa sagesse », nous susurre un proche.  « Sinon un vrai Général ne négocie pas avec des bandits de la sorte. Il matte et tend l’autre main de la paix », martèle un observateur. « A vrai dire, l’Etat est faible sinon ce qui se passe de nos jours est inexplicable », martèle un vieux combattant de la seconde guerre mondiale.  « La tension au nord ressemble apparemment au plan B de Koulouba de demeurer quelques temps encore au pouvoir », explique un jeune cadre même si ATT s’en défend mordicus sans nous convaincre.

Plus de cohésion…serrer les rangs

 « Dans l’épreuve que nous traversons, il nous faut plus de cohésion et de sérénité pour éviter tout amalgame. Je fais appel au sens du patriotisme de tous les Maliens et de toutes les Maliennes. Comme le dit notre hymne national, nous devons nous engager résolument à rester unis dans l’épreuve et à taire nos petites querelles politiciennes inutiles. Plus que jamais, nous devons serrer nos rangs autour d’objectifs principaux à savoir la défense de l’intégrité territoriale, l’unité nationale, la cohésion du pays, la protection des biens et des personnes. Aucun Malien, quelles que soient son origine, sa région et ses convictions, n’acceptera de transiger avec ces principes. C’est unis et confiants en nos valeurs que nous pouvons donner les réponses les plus appropriées aux bandits qui commettent des actes crapuleux contre notre pays ».

Dans ce chapitre, les décisions et mesures du gouvernement permettront d’éviter à notre pays un chaos qui sera du à des politiques politiciennes sur la question du septentrion. « La volonté politique réelle manque cruellement au regard du cheminement de cette affaire », remarque un ancien diplomate du Mali qui a requit l’anonymat.

Ne pas se tromper d’adversaires !!!

 « Il ne faut pas se tromper d’adversaires ou d’ennemis. Les actes isolés posés par des bandits n’engagent aucunement la responsabilité de leur communauté d’origine. Ne nous trompons pas et ne faisons pas le jeu des irresponsables qui veulent nous distraire ! Restons unis quelles que soient notre appartenance ethnique, la couleur de notre peau ou nos convictions, pour un Mali un et indivisible, pour un But et une Foi. N’acceptons pas de céder à la confusion qui fait partie du mode d’action des groupes de bandits. Quoiqu’il advienne, nous devons toujours serrer nos rangs afin d’isoler définitivement les malfaiteurs », martèle le Chef de l’Etat.

Pour notre part, après une décennie de gestion de cette affaire, ATT dans un baroud d’honneur doit immédiatement changer de méthode et d‘hommes sinon la tension et le ras-le-bol de nos compatriotes commence à prendre de l’ampleur.

Les élections auront lieu en 2012 !!!

A écouter le Président ATT : « Que cela soit clair dans l’esprit de tout un chacun, nous devons continuer à préparer activement les élections de 2012 pour une alternance réussie dans le cadre d’élections présidentielle et législatives transparentes et impartiales dans les délais constitutionnels impartis. Quelle que soit la situation, un nouveau Président de la République du Mali sera élu. Que Dieu m’entende ! ».

Des doutes subsistent sur cet engagement car la manière dont la situation sécuritaire s’est détériorée, certains pensent que cela est fait exprès pour permettre au locataire de Koulouba de rester là pour achever son programme PDES. Des accusations que le Chef de l’Etat et même son entourage bat en brèche en brandissant les préparatifs de l’élection présidentielle, des législatives pour quoi pas des Municipales aussi ?

ATT et les Forces Armées et de Sécurité

« Je renouvelle ma confiance aux Forces Armées et de Sécurité de notre pays. Je connais les régions nord qui sont immenses et difficiles. Je connais également toutes les dimensions de notre armée, ses moyens et ses capacités. Je dis à nos Forces Armées et de sécurité qu’elles ont un devoir cardinal, un impératif, celui de préserver la cohésion, l’unité nationale et d’assurer l’intégrité territoriale de notre pays ». « Toujours est-il que tous les moyens lui doivent être donné pour assumer cette mission régalienne », conseille un retraité de l’Armée de l’Air.

Mais ce qui frappe ici, on se demande si la grande muette est bien équipée et motivée pour s’aventurer au nord Mali afin de booster hors de nos frontières des hommes solidement armée, connaissant le terrain et motivés.

Le PSPSDN pour lutter contre la pauvreté

Soucieux de marquer son règne, ATT a initié grâce aux partenaires de notre pays, le PSPSDN pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion. « J’ai toujours soutenu que le terrorisme trouve un terreau propice dans la précarité et la pauvreté. C’est pour cela que le Mali a décidé d’initier et de mettre en œuvre le Programme Spécial pour la Paix et le Développement des Régions Nord du Mali (PSPDN). Ce programme a deux composantes essentielles : la sécurité et le développement. Il faut soutenir les populations qui, à leur tour, doivent s’investir et s’impliquer dans la lutte implacable contre les bandits armés », a dit ATT.

 Branle-bas de combat pour tous les patriotes

Et le locataire de Koulouba de lancer un appel à tous les fils du Mali de se donner la main pour défendre le pays qui est dangereusement menacé. Aussi, maintenant, Koulouba se dit déterminé mais en cohésion avec la Communauté internationale à combattre le terrorisme. 

N’est-ce pas l’occasion pour ATT de prouver qu’il n’a pas échoué en déployant l’Armée dans toutes ses positions au nord Mali ?

N’est-ce pas maintenant ou jamais pour les pouvoirs publics maliens de balayer toutes les accusations les concernant sur cette affaire d’insécurité ? Au quel cas, l’histoire les jugera pour n’avoir vaincu le terrorisme et surtout AQMI sur notre sol.

A vrai dire que chacun tire les conséquences de la gestion chaotique du nord Mali assimilable à une parjure de nos Généraux. Dans ce cas, n’est-il pas mieux pour l’honneur d’un Malien sinon d’un Général (ATT) de démissionner ?

Disons qu’ATT et ses collaborateurs même extérieurs doivent maintenant des comptes au Peuple maliens car la situation l’impose. La diversion, la saupoudrage et autres langue de bois ont prouvé leurs limites dans un Mali où le peuple qui a mûri au cours des deux décennies de « démocratie » n’en peut plus.

Nous ne serions pas du tout surpris de recevoir des menaces, agressions et même des menaces de mort comme ce fut le cas en de nombreuses circonstances. Et même maintenant ! Tout comme après cette parution aussi car nos pouvoirs publics n’aiment pas être critiqués. Surtout lorsqu’il s’agit de la presse privée qui remue la plume là où ils doivent revoir leurs copies mal façonnées. A vrai dire, c’est une autre façon de confisquer la liberté d’expression du quatrième pouvoir au vu et au su de certaines chancelleries. Le compte à rebours semble bien commencé pour le pouvoir en place. En guise de rappel, nous avions averti que si ATT et son équipe ne prennent pas garde, leur cirque va mal finir. Comme dit cet adage : « On peut tromper une seule personne mais tout un Peuple ».

Bokari Dicko

 

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