L’incertitude demeure sur le sort de l’otage français au Mali

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Philippe Verdon
Philippe Verdon

Les autorités françaises cherchaient mercredi à vérifier la véracité de l’annonce de l’assassinat d’un otage faite par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

Mardi 19 mars, une personne se présentant comme l’un des porte-parole d’AQMI a indiqué à l’agence de presse mauritanienne ANI (Agence Nouakchott d’information) que l’un des Français actuellement détenu au Sahel et qualifié”d’espion”, Philippe Verdon, a été exécuté, le 10 mars “en réponse à l’intervention de la France dans le nord du Mali”.

Le père de Philippe Verdon a indiqué ne se faire “aucune illusion” sur le sort de son fils. “Je suis très affecté, très fatigué”, a déclaré Jean-Pierre Verdon.“J’attends confirmation [de la mauvaise nouvelle], a-t-il ajouté. 

EXTRÊME PRUDENCE

Une source du ministère des affaires étrangères a indiqué au Monde, en milieu de matinée mercredi, qu’il y avait une “forte probabilité” pour que cette information soit exacte.

“Nous sommes en train de vérifier les informations sur la réalité de ces faits”, a déclaré la porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem lors du compte rendu du conseil des ministres, où le sujet a été abordé par le président de la République. Dans l’entourage du premier ministre, Jean-Marc Ayrault, l’extrême prudence était aussi de mise. “On n’a pas de confirmation à apporter à la fois sur l’information de ce décès et sur les raisons, les circonstances”, soulignait-on mercredi.

La présidente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale,Elisabeth Guigou (PS), a affirmé que les autorités ne devaient “pas exclure qu’il peut y avoir de la provocation, des manipulations. A la vérité, je sais que c’est difficile, moins on en parle et mieux ça va, car l’exploitation médiatique est ce que cherchent les ravisseurs”. La députée de Seine-Saint-Denis a souligné qu’il fallaitnégocier sans verser de rançon, [comme] ça a toujours le cas, pour voir revenir nos 15 otages”.

“Nous avons toujours dit que l’Etat français ne paye pas de rançon”, a assuré Alain Juppé.

“L’ÉTAT FRANÇAIS NE PAYE PAS DE RANÇON”

Alors que les familles des 15 otages français retenus dans le monde se plaignent du manque d’information, le gouvernement a fait savoir qu’il ne verserait pas de rançon.

Malgré les menaces répétées d’AQMI sur la mise à mort des otages et les demandes de rançon à hauteur de 90 millions d’euros depuis le début de l’intervention française au Mali, le président de la République et le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, ont fait savoir que le temps des négociations était révolu. Selon des informations du Monde, la présidence française refuse désormais de verser des rançons à des organisations contre lesquelles elle est“en guerre”.

“Contrairement à ce qui a été répété depuis quelque temps, il n’y a pas eu véritablement de changement dans la façon dont l’Etat français gère ces dossiers, a déclaré Alain Juppé, ancien ministre des affaires étrangères et de la défense.Nous avons toujours dit que l’Etat français ne paye pas de rançon.” “Est-ce qu’il faut pour autant s’interdire de négocier, de trouver des canaux de négociation pourobtenir la libération des otages ? Je ne le crois pas. Il faut continuer à négocier”, a ajouté l’ancien chef de gouvernement.

Dans la nuit du 24 novembre 2011, Philippe Verdon et Serge Lazarevic avaient été enlevés dans leur hôtel à Hombori, dans le nord-est du Mali. Ils étaient en voyaged’affaires pour un projet de cimenterie, selon leurs proches.

Le Monde.fr avec  Reuters | 20.03.2013 à 17h24

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1 commentaire

  1. Un an de transgression de règles de barbaries et de régression de libertés.

    Il y’a un an, le monde entier regardait abasourdi, de jeunes officiers subalternes de l’armée malienne, transformer une mutinerie spontanée contre le régime incompétent, corrompu et médiocre d’ATT, en un coup d’état des plus stupides en Afrique contemporaine.

    En effet, le cadre démocratique arraché dans le sang, par le peuple souverain du Mali, 20 ans plutôt, permettait aux maliens de régler le problème de la mauvaise gouvernance d’ATT par l’arsenal juridique offert par la constitution du 25/02/1992.

    Il suffisait d’élire un nouveau président par le scrutin qui était prévu le 29/04/2012 de lui faire parachever la construction institutionnelle du pays par la mise en place de la Haute Cour de Justice de la république, et de juger tous ceux qui ont abusé de la république de par leur position dirigeante.

    Les forces vives de la nation pouvaient valablement et dans le cadre du droit obliger nos autorités judiciaires à aller dans ce sens dans l’intérêt supérieur du Mali.

    Mais hélas, l’agitation inutile et stupide des soldats sans vision qui ne comprennent rien au fonctionnement d’un état, a conduit à la violation flagrante de notre constitution, à l’effondrement de l’état, à la cassure de la chaîne de commandement de l’armée malienne et à la prise des trois régions du nord de notre pays et une bonne partie de celle de Mopti et même de Ségou par les groupes armés rebelles et islamistes.

    La transition politique incrédule, issue d’un accord-cadre contre-nature, mijoté entre la médiation de la Cedeao et la junte de Kati, va d’hésitations en hésitations, d’impuissance en incompétence à assurer la stabilité et la sécurité dans le pays.

    L’armée se déchire dans une guerre inopportune de bérets, la police se chamaille pour des grades non méritées, la classe politique et la société civile montrent toute leur carence à prendre de la hauteur quand la nation est menacée et en danger.

    Les maliens, frappent à sang leur propre président jusque dans son bureau.

    Premiers ministres, politiques, journalistes, anciens ministres passent au Moulinex de la nouvelle anarchie de Kati et ses cohortes encagoulées.

    Au même moment, les populations du nord se réfugient en masse dans les pays voisins, si elles ne sont pas victimes de lapidations, flagellations, amputations des membres inférieurs et supérieurs, ou tout simplement privées de télévision, de sport et de centre de loisirs.

    Les mausolées d’une valeur patrimoniale inestimable pour toute l’humanité partent en fumée, perdues à jamais.

    La gouvernance chaotique de la transition politique, succède donc à l’irresponsabilité d’une gouvernance insouciante du régime d’ATT.

    Les mutins de Kati, qui nous disaient en mars 2012 qu’ils sont venus pour lutter contre la rébellion, se terrent désormais à Kati quand les armées étrangères combattent à Kidal les derniers bastions islamistes du pays.

    Désormais, ils sont réduits à faire la honteuse police des journalistes et des opinions divergentes, sous le couvert de la sécurité “d’état” et de la “justice” dans le pays sous les regards impuissants de Dioncounda et de Diango, héritier d’un Cheick Modibo Diarra sorti par la fenêtre d’une transition incrédule et inutile pour le pays.

    Pire ils s’arrogent le droit des rémunérations indécentes et non méritées, aux yeux et à la barbe des maliens frappés de plein fouet par cette crise inutile dont ils sont pourtant les premiers artisans.

    La France qui joue la sécurité plus que la démocratie, devance les États-Unis dans ce dossier malien et prend l’initiative des opérations Serval et panthère, tout en catalysant les initiatives africaines de la Misma avec une mention honorable au Tchad et à son armée de combat, parfait antidote d’une armée de motos “Djakarta” à Bamako et Kati.

    Les gens n’ont pas les mêmes valeurs !

    C’est pour cela le quai d’Orsay a compris qu’il doit exiger une libération ” immédiate” du directeur de publication du journal Le républicain, interpellé par la sécurité “d’état” et qui se retrouve incarcéré pour dit-on incitation à la “désobéissance”.

    Ouh quelle procédure!

    Après tout quand le pays des droits de l’homme prend le leadership dans un pays sans droit, le minimum qu’on peut attendre de lui, est d’exiger le respect des libertés fondamentales du citoyen dont la liberté d’opinion et celle de la presse qui va avec.

    Ah oui, Jules Ferry avait raison, “Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde pour une grande nation, c’est abdiquer”.

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