Ligne de force : «MNLA» : On massacre d’abord, on discute après.

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La grande nouvelle nous est parvenue par une radio internationale, décidément au fait des projets les plus intimes du « MNLA ». Celui-ci s’active intensément ces jours-ci pour se doter d’une plate- forme revendicative à soumettre aux autorités de Bamako lorsque des négociations, «auxquelles travaillent les Suisses» finiront par s’ouvrir sous l’égide de la communauté internationale.

 

Saouti Labass HAIDARA

Cette révélation constitue une illustration accablante de la nature terroriste du «MNLA». En effet, la démarche habituelle d’une organisation réclamant des droits politiques, économiques, sociaux ou culturels est de formuler d’abord des doléances. Faute de leur satisfaction partielle ou intégrale, elle a recours à l’extrême limite à la violence. Le «MNLA» lui, commence par attaquer à l’arme lourde (volée sur les stocks de l’armée libyenne en débandade) de petites localités sans réelle protection militaire, massacrer les soldats et civils qui ont eu le malheur de tomber entre ses mains avides de sang (à Aguel Hoc il y’a eu crimes de guerre et crimes contre l’humanité avérés) piller les biens publics et privés. Tout cela ayant eu comme conséquence un exode massif des populations tant à l’intérieur du Mali que vers les pays voisins.
Et si, aujourd’hui, des individus, se présentant comme ses dirigeants, circulent avec frénésie entre Nouakchott, Alger et Ouagadougou pour la mise au point d’une plate- forme qui fera l’objet de discussions avec le gouvernement malien en temps  opportun, c’est parce que, manifestement, le mouvement tend à s’essouffler sur le terrain. En effet, tous les observateurs sérieux s’accordent à constater qu’il éprouve du mal à rééditer les assauts meurtriers et dévastateurs lancés à la mi-janvier contre une demi-douzaine de localités du nord Mali. Ses multiples tentatives de prendre Kidal, dont on dit qu’il veut faire la capitale de la future république de l’Azawad ont, jusqu’à présent, lamentablement échoué. Le siège qu’il cherche à établir, depuis de longues semaines autour de Tessalit, n’a guère plus de succès.
En réalité, n’eût été la persistance de cette radio étrangère à distiller inlassablement des «accrochages violents», «des combats intenses» entre l’armée malienne et la «rébellion touareg» sans les étayer de faits et de statistiques irréfragables, on oublierait qu’il existe un état de guerre dans cette partie de notre pays, à 3.000 km de Bamako et des centaines de kilomètres de l’agglomération la plus proche du théâtre des affrontements.
Quid maintenant de la plate-forme que l’on nous promet ? Il ne faut guère se faire trop d’illusions à son sujet.
D’abord le «MNLA» est un groupuscule constitué de quelques centaines d’anciens mercenaires à la solde de Khadafi et d’une dizaine de déserteurs de l’armée et de l’administration maliennes. Il n’a aucune qualité pour parler et agir au nom des populations de l’Azawad.
Celles-ci sont composées majoritairement de Sonrais,  de Peuhls et d’Arabes qui n’ont jamais exprimé leur désir de se séparer du Mali. Même la minorité touareg, au sein de laquelle recrute le «MNLA» ne se sent pas concernée par une scission du Mali. Dans leur écrasante majorité, en effet, les Touareg du Mali adhèrent pleinement à la République et partagent ses joies et ses souffrances.
Les prétendus représentants du «MNLA» n’ont donc ni la légitimité, ni la compétence, ni la capacité d’élaborer une plate-forme qui engagerait toutes les populations du nord- Mali dans le choix entre l’indépendance, l’autonomie ou le fédéralisme. C’est une entreprise d’avance vouée à l’échec. Il n’existe  de crise d’aucune sorte entre les communautés du nord-Mali et celles du reste du pays, qui justifie un éclatement du territoire national ou une modification en profondeur de la structure actuelle de l’Etat. Il existe tout simplement de petits groupes d’individus qui, forts des armes qu’ils détiennent par devers eux, veulent se tailler un royaume où ils se livreraient à toutes sortes de trafics illicites aux seules fins de s’enrichir. Toutes les     «rebellions» passées ont obéi à cette unique motivation. Il y’en aura d’autres si l’Etat malien ne se donne pas les moyens, tous les moyens de préserver et de faire respecter l’intégrité de son territoire hérité de la colonisation française le 22 septembre 1960 et reconnu par la communauté internationale.

Par Saouti Labass Haïdara

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15 COMMENTAIRES

  1. Attention aux humanitaires et aux négociateurs!

    La gestion des déplacés et la recherche d’un cessez le feu par des intermédiaires, facilitateurs et autres médiateurs, donne l’impression d’un bal de vautours sur la dépouille d’un reste de cadavre abandonné au milieu de nul part.

    Le spectacle d’enchevêtrement et de chevauchement d’humanitaires et de diplomates de tout acabit entre Nouakchott, Ouagadougou, Niamey, Cotonou, Alger, Paris et les   Zones frontalières du Mali où se sont réfugiés nos compatriotes du nord, est tellement saisissant que nous devrons nous poser la question de leur sincérité et de leur loyauté envers le Mali.

    Évidemment que je partage la détresse des pauvres familles qui ont tout perdu et qui manquent de tout et que nous devrons aider à retrouver leur quiétude et leur dignité.

     Mais justement, c’est leur détresse qui constitue le terreau fertile de tout fonds de commerce macabre et illicite.

    Tout simplement parce que la guerre est un serpent de mer en ce sens que si tu crois en maitriser la tête, la queue t’attaque ensuite avec beaucoup plus de vigueur.

    Et inutile de vous dire ici que la queue du serpent de mer, qu’est devenu le Mnlaqmi, se trouve dans nos pays voisins, Mauritanie, Algérie, Niger, et Burkina Fasso évidemment à des degrés divers et disséminée dans les populations réfugiées et souvent confortablement reçue dans les palais et chancelleries.

    Et de là-bas, le mnlaqmi peut bien se donner une seconde jeunesse si on ne prend pas garde. 
    La guerre à Tessalit, Menaka, Léré, et j’en oublie, sont loin d’être les seules batailles que  nous devrons mener.

    Donc prudence maximale à toutes ces bonnes volontés et contrôle exclusive de leur connexion et de leur collision avec le Mnlaqmi.

    Certains pourront me prendre comme paranoïaque, mais entre nous, si nos voisins sont doux comme l’agneau et blancs comme neige dans cette guerre, alors expliquez-moi comment ils ont pu laisser passer à maintes reprises des cargaisons entières remplies d’armes lourdes puis que nous ne faisons pas frontière avec la libye?

    Ah! J’avais oublié, peut être avaient-ils cru qu’il y avait des fleurs de Saint-Valentin dans ces cargaisons qui nous étaient destinées! 

    Ouh Ouh! quelle preuve d’amour!

    Donc STOP NAIVETY NOW!

    Pour une fois nos services secrets doivent réellement faire leur travail. 
    Ils ne peuvent pas ne pas le faire, au risque de voir compromettre les actions de l’armée sur le terrain.

    Rappelez-vous qu’en Afrique aucune guerre n’éclate par hasard, et qu’il y a des gens (très souvent hors d’Afrique) qui tirent les ficelles au gré de leurs intérêts du moment. 

    Vous ne saurez jamais toute la vérité parce qu’il y a trop d’intérêts en jeu.

    Seulement quelques illustrations: Charles Taylor et Jonas Samvibi, deux malfrats de la pire espèce.

    Pour vous situez dans l’échelle du banditisme si Iyad Ag Ghaly, Ag Mossa (le fameux Bamoussa Diarra), Mahamed Ag Najim préparent leur DEF du banditisme (diplôme d’étude fondamental), vous pouvez être sûrs que Charles Taylor et Jonas Samvibi sont en quatrième année ENA du banditisme.

    Ce qui est intéressant c’est la montée et la déchéance de ces deux personnages.

    Pour vous épargner un développement long et ennuyeux de tous leurs forfaits je m’avais seulement vous dire comment ils sont tombés en disgrâce après des années de “gloire”.

    Lâchés par leurs soutiens occidentaux, Ils ont été victimes de pièges. Pour Charles Taylor, arrivé au pouvoir après des années de guerre, il fut contraint de le quitter sous la pression internationale (dont celle des prêtes mains de la Cedeao).
    Et Jonas Samvibi ayant repris les maquis alors que la guerre froide était terminée, fut lâché par ces fournisseurs d’armes.

    Par ailleurs, les services secrets des pays impliqués dans nos conflits sont toujours dans les humanitaires, dans les médias, et guident les diplomates de leurs pays. 

    Ils peuvent décider de multiplier les théâtres des opérations dans les frontières et d’oeuvrer à ce qu’elles soient des bases arrières pour renforcer le Mnlaqmi et/ou nous contraindre à céder sur tel ou tel point en attendant que l’évolution du terrain diplomatique satisfasse leurs intérêts égoïstes.

    Donc à nous d’être vigilants et prévoyants. Je vous en conjure.

  2. Si jamais le pouvoir engage des négociations sans mater ces vagabons, noue allons faire une nouvelle révolution dans toutes les régions du Mali. Chez nous à Kayes, aucun pouvoir ne nous a aidé à construire notre région, ce sont les kayesiens qui ont contribué et continuent à le faire pour construire des écoles, des centres de santé, faire des forages, payer les maitres, les medécins. Donc qu’on nous laisse tranquilles avec des négociations.Il faut éliminer tous ces chiens érants du territoire. ATT, on te suit de près, la moindre erreur tu es sauté

  3. Mr Haidara je suis fiert de vous et merci 1 Million de fois. Il faut que ATT sache que c’est la vision de toutes les Maliennes et de tous les Maliens rien que la pression militaire pour éradiquer ces bâtards armés et bruler leur corps. Pas de négociation avec ces bâtards qui ont verser trop de sang malien. ATT on te suit de très prêt car les accords de tamaraset et d’Alger ont été signés dans la plus grande discrétion et qui est le résultat d’aujourd’hui alors si tu fais pareil nous allons tuer toutes les peaux rouges avec la plus grande amalgames alors continuer la guerre et pas de négociation si non vous allez faire l’irréparable. A bon entendeur salut merci a tout le monde et soyons vigilant.

  4. Le dossier manque un peu d’analyse;à propos de l’indépendance les populations pendant longtemps y ont pensé dans leur ensemble à cause des mauvais plans de développement mis au point par les différents gouvernements successifs maliens.Il faut noter que c’est un arabe de Tombouctou qui fût le 1er à poser en 1957 le problème de l’indépendance de l’Azaouad au Général De Gaulle;mais çà c’est du passé depuis le processus démocratique entrepris par le pays tout malien qui ne s’engage pas doit être un hors la loi.Pour la position Française elle n’est pas seule à oeuvrer contre le Mali,heureusement que la diplomatie malienne est professionnelle.

  5. il faut s apprendre a notre executif,il a eu l inca-pa-ci-te d anticiper cette crise; tout le mon-de en-tier voyait cette crise du nord venir sauf le pouvoir de bko.(ATT)

  6. Tout d’abord il faut attirer l’attention des uns et des autres sur le fait que les touaregs du MNLA ne sont pas plus TOUAREGS que la grande majorité de leur concitoyens qui restent maliens à part entière et qui combattent au coté des autres maliens cette vermine de vendus et de renégats que sont “les terroristes du MNLA”. Partant de ce fait, nous ne pardonnerons jamais aux autorités maliennes d’instaurer une quelconque négociations avec apatrides pour quelque raison que ce soit. Il faut amener l’action militaire à son terme : soit ils capitulent,soit ils sont anéantis. Point barre.

    • Bravo Tintin tu as tout dit,tous ce dont on a besoin c’est l’anéantissement total de ces batards;même leurs cadavres doivent être brûlé.

  7. Oui, mais tout le probleme est que les rebelles (et leurs commanditaires) semblent plus pragmatiques et determines que les representants de l’Etat malien. J’ai grand peur qu’avec le temps, les “fameux partenaires” n’arrivent a faire plier les leaders maliens, une fois de plus: ce qui ne donnera que du temps au MNLA=AQMI pour un plus grand coup fatal future.

  8. Rfi, France 24 et Afp ne sont en Afrique que pour assurer le service après vente de la politique africaine de la France.

    Les faits:

    La diplomatie Alliot Marie se trompe vertement en Tunisie début 2011 sur la révolution du Jasman. 
    “La France est prête à apporter son expertise (en matière de maintien d’ordre) à la Tunisie” disait elle.
    Pour rectifier le tir, il a fallut beaucoup d’acrobaties et finalement Alain Juppé l’a remplacée.

    Après l’Egypte, les révolutions arabes de 2011 arrivent en Libye, une occasion de rachat pour le Quai d’Orsay (ministère français  des affaires étrangères) et surtout de rendre à Khadafi la monnaie de sa pièce puis que reçu en grande pompe, en 2007, à l’Elysée avec convois impressionnants et tentes dans l’hôtel Mariny, il n’a pas daigné honorer les juteux contrats d’armement des Mirages (technologie militaire réputée non vendue à cause de ses mésaventures commerciales à répétitions) qu’il avait pourtant promus et jurés.

    Il s’agissait de faire d’une pierre deux coups: se racheter après la bourde Alliot Marie auprès du monde arabe mais aussi de se venger de Khadafi pour son “arrogance” à réduire Sarko en ridicule en signant chez le voisin espagnol ce qu’il vient de refuser en France.
    Surtout qu’il y a la possibilité d’une “prime pétrole” si jamais le CNT prenait le pouvoir en Libye. Ça sera le pain béni pour Total et le Medef (patronat français).

    Alors l’Elysée déploie les grands moyens et embauche les services du “philosophe à la chemise ouverte” Bernard Henry Lévy pour jouer le super VRP et convaincre les opposants libyens au régime de la Jamariya à faire front commun dans le CNT (conseil national de la transition) et à maintenir la pression en leur garantissant l’aide de France. 

    Kadhafi, furieux, lance l’offensive contre les “rats” et arrive aux portes de Bengazy (l’épicentre de la contestation libyenne contre le régime  Kadhafi).

    Le lobbying français s’activent  et parvient à faire signer (in extremis) à l’Onu l’une des résolutions les plus controversées de son histoire, la 1973.

    La suite est connue. 

    La résistance de l’armée de Khadafi conduit la France a envisagé un plan B, le “deal Touareg”. 

    Il s’agissait de trahir Khadafi contre une promesse d’état touareg dans le Sahel comme le président ATT (à la différence de ses voisins) ne soutient pas l’action de l’Otan contre Khadafi, et encore avec le dossier des otages Paris estime que Bamako ne fait pas assez contre les terroristes d’Aqmi installés sur son sol et qui ont declaré la guerre à la politique de Sarko en se payant la tête des francais à coût de millions d’euros, ce sera l’occasion pour lui de se rappeler que le France a colonisé le Mali, surtout que la France de Sarko (hyper excité par la folie de grandeur) n’a jamais reçu ni à installer ses bases militaires au Mali, ni à lui faire signer un quelconque accard sur l’immigration.

    Secrètement et bizarrement des convois  d’anciens combattants touaregs en Libye parviennent à échapper tour à tour aux surveillances satellitaires de l’OTAN (alors que Khadafi ne pouvait pas) et aux gardes frontières algériens et nigériens pour venir jusque dans l’adrar des iforas au Mali.

    Rfi et France 24 évoquaient avant tout monde l’imminence  d’une rébellion touareg  déjà en 2011. Encore bizarre!

    Les représentants du Mnla aussitôt crée sont reçus à plusieurs reprises par les fonctionnaires du quai d’orsay.
    Je ne dirais plus bizarre, mais originale comme démarche!

    La guerre éclata enfin, après l’euphorie des premières journées largement relayées par les médias français et les politiques français ( les fameux “succès militaires”), l’agacement et l’attente du quai d’Orsay ne fait plus de doute parce que tout simplement les capacités de résistance et surtout de riposte de l’armée malienne ont été largement sous estimées par les apprentis sorciers du “Deal Touareg”.

    Il faut envisager une porte de sortie honorable pour la France et ses protégés, négocier à défaut de victoires militaires pouvant rendre le “Deal Touareg” effectif.

    Pour cela Alain juppé  (“le plus intelligent” parait-il) prend les choses en main, surtout qu’après Aguelhoc le spectre de crime contre l’humanité plane sur ses “protégés”. 
    Rien de plus dangereux pour la diplomatie française, qu’un Touareg devant la CPI, frusté de ne pas voir son “Azawad” libéré du giron Malien, alors qu’il a quitté Bani Walid, Misirata, Syrte… Pour cela.

    Donc tous les moyens sont bon, “Il n’y aura pas de solution militaire” lâcha Alain Juppé à Bamako, “La France et l’algérie ont une convergence de vue” (Ah le miracle de la diplomatie! Pour une fois que cela arrive depuis 1962).

    Les prêtes-mains Béninois, Burkinabés et mauritaniens sont donc lancés tout azimut dans la recherche de négociations et de cessez-le-feu pour arrêter l’hémorragie puis que le “Deal Touareg” risque de produire l’effet contraire de ce qui était souhaité.

    Et Rfi, France 24 et Afp se chargeront du reste.

    Mais leur tache est titanesque voir vouée d’avance à l’échec grace à la maturité du peuple malien.

    Bon courage mes frères car ces médias français sont en mission commando depuis belle lurette.

    • COMME TU L A DIT SABOUR(TRES BONNE ANALYSES).MAIS ES CE LA MEME VISION DE NOS DIRIGEANT C’EST Là LE PROBLEME.CE SERAI MIEUX KAN LE CHEF OCI ANALYSE DE LA SORTE.MAIS??????????????

  9. Très bon article, analyse assez exhaustive de la situation, on voit clairement l’implication néfaste et malfaisante des occidentaux … français, entre autres !
    Félicitations aux militaires maliens et que Dieu les assiste pour la suite qu’ils puissent éradiquer ce cancer qui ronge le Nord-Mali depuis trop longtemps ! Pas de quartier sinon ces voyous recommenceront !

  10. oui , très clairement. Les recents évènements au nord du Mali ont au moins eu le mérite de nous révéler le degré opérationnel de notre armée dans la partie nord de notre pays. Nous devrons en tirer les leçons une fois cette affaire bouclée.

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