Libération de Serge Lazarevic : IBK-ATT, bonnet blanc, blanc bonnet

4
Le président Ibrahim Boubacar Keïta - sillon
ATT et IBK

Surfacturations, Immixtion de la famille dans la gestion des affaires publiques, Affaire Tomi Michel, Gestion de la crise du Nord et la libération du dernier otage Français Serge Lazarevic, lentement, mais surement, IBK suit les traces  d’ATT.

Elu pour redonner espoir au Peuple malien et rompre totalement  avec les anciennes pratiques qui ont mis à genou le pays, IBK, plus d’un an après, ne semble toujours pas trouver la voie du redressement. Pire, il est même en train d’enfoncer, chaque jour qui passe, le pays. Les slogans et autres promesses de campagne se sont effondrés comme des châteaux de cartes,  construits sur des dunes de sable. Pour preuve : le Mali d’abord est devenu ma famille d’abord, le Bonheur des Maliens est devenu le Malheur des Maliens avec à la clé, la  suspension de l’aide internationale et  la cherté de la vie. L’honneur du Mali est devenu un grand déshonneur avec l’humiliation de l’Armée à Kidal et surtout la connexion avec le sulfureux Tomi.

IBK s’inspire-t-il de la méthode de gouvernance d’ATT pour gouverner ? Y’a-t-il pas une différence entre les deux hommes ? Ne sont-ils pas les produits du même système ? Serait- on tenté de se poser comme questions, tant la similitude entre les deux hommes est nette. Notre analyse croisée pour vous en édifier :

ATT, fraichement élu président de la République en 2002, créa le Bureau du Vérificateur Général, expérience Canadienne importée au Mali, pour, dit-il, lutter efficacement contre la corruption et la délinquance financière. A peine deux rapports produits, le Président ATT se rétracte en annonçant publiquement qu’il n’allait pas humilier des chefs de famille. Par ces propos, il cautionna de facto la corruption et l’impunité.

IBK, après son investiture en grande pompe, déclare 2014, année de lutte contre la corruption et la délinquance financière avec des slogans forts comme à l’accoutumée : « nul n’est et ne sera au dessus de la loi ; aucun manquement ne sera toléré ; aucun centime du contribuable ne sera détourné impunément…. ». A peine ce discours terminé que les déprédateurs de l’économie s’en donnent à cœur joie à leur sale besogne en s’accaparant frauduleusement  des caisses de l’Etat, plus de 29 Milliards de F CFA. Les conséquences d’une telle spoliation ont été  la suspension de l’aide du FMI et de la BM et  surtout la cherté de la vie. Le président IBK, même s’il a affirmé qu’il ne protégerait personne, n’a jusque là pas procédé à un seul jugement ni à un remaniement ministériel pour débarquer du gouvernement les ministres  indésirables, incriminés afin qu’ils répondent de leurs forfaits devant la Justice.

Quant à l’immixtion de la famille  dans la gestion des affaires publiques,  même si Fanta, Mabo et Lobo ont bénéficié des largesses de certains ministres et directeurs de service de l’administration publique. La famille d’ATT aura été moins remarquée que celle de Ladji Bourama. Le fiston national est élu comme député et président de la Commission de Défense. Le beau-père du fiston national passe avec brio président de l’Assemblée Nationale. Les beaux frères et neveux du président et de la première Dame sont nommés, à tour de bras, ministres, Directeurs nationaux et chef de travaux de rénovation.

Deux Présidents, deux avions, un seul perdant, le Mali.  Le trésor public vidé à blanc. L’avion acquis sous le régime d’ATT au frais du contribuable est mis à l’écart sous prétexte qu’il n’était pas en bon état technique et n’aurait aucun papier qui prouverait son appartenance au Mali. Malgré l’extrême pauvreté de son Peuple, le Mandé Massa a tenu à avoir un Boeing digne de son rang, au frais du même contribuable et en violation des principes régissant  les dépenses publiques.

La crise du nord est loin de connaitre son épilogue surtout avec le dernier rebondissement  relatif aux revendications fédéraliste et indépendantiste d’une frange de la population touarègue. Pour rappel, ATT a signé en 2006 les Accords d’Alger pour la résolution de la crise. Cette signature a fait l’objet de critiques acerbes de la part de l’Opposition dirigée alors par IBK qui l’avait qualifié de forfaiture. Aujourd’hui, le Gouvernement Malien revient toujours en négociation à Alger pour préserver l’intégrité territoriale et la laïcité de l’état sérieusement menacées.

Le dernier regard croisé est la libération de l’otage Serge Lazarevic. Jamais une libération n’a suscité autant de  commentaires et d’indignation au sein de l’opinion Nationale. Selon le Ministre de la Justice du Mali, la libération de Serge Lazarevic a été rendue possible en contrepartie de la remise en liberté de quatre terroristes jihadistes, dont Mohamed Ali Ag Wadoussene et Heiba Ag Acherif. Ces deux membres d’Aqmi auraient activement participé à son enlèvement, trois ans plus tôt. La libération de Wadoussene et de Heiba Ag Acherif  a provoqué l’ire des organisations des droits de l’Homme dont Amnesty International, l’AMDH, le Barreau, qui voient en ce énième geste non seulement  une caution à l’impunité, mais aussi un fatal aveu d’impuissance face à François Hollande qui aurait fait pression sur les autorités Maliennes.

Rappelons  qu’en 2010, la libération  de Pierre Camatte,  kidnappé en pleine nuit le 26 novembre 2009 dans un hôtel de Ménaka  avait provoqué une crise diplomatique aigue entre le Mali et deux de ses pays voisins. L’Algérie et la Mauritanie avaient décidé, on se souvient, de rappeler leur ambassadeur de Bamako pour protester contre la remise en liberté de terroristes algérien et mauritanien. Le Président ATT avait été beaucoup critiqué par l’opinion Nationale qui avait vu en ce geste la main invisible de Sarkozy.

Au regard de ce qui précède, y’a-t-il jamais eu de changement dans la gouvernance sécuritaire et économique du Mali ? La réponse vous appartient.

                                                                                                                         Youssouf Sissoko

Commentaires via Facebook :

4 COMMENTAIRES

  1. Les oiseaux volent par plumage

    Fin 2011, l’insécurité bâtait son plein dans la région de Kidal entre attaques multiples des voyous armés et vols à main armée de véhicules et de bétail entremêlés de prises d’otage des occidentaux et d’attaques contre les symboles de l’État. Le Mali était déjà classé “maillon faible” de la lutte anti terroriste au Sahel par ses voisins algériens et mauritaniens.

    Le régime ATT agaçait aussi bien Bouteflica et Ould Abdel Aziz que Sarkozy qui estimaient que l’armée malienne laissait libre court à l’Aqmi sur l’immensité du Nord du Mali devenu un sanctuaire et coupait le sommeil à Nouakchott aussi bien qu’à Paris.

    Face à l’agacement de ses paires, ATT répondait que le problème de l’Aqmi, n’est pas uniquement malien car pour lui “ces gens la [de l’Aqmi] sont venus d’ailleurs”, “ils ne sont pas de chez nous”, “le nord du Mali c’est aussi le sud algérien c’est aussi l’ouest de la Mauritanie”.

    Des propos jugés irresponsables ou insouciants par les Ayatollahs de la lutte anti terroristes au Sahel.

    Ce n’est finalement qu’avec le retour des touareg de la légion islamique de Kadhafi avec armes et bagages que le régime ATT a vraiment réalisé la menace sécuritaire gravissime sur notre survie et notre quiétude sinon il pensait que l’avènement de l’Aqmi était un problème transfrontalier et qu’il ne peut être résolu que par la coopération militaire et sécuritaire sous régionale.

    Mais problème, aucun pays du Sahel ne voulait venir discuter sécurité à bamako car à Alger et à Nouakchott on ne faisait pas confiance au régime ATT et sa sincérité dans le dossier Aqmi était mise à rude épreuve.

    Paris non plus ne comprenait pas comment ses ressortissants happées par la nébuleuse se retrouvaient presque toujours systématiquement dans le nord du Mali.

    Le pouvoir de Sarkozy à Paris fait donc un deal avec les Touareg de Libye et assurant les indépendantistes du Mnla de son soutien qui lui promettaient le sommet du Mont Blanc dans la lutte anti terroriste au Sahel.

    Bizarre, des colonnes entières lourdement armées des convois touareg échappèrent aux frappes de l’OTAN en Libye sur des milliers de kilomètres et atterrirent au Mali qui n’a pourtant pas de frontières avec la Yamariha Arabe Libyenne au même moment les fonctionnaires du Quai d’Orsay (ministère des affaires étrangères de la France) font des rencontres secrètes en Suisse avec les membres du Mnla dorlotés en Europe.

    Face à la menace, le général Kafougouna Koné et une délégation parlementaire malienne sont dépêchés par ATT dans la région de Kidal pour rencontrer et offrir des vivres et de l’argent aux revenants de la Libye.

    Le régime ATT dans sa recherche désordonnée de la paix au nord a eu tort de ne pas aller à l’affrontement plus tôt avec les groupes armés qui écument le nord du Mali.

    Son régime et le Mali perdirent beaucoup de crédibilité face au problème d’Aqmi.

    ATT avait cru bon de se muer en médiateur dans les prises d’otage du Sahel.

    Cela aussi a encore plus terni son image qu’il n’en croyait.

    Otages Allemands en 2004 et l’espion francais Pierre Camate en 2011 sont libérés par son implication personnelle mais il n’en a pas tiré de gloire, loin s’en faut.

    Aujourd’hui le Niger de Mahamane Issoufou et hier le Burkina de Blaise, ont eu plus de gloire dans la libération des otages français du Sahel, parce que les otages n’étaient pas détenus sur leur sol malgré leur médiation et l’implication de leurs réseaux.

    En 2011, il était évident que le régime ATT finissant avait échoué dans sa politique sécuritaire au nord de notre pays.

    Et comme la guerre avait éclaté en janvier 2012 c’est toute la capacité de mobilisation nationale du pays qui était mise à rude épreuve pour redonner au Mali sa quiétude face aux envahisseurs extérieurs terroristes et séparatistes du nord du pays.

    Mais pourtant c’est à ce moment précis qu’une partie de l’armée malienne et une partie de la classe politique malienne ont cru bon de faire un coup d’état dans un pays qui allait vivre une alternance démocratique dans deux mois.

    De mars 2012 à septembre 2013 une transition politique a été menée dans le pays et de septembre 2013 à ce jour un pouvoir démocratiquement élu est en place mais qu’en est il de Kidal et de sa région?

    Ceux qui ont attaqué la république de l’intérieur en mars 2012 et tous ceux qui leurs ont soutenu en greffant une crise institutionnelle inopportune à une crise sécuritaire gravissime sont où maintenant pour nous faire le bilan de leurs actions pour le Mali?

    L’opportunisme a la peau dure, ceux qui ont profité de la situation délétère du pays pour tromper le peuple malien sont embourbés actuellement dans des scandales financiers par dizaines de milliards aussi gros les uns après les autres.

    Non seulement ils n’ont aucun nouveau projet de développement pour le pays qui va à vau-l’eau, en tout cas nous on ne voit pas ces nouveaux projets pour le pays, mais ils apparaissent incroyablement faibles dans le dossier du nord du pays dont ils accusaient à juste titre d’ailleurs le régime laxiste d’ATT.

    Pire que pour la libération de Pierre Camate en 2011, Serge Lazarevic a été libéré ce mois de décembre 2014 en libérant des pire criminels du même Aqmi en prison à bamako mais cette fois ci sans procès ni autre forme de justice.

    La courbure à l’aveuglette de l’échine devant la France reste intacte du régime ATT au régime IBK et à chaque fois nos dirigeants croient qu’ils sont amis de la France en compromettant dangereusement la sécurité du Mali par une étrange monnaie d’échange contre la vie des français imprudents dont Dieu seul sait ce qu’ils cherchaient au nord de notre pays avant leur prises d’otage respectives.

    Mais les oiseaux volent par plumage et se cachent pour mourrir, aujourd’hui IBK se cachent derrière la même politique d’autruche d’ATT qu’il dénonçait à grands cris il y a peu.

    La fuite en avant n’est pas digne d’un responsable politique d’un pays en crise car “Digui Dan yé Dinin yé” dit-on à Ségou.

    Mais dans “Ségou Dinin” aucun roi du Mali d’antan n’a craqué autant de richesses nationales dans des avions surfacturés, des babioles et autres chaussettes à 30000 francs FCFA la paire sans entretenir correctement nos troupes en temps de guerre.

    Comme IBK semble se prendre comme un roi sous nos tropiques “Ebolastiques”, la libération sans conditions des dangereux terroristes qui est devenue son jeu favori ne va pas tarder à lui exploser au visage car l’Aqmi n’est pas un enfant de cœur au Sahel et la France n’est pas non plus un partenaire perpétuel pour aucun pays d’ailleurs.

    Elle a une politique africaine qu’elle modèle au grès du temps et de ses intérêts du moment dans le monde, cela est une évidence.

    Quiconque pense le contraire se met tout seul un doigt pimenté dans l’œil.

    Salute!

  2. en comparant les deux photos cote à cote ,çà saute aux yeux ,ITT a un air beaucoup plus intelligent que IBK

Comments are closed.