Si les députés français ont largement salué la libération de Serge Lazarevic, ce mardi 9 décembre, certains ont tout de même regretté qu’elle ait été conditionnée par celle de terroristes liés à Aqmi. Au Mali, les associations de défense des droits de l’homme s’indignent également de la libération de jihadistes comme monnaie d’échange.
La guerre, le terrorisme, ces sujets-là font toujours consensus dans la classe politique française. Ce mardi, après l’annonce de la libération l’otage français Serge Lazarevic, il y avait à l’Assemblée comme un parfum d’unité nationale, mais avec tout de même quelques fausses notes.
Pierre Lellouche (UMP) :
« Je suis extrêmement en colère contre cette bande de cafards terroristes qui s’en prennent à des civils pour s’arroger le droit de les enterrer vivants quelque part dans le désert pendant trois ans. C’est insupportable. Nos soldats font un boulot formidable. Je suis en soutien complet du gouvernement sur cette affaire. »
Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) :
« La responsabilité d’un gouvernement, c’est de récupérer des Français qui sont pris en otages. C’est le devoir de la France de ne jamais laisser tomber un de ses citoyens de par le monde. Tout le reste appartient au secret. »
Noël Mamère (Europe Ecologie-Les Verts) :
« Si on échange des prisonniers, ça veut dire qu’on donne une caution à ceux qui ont pris en otages des Français. Ça veut dire qu’on donne une caution à l’islamisme radical et à sa variante terroriste. Je ne sais pas quelle est la meilleure voie. »
Alain Marsaud (UMP) :
« Je ne me sens pas capable de dire ce qui est bien et ce qui n’est pas bien dans cette affaire. En plus, il ne s’agit pas de n’importe quels preneurs d’otages. Il s’agit de gens extrêmement violents qui ont assassinés et qui se retrouvent en liberté. C’est invraisemblable que le gouvernement français, qui est en position de force par rapport au gouvernement malien, dans la mesure où il intervient militairement, a pesé de tout son poids pour obtenir ces libérations en contrepartie de celle de notre otage. Réjouissons-nous tout de même de voir notre compatriote libéré. »
Indignation au Mali
Les associations maliennes des droits de l’homme saluent la fin de la captivité de Serge Lazarevic. Mais elles s’indignent de la libération, selon elles, de quatre prisonniers liés à al-Qaïda au Maghreb islamique, accusés de violations des droits humains et qui ont servi de monnaie d’échange.
Maître Moctar Mariko, président de l’Association malienne des droits de l’homme :
« Si c’est un succès pour la diplomatie française, pour nous, c’est une grave violation des droits des victimes maliennes. Parce que c’est nous qui souffrons au Mali. Et s’il faut échanger un terroriste malien contre un otage français, ça voudra dire que nous n’avons plus notre raison d’être et que le gouvernement ne défend pas les populations. »
En août dernier, les associations de défense des droits de l’homme avaient déjà dénoncé la libération de Ouka Ouka, chef du tribunal islamique de Tombouctou pendant la période d’occupation du nord par les groupes jihadistes. Qu’il s’agisse de libérer des otages ou de négocier la paix dans le Nord avec les groupes rebelles, les associations estiment que les autorités maliennes doivent faire de la lutte contre l’impunité leur priorité.
D’ailleurs, l’un des prisonniers libérés, Mohamed Ali Ag Wadossene, avait récemment tué un gardien de la prison de Bamako où il était retenu et d’où il s’était évadé avant d’être repris. Le frère de ce gardien, au micro de RFI, ne cache pas sa colère.
Sidi SOFARA, frère d’une victime de Mohamed Ali Ag Wadossene : « J’ai été littéralement foudroyé par l’annonce de cette nouvelle qui est une indignation sans égale, sans précédent. Si les autorités maliennes ont accepté ça, moi je me demande : la dignité malienne, elle est comment maintenant ? Un Français vaut mieux donc qu’un Malien ? Ces autorités, est-ce qu’elles sont directement concernées ? […] Et si c’était leur frère, est-ce qu’elles allaient accepter d’échanger l’assassin contre un Français ? Quel est le poids que pèse un Français par rapport au Malien ? C’est une indignation terrible. Je suis bouleversé. Je suis littéralement déçu. Je ne sais plus que faire. »
→ A (RE)LIRE : Serge Lazarevic: les dessous d’une libération
@ i Mossad , il y a tellement de choses humiliantes au Mali ,que de liberer un djihadiste c’est de la rigolade pour ce mec qui croupissait dans une prison de Bamako , si l’armée français avait voulu aller le chercher ,il suffisait d’envoyer un sergent et trois bidasses pour le prendre Bon çà n’a pas été fait simplement pour vous laisser encore un minimum d’honneur ,donc inutile d’accuser IBK de faiblesse ,il n’y peur rien 😳 😳 😳 😳
…c´est vrai votre point de vue…je n´accuse pas IBK, seulement le citoyen malien, le simple militaire malien, qui doit prendre l´initiative d plonger une balle ds la tête de ce brigand et son évasion et arrestation furent des occasions ds l´anonymat…ce serait classer coe un accident! Ce garcon est connu de ts et tt l monde sait de quoi il est et était capable…
Qu´on échange otage contre ravisseur, rien de nouveau en cela qui existe depuis la rome antique…ms ce Wadoussènece a tué un innoncent soldat malien de surcroit en service, une veuve, des orphelins…alors la France s´exulte, le Niger monte sur son péron, ms le Mali, le Mali est une de + humilié. Ce trafiquant brigand sans âme, ni foi ni loi,il fallait le tuer purement et simplmt déjà à son arrestation à ACI, une balle perdue est vite partie et le pb était résoulu. Ou l´empoisonner en prison. C´est humiliant tt cela pour le Mali. Que font nos sevices…Il faut qu´au Mali on s´habitude maintenant à éliminer en douce des personnes de ce genre…
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