Si la diplomatie française en général et la famille de Serge Lazarevic en particulier ne cessent de se réjouir de sa libération contre Wadoussène et 3 autres terroristes, au Mali la désapprobation est de mise. L’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH) comme d’habitude est montée sur le créneau à travers un point de presse pour condamner avec la dernière rigueur la libération des terroristes sans jugement.
L’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH), a animé ce mercredi 09 décembre 2014, un point de presse pour faire état de sa désapprobation après l’annonce de la libération de Wadoussène et 3 autres terroristes par les autorités maliennes en échange de l’ex otage français, Serge Lazarevic qui était entre les mains de ses ravisseurs depuis 3 ans dans le Sahel.
Le point de presse était présidé par le N°1 de l’AMDH, Me Moctar Mariko. Il avait à ses côtés, son secrétaire Général, Amadou B Téguété et Mme Bintou Founè Samaké de WILDAF, une autre organisation des droits de l’homme. Etait également présent, Sidi Sofara, le frère ainé de Kola Sofara, le garde pénitentiaire qui a été tué par Wadoussène lors de son évasion le 16 juin dernier à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako-Coura.
La conférence a débuté par la lecture par Mme BintouFounè Diakité d’un communiqué conjoint.
Un communiqué conjoint dans lequel, les 2 organisations dénoncent cette libération de Mohamed Aly Ag Wadoussène, Haïba Ag Acherif présumés terroristes ainsi que Oussama Ben Gouzzi et Habib OuldMahouloud, auteurs présumés de graves violations de droits humains au Mali, en échange de l’otage français Serge Lazarévic en soulignant que « La paix et la réconciliation ne peuvent pas passer par la promotion de l’impunité! ».
Mohamed Aly Ag Wadoussène, impliqué dans deux dossiers différents dont le premier est en phase de jugement et le second en instruction, est un déserteur de la garde nationale du Mali (contingent 2009). Arrêté par la sécurité d’Etat le 10 décembre 2011 à Gao et mis sous mandat de dépôt en mars 2012, il est poursuivi pour terrorisme, association de malfaiteurs, prise d’otage et séquestration. Il est l’organisateur principal de l’enlèvement de deux français Serge Lazarévic et Philippe Verdon le 24 novembre 2011 à Hombori, dont le dernier a été assassiné en mars 2013, précise le communiqué.
Les 2 organisations dans leur communiqué conjoint, indiquent également que : « Maintenant il n’y a plus d’otages, les autorités maliennes ont les mains libres pour s’engager résolument dans la lutte contre l’impunité et faire des victimes leurs priorités ».
Pour le président de l’AMDH, Me Moctar Mariko, si cette libération de Ouadoussène et autres en échange contre Serge Lazarovic, est un succès pour la diplomatie française, elle constitue une grave violation des droits des victimes maliennes car, pour lui « S’il faut échanger un terroriste malien contre un français, cela signifie que nous n’avons plus notre raison d’être ».
Il dira aussi que l’ensemble de ces terroristes ont été dénoncés par des victimes d’être à la base des graves violations des droits de l’homme et qu’il ya des connexions entre les 4 personnes libérées.
Son secrétaire général, Amadou B Téguété ira plus loin en disant que cette libération ne se justifie pas en cette veille de la journée commémorative de la déclaration universelle des droits de l’Homme et en pleine semaine des droits de l’Homme et par conséquent, la tenue de la journée de l’Espace d’Interpellation Démocratique (EID) n’a pas sa raison d’être ou de ne parler que de ça.
Même indignation pour le frère ainé de l’adjudant Kola Sofara, le soldat assassiné lors de son évasion. Il a indiqué qu’il a été littéralement foudroyé à l’annonce de la nouvelle. Pour lui, cela signifie qu’un français vaut mieux qu’un malien.
Du côté du gouvernement, on préfère féliciter et se réjouir à travers des communiqués que de confirmer ou infirmer cette nouvelle. Sur les réseaux sociaux, l’indignation est encore là.
A la suite les communiqués de la Présidence de la République et du Ministre des affaires étrangères, les commentaires des internautes sont alarmants.
Selon un jeune de Gao, Halachi Almaimoune, à l’annonce de la nouvelle, deux de nos confrères de là-bas, ont également manifesté leur colère.
Cette libération signifie parfaitement que la France est loin d’être un pays des droits de l’homme. Sinon n’aurait songé à opter pour une telle initiative.
Les autorités doivent faire absolument attention car la France ne connait que ses intérêts.
Modibo Dolo
C’est dommage….. avec IBK le mali est devenu plus qu’une république bananiere….. ce qui est entrain d’arriver dépasse tout entendement…. comment la france même peut avoir la conscience tranquille si tant il est qu’elle a une conscience pour exiger la libération contre toute morale…. ?
Le Mali est devenu comme une poubelle , une sorte de décharge publique et le président ne trouve d’autre chose que de chercher a dissimuler la réalité a ses électeurs d’un moments qui croyaient, tout naif que la dignité et l’honneur du pays étaient tellement le souci de ce maudit président …
IBK est devenu fou…. il faut s’en débarrasser….
On est dans un monde complètement foutu….
En faisant une petite analyse de la situation,on peut comprendre l’attitude des autorités par rapport à ce geste: d’abord pour des raisons humanitaires, il faut savoir que la vie de l’otage était en danger et libérer pour le sauver est logique et normal; les raisons amicales justifient aussi cet acte, la France est le partenaire stratégique et incontournable pour l’état du Mali. Souvenez vous de l’intervention de la France et des opérations en cours. Combien de vies humaines ont été et sont sauvées au Mali. Combien de soldats français ont perdu la vie. Ne pas agir dans le sens de la protection d’un ressortissant, serait inamical.
La protection des droits passe aussi par le sauvetage des vies humaines. Merci pour la compréhension des uns et des autres.
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