Une visite éclair dans trois localités maliennes, un accueil populaire et chaleureux digne d’un messie, un discours fortement apprécié et applaudi. François Hollande doit être fier de lui. Pourtant, beaucoup se demandent toujours pourquoi Kidal n’est pas encore libéré et est maintenant sous occupation de groupes terroristes.
Samedi dernier, le président français a effectué une visite de quelques heures au Mali où il s’est rendu successivement dans trois villes. A Sévaré par où il a commencé sa visite et où sont stationnées les forces armées de son pays, il s’agissait pour François Hollande de remonter le moral des soldats français qui mènent l’opération Serval depuis le 11 janvier, et de leur rendre un hommage mérité. A Tombouctou où il se rendra plus tard en compagnie de son homologue malien, Dioncounda Traoré, et de la patronne de l’Unesco, il a pu faire le constat des dégâts causés par les jihadistes sur des œuvres religieuses et culturelles. Dans cette ville, il a eu droit au titre de 334ème saint de la Cité. Ensuite, cap sur Bamako où il a tenu un discours rassembleur et reconnaissant envers les tirailleurs qui ont, de par le passé, eu à se porter au secours d’une France menacée. Mais tout cela, c’est le côté officiel de cette visite.
Officieusement, à huis clos, le président français a dû donner à son homologue malien le mode d’emploi permettant d’aboutir à une réconciliation nationale et à la sauvegarde de l’intégrité territoriale. Il s’agit tout simplement pour les autorités maliennes d’engager des négociations avec les groupes armés maliens, notamment le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) et le Mouvement islamique de l’Azawad (Mia). Le président burkinabé, Blaise Compaoré, serait déjà prêt, comme à son habitude, à jouer les entremetteurs. Dioncounda Traoré lui-même, récemment sur Rfi, a laissé entendre qu’il pourrait dialoguer avec le seul Mnla, les autres s’étant disqualifiés à ses yeux. Tous ces discours n’engagent évidemment que ceux qui les tiennent.
Kidal toujours occupé
Tout cela est dit et entrepris sans une consultation préalable du peuple souverain malien, notamment les populations du nord qui payent le prix fort de l’occupation barbare et sauvage de leurs terroirs. Et ce peuple malien se demande de quelle réconciliation il s’agit. S’il s’agit de l’occupation armée dont Kidal fait toujours l’objet, le peuple consulté aurait certainement demandé à son armée nationale de foncer tout de suite, avec ou sans le soutien de la France et de la force africaine, afin de mettre hors d’état de nuire ces criminels, Mnla comme Mia, qui osent lui interdire une partie de son territoire national. Sans la bienveillante protection de certaines puissances occidentales, les éléments du Mnla oseraient-ils ainsi crâner et narguer l’armée loyaliste en lui interdisant l’accès à Kidal, partie intégrante du territoire national? Non car le Mnla sait que seul il ne représente plus rien. Défait à Gao en juin, chassé de tout le nord par les groupes islamistes et contraint à l’exil, le Mnla fait encore illusion en faisant croire aux Français que ses éléments connaissent le terrain et pourraient épauler la France dans la traque des islamistes. En oubliant que de nombreux autres Touareg, restés fidèles au Mali, comme le colonel-major Alladji Gamou, connaissent tout autant le nord, sinon plus que ceux qui ont effectué un long séjour en Libye et ailleurs.
A quoi auraient servi la France et son Serval s’ils n’ont agi que pour libérer Gao et Tombouctou et offrir un territoire à leurs protégés renégats du Mnla ?
S’il est vrai que Serval doit continuer sa traque des islamistes et terroristes et tenter de libérer les otages français, il est tout autant vrai que les forces armées doivent investir le plus tôt possible la région de Kidal pour traquer et arrêter les terroristes du Mnla et du Mia. Ces deux groupes qui, contrairement à ce qu’on fait croire à l’opinion internationale, ne sont pas composés uniquement de Touareg, doivent payer. C’est Bilal Ag Acherif, président du Mnla, qui a introduit le loup dans la bergerie et permis à celui-ci de couper des pieds et des mains, de violer et de trancher des vies, d’utiliser des enfants dans leur croisade. Quant au Mia, son secrétaire général a également participé à la création du Mnla avant de rallier Ansar Eddine dont il était le numéro deux, et d’entrer en dissidence pour fonder cet avatar. A ce titre, le Mia, tout comme le Mnla, est aussi et surtout comptable du massacre de soldats maliens à Aguel Hoc, du saccage des localités de la région de Gao, de la destruction d’œuvres culturelles et religieuses à Tombouctou. L’un et l’autre sont auteurs et complices des crimes de guerre, crimes contre l’humanité, assassinats, etc.
Justice doit être rendue
De tels crimes ne sauraient être absous par une diplomatie faible et nécessiteuse. Il n’est donc pas question de discuter avec des terroristes ailleurs que dans un parloir de prison ou dans un prétoire. Ainsi, le peuple aura l’impression que les militaires et civils ne sont pas morts pour rien et qu’ils ne mourront pas une seconde fois.
Concernant cette réconciliation prônée, la question est sans objet puisqu’il n’y a pas de mésentente fondamentale entre les différentes communautés du nord. Il y a certes eu, quelques fois, des litiges entre bergers ou éleveurs touareg et cultivateurs songhay parce qu’un troupeau a saccagé un champ ou parce que des villageois ont volé quelques animaux, mais cela n’a jamais été source de conflit interethnique ou intercommunautaire. La réconciliation a toujours été là.
En revanche, les associations de défense des droits de l’homme ont sans doute raison de s’inquiéter car la France, qui plastronne au Mali, n’est pas en train d’inciter les autorités à appliquer la meilleure politique pouvant permettre de maintenir l’entente entre les communautés du nord. En effet, pour que cette entente demeure, il faut que le Mali retrouve entièrement son intégrité territoriale et son unité nationale. Et pour cela, justice doit être rendue.
Cheick Tandina
On comprend qu’aujourd’hui la France a besoin des populations locales pour retrouver les otages, mais, Hollande FERAIT LA MEME ERREUR QUE SARKOZY (un idiot francais de la trempe de Bush)en se confiant au mnla, contre qui la population touareg nourrit d’ailleurs des progfond ressentiments pour l’avoir mis dans une position inconfortable vis a vis des autres communautes.
“De tels crimes ne sauraient être absous par une diplomatie faible et nécessiteuse.”
Faible et nécessiteux : c’est notre pays. nous incapable de faire quoi que ce soit…alors mettons un mouchoir sur nos velléités et sur notre fierté.
Des donneurs de leçons, on en a beaucoup au mali mais des gens pour agir : un peu moins.
Le mali sera de fait mis sous la tutelle de la France d’abord puis de l’UA ou de l’ONU car nous sommes incapables de nous gouverner nous même.
Qu’avons nous fait de notre pays depuis l’indépendance ????
Comments are closed.