Libération du nord : Le plaidoyer du COREN

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Face à l’évolution de la situation dans le nord malien, le Coren a tenu une conférence de presse, samedi dernier, pour donner son point de vue.cet exercice était présidé par Ousmane Issoufi Maïga, ancien Premier ministre et actuel président d’honneur du Coren, avec à ses côtés Malick Alhousséni Maïga, président exécutif, Albadja Dicko, secrétaire général, Arboncana Boubèye Maïga, secrétaire général Adjoint, et d’autres cadres de l’association.

Maliky Housseiny Maiga, président Coren

Le collectif des ressortissants du nord (Coren) a organisé une conférence de presse, samedi 26 janvier, pour se prononcer sur l’évolution dans le nord du Mali. Une zone dans laquelle l’armée française s’active depuis le 10 janvier, aux côtés des forces armées et de sécurité du Mali, pour la libérer des groupes armés islamistes qui l’occupent depuis le 1er avril 2012. Mais si cette guerre a commencé  officiellement le 10 janvier par l’intervention de la France qui a barré la route aux islamistes qui voulaient attaquer le sud du pays, en réalité, selon le conférencier, le Mali est en guerre depuis le 17 janvier 2012, date à laquelle Mnla, Aqmi, Mujao et Ansar Eddine se sont attaqués aux positions de l’armée malienne dans tout le nord du pays. La France est intervenue suite à l’échec des négociations et dialogues prônés par certains pays comme l’Algérie et la Mauritanie, et au constat que les différents groupes armés étaient intimement liés entre eux. Une action qui ne pouvait qu’être saluée par le Coren qui, depuis le début, a toujours plaidé pour une guerre sans merci contre les envahisseurs et l’impunité. Pour le Collectif, pas question de faire une distinction entre les différents groupes terroristes qui constituent « la seule et même entité criminelle et terroriste avec des dénominations différentes et des rôles et missions savamment et préalablement convenus et exécutés »

Pour les conférenciers, peu de gens avaient entendu ces appels parce que n’ayant pas pris ces analyses à leur juste mesure. Chose faite maintenant, et c’est pour cela que le Coren se félicite de l’appui de tous les partenaires, locaux ou étrangers, qui sont en train de se mobiliser pour réinstaurer la paix et l’intégrité territoriale. En particulier, le Coren exhorte les USA, l’Allemagne, le Canada, le Royaume-Uni, etc. à faire davantage, par une présence plus significative aux côtés des armées malienne, française, béninoise, tchadienne, togolaise, nigériane, burkinabé, sénégalaise, guinéenne, burundaise, ghanéenne, ivoirienne, dans leur juste lutte contre le terrorisme et leur combat au Mali pour la liberté et la démocratie.

Tout en réitérant son soutien le plus total à l’armée nationale, le Coren invite « tous les fils et filles du Mali du nord comme du sud à faire une union sacrée derrière » les forces armées et de sécurité, et celles des pays frères et amis qui ont volé au secours du Mali. Car, personne ne doit oublier que les «acteurs nationaux du terrorisme ne constituent qu’une infime minorité de la seule et même famille des enfants du nord du Mali diversement et fièrement composée de Songhay, Arabe, Touareg, Peul, Dogon, Bozo, Bambara, etc ». Entre ces fils du Mali, l’ardent désir du vivre ensemble séculaire ainsi que l’attachement profond au terroir ne seront jamais rompus.

C’est aussi pour cela qu’aucun amalgame, aucune stigmatisation contre une ethnie ou une tribu ne seront tolérés. Aussi, déjà le Coren  condamne tout acte allant dans ce sens, surtout s’il vise à des règlements de comptes personnels dont certains citoyens innocents peuvent être victimes.

Pour conjurer cela, les autorités ont pris des mesures comme l’instauration de l’état d’urgence. Mais elles doivent aller au-delà en donnant des informations suffisantes  sur le contenu de la nouvelle mesure et les restrictions qu’elle peut engendrer.

En revanche, tous ceux qui se sont rendus coupables d’un quelconque crime doivent être poursuivis avec la dernière rigueur. C’est en ce sens que le Coren « se réjouit de la poursuite par la Cour pénale internationale des crimes commis au Mali. Il encourage cette institution et l’assure de sa totale disponibilité à œuvrer pour une identification des auteurs des crimes et une réparation des victimes ». Les victimes connaissant leurs bourreaux, le Coren veillera à ce qu’il n’y ait aucune impunité, il se mobilisera pour unir, rassembler et travailler dans la vérité. Aussi, il n’est pas question que ceux qui ont refusé la négociation hier soient aujourd’hui absous de leurs crimes, surtout qu’ils ont été les premiers à introduire le loup dans la bergerie.

Après tout cela, une autre tâche reste à faire. Il s’agit de la nécessaire réconciliation entre les populations de ces zones occupées.

Le Coren, pour conclure, a rendu un vibrant hommage au commandant français Damien Boiteux, décédé lors des opérations à Konna, et à tous les soldats maliens qui ont donné leur vie pour la patrie.

Abdel Hamy

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