Libération des territoires occupés au Nord-Mali : Le Coren sonne le tocsin de la mobilisation

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Le Collectif des ressortissants du Nord-Mali (Coren)  monte en puissance pour non seulement briser le silence sur la tragédie dont souffrent Tombouctou, Gao et Kidal, mais aussi pour lancer la mobilisation pour la libération totale de ces régions occupées par l’alliance des forces du mal.

Une conférence de presse, dimanche dernier. Une marche de protestation contre l’occupation du nord, deux jours plus tard, c’est-à-dire le mardi 10 avril et un meeting géant au stade omnisports Modibo Kéita, le mercredi 11 avril. Tels sont les actes posés par le Collectif des ressortissants du Nord-Mali en cinq jours.

En effet, le 08 avril, une semaine après la prise et l’occupation de la dernière grande ville du nord par des groupes terroristes et criminels, le Coren est monté au créneau pour dénoncer la situation qui prévaut dans ces régions et attirer l’attention de l’opinion sur les graves exactions qui s’y déroulent. Pour ce faire, le Nord a choisi de se confier aux médias nationaux et internationaux, à la Maison de la presse.

Après avoir fait observer une minute de silence en la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires de la crise du nord, le président du Coren, Malick Alhousseïny Maïga, a tenu à décrire le drame humain en cours dans le nord aujourd’hui occupé par «des terroristes et des islamistes». Mais d’emblée, il a dénoncé et condamné la proclamation d’indépendance «illusoire » de l’Azawad par une « frange ultra minoritaire de la communauté touarègue», avant de saluer l’attitude de la communauté internationale qui en a fait de même, en ne cautionnant pas une proclamation d’indépendance par des moyens armés.

Concernant ce qui se passe sur le terrain, le conférencier a affirmé que les populations du nord sont en proie à «toutes sortes de barbaries». Les bandits armés et les terroristes islamistes ne se sont pas bornés à détruire le tissu socio-économique. Ils se sont également livrés à des atteintes graves à l’intégrité physique de certaines personnes: viols collectifs et publics des filles (adolescentes, adultes, personnes âgées), certaines devant leurs propres parents qu’ils obligent à assister à la macabre scène ; confiscation des libertés fondamentales des populations terrorisées et obligées de «suivre des codes vestimentaires » étrangers à leurs coutumes ; violences faites sur des compatriotes chrétiens dont les lieux de culte sont saccagés et détruits.

Face à cette alarmante situation devant laquelle «la communauté internationale fait preuve  de complaisance, le Coren a décidé de s’organiser» certainement pour apporter une riposte à la hauteur de l’affront.

Deux commissions ont été mises en place. L’une, présidée par Me Malick Ibrahim, est chargée de recenser tous les cas d’atteinte à la vie et à la dignité humaine afin que les crimes soient punis. Son président a affirmé avoir réuni suffisamment de preuves sur les cas d’exactions et de crimes commis dans le nord (exécutions sommaires, crimes sexuels, pillages, vols, charniers, etc). Selon lui, cela ne peut être que l’œuvre de bandits illuminés. L’autre commission est chargée de la solidarité et de l’aide humaine. Son président, Abdourhamane Touré, a reconnu l’existence d’une crise humanitaire. Face à laquelle, il convient de rétablir immédiatement les infrastructures de base et d’organiser une procédure d’aide d’urgence. Pour cela, un corridor humanitaire est nécessaire.

La rencontre a également servi aux témoignages de plusieurs personnalités dont Nok Ag Attia, député élu à Diré, qui dit non à l’indépendance de l’Azawad et oui à un Mali un et indivisible. Zeïdane Ag Sidilamine, ex-chef rebelle des années 90, actuellement diplomate en Chine, a parlé des menaces qui minent le nord, avant de laisser la parole à Homeini Belco Maïga, président par intérim de l’Assemblée régionale de Kidal, seul des 33 élus de la région (conseillers communaux, conseillers nationaux et députés) à être resté fidèle à un Mali souverain. Selon lui, tous les autres ont rejoint la rébellion. Homeini Belco Maïga, qui connait bien son milieu, a affirmé que le prétendu officier commandant en chef de Gao est l’un de ses conseillers communaux et qu’à Kidal, les combattants du Mnla ne seraient pas plus de 50 éléments.

A ce propos, tous les intervenants s’accordent à reconnaitre que l’Azawad n’a aucune existence géographique, historique ou politique. Et que, concernant le Mnla, ce mouvement n’existe que par la communication, notamment la presse étrangère. Ses combattants, insignifiants et mal armés, seraient brimés par leurs compagnons d’arme. Dans les trois régions, ils ne contrôleraient rien et seraient eux-mêmes, depuis longtemps, sous le contrôle des terroristes intégristes.

Pour conclure, le président du Coren a affirmé que leurs actions visent à briser le silence sur la tragédie qui se déroule dans les localités occupées. « Les criminels ont peur de la lumière et nous prenons l’engagement de les bouter hors de notre territoire et de les faire payer » ont été ses mots de la fin.

Cheick Tandina

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6 COMMENTAIRES

  1. un jour une hyène qui se promenait tomba dans un ancien puit abandonné, après toutes sorte d’efforts, de cris pour sortir, l’hyène se rendu a l’evidence: la situation était sans espoir….;
    Alors l’hyène se mit a fermé les yeux et a espéré que cela n’était qu’un mauvais rêve….
    Alors fermé les yeux et espèrer que tout cela ( coup d’état,azawad….) n’est qu’un mauvais rêve.

    • Merci Kader pour cette sagesse.

      Continuer à jouer à l’Autruche…vous serrez surpris, le MNLA finira par gagner à l’usure à travers les guerres médiatique et politique. Par contre, le Mali doit être sur trois fronts (Militaire, médiatique, politique).

      Mais avant tout, soyons sensible à la souffrance des nôtres, SVP SVP LIBERER NOS SOLDATS, NOS FAMILLES AVANT LES BALADES DIPLOMATIQUES.

      Alors que nos parents, enfants, sœurs et frères souffrent dans le nord Mali, la bande Sanogo et les anciens amis d’ATT continuent à faire de la diplomatie avec les pays voisins. Je suis meurtri quand j’imagine toute la souffrance de ceux qui sont dans le nord.

      Continuer à faire des plans à n’en plus finir, tout en restant confortablement dans vos maisons au sud avec vos familles, sous prétexte qu’on attend l’ordre de l’armé pour délivré notre patrie piétinée par une poignet de voleurs.

      Une partie de la grande famille Malienne a perdu tout espoir, contraint dans la souffrance et nous restons là à regarder comme des casseroles bouillantes à Bamako.

      L’occasion est pourtant donnée au Mali pour mener une guerre totale et définitive pour libérer à jamais le Nord. Certain pays ou peuples cherchent ce type d’opportunité pour en découdre avec la gangrène…souvenez vous des cause de la deuxième guerre mondial

  2. Oui, en effet … bon courage, l’aide vous viendra de vos compatriotes de l’exterieur aussi. Le MNLA et Ansar Dine dsiparaitront, plaise a Dieu et plaise a la force des maliens.

  3. Inchsallah, nous triompherons ensemble. Je prie Dieu pour la protection de nos compatriotes de Gao, Kidal et Tombouctou.

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