Libération des régions nord : La Cacophonie en attendant l’action

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A Bamako, et dans la sous-région ouest africaine, les discours se veulent rassurants sur la volonté d’une intervention militaire. Sur le plan international, on relativise ou on émet des réserves sur cette option. En attendant, les Maliens se trouvent entre espoir, doute et impatience.

 

Les autorités intérimaires devront surtout tenter de pacifier le Nord, qui a achevé de tomber aux mains de rebelles touareg, d’islamistes armés et de divers groupes criminels

Lundi dernier, 3 décembre 2012, le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, accompagné s’une forte délégation, a bouclé une visite d’amitié et de travail de 72 heures au Niger.  Cette visite a été largement dominée, on le sait, par la crise sécuritaire qui sévit dans la partie septentrionale de notre pays, depuis bientôt un an. Ce fut une occasion pour nos deux Etats d’exprimer leur volonté commune de lutter contre le terrorisme international. Aussi, le Niger, par la voix du président Mahamadou Issoufou, a réaffirmé sa volonté d’apporter sou soutien au Mali de sortir de la crise actuelle.

Au cours de son séjour nigérien, Dioncounda Traoré, à la faveur d’une conférence de presse qu’il a co-animée avec le président de la République du Niger, avait laissé entendre que le peuple malien et son armée n’attendront pas septembre 2013 pour libérer les régions du Nord. C’était là, peut-on dire, une réponse du berger à la bergère, quand on sait que l’envoyé spécial de l’Onu au Sahel, Romano Prodi, avait déclaré, il y a quelques jours, qu’une intervention militaire au Mali ne pourrait voir le jour qu’en septembre 2013. Quelques jours après cette déclaration de l’Italien, le secrétaire général des Nations unies émettait des réserves, en jugeant risquée une intervention militaire. Si cette option n’est pas bien conçue et exécutée, elle pourrait aggraver une situation humanitaire déjà fragile et même ruiner toute chance d’une solution politique négociée à cette crise, avait estimé Ban Ki Moon.

En voilà des propos qui avaient provoqué des grincements de dents chez de nombreux Maliens qui voient désormais s’éloigner les chances de déploiement de troupes internationales sur notre sol.

Dioncounda, en se prononçant sur la question, emboitait ainsi le pas à son Premier ministre qui, lors de sa visite à Paris, la semaine dernière, avait recadré M. Prodi en martelant que la déclaration de ce dernier n’était ni les vues de la France, encore moins celles du Mali.

Mieux, ce mardi, le Président tchadien, Idriss Deby Itno, et son homologue béninois, Thomas Yayi Boni, en présence du Premier ministre malien, ont lancé depuis N’Djamena un appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’il autorise en urgence le déploiement de la force internationale au nord du Mali, afin, disent-il, de lutter efficacement contre le péril terroriste qui menace d’embraser l’ensemble de la sous-région.

Voilà la cacophonie indescriptible qui caractérise le processus de sortie de crise au Mali. Entre les discours de rassurance de Bamako et les réserves de la communauté internationale, nos compatriotes se demandent à quoi s’en tenir. Mieux, ils sont nombreux aujourd’hui à se demander si, au cas où le Conseil de sécurité de l’Onu ne donnait son quitus à une intervention armée, notre pays pourrait-il faire cavalier seul, malgré les déclarations de bonne volonté de par la sous région et même au-delà.

En attendant, les regards de tout un peuple restent braqués sur le Conseil de sécurité de l’Onu qui devrait, dans quelques jours, voter une résolution sur le déploiement ou non d’une force internationale dans notre pays.

B.S.

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1 commentaire

  1. LES MALIENS DOIVENT DÉPASSER LEURS ÉGOS ET PRENDRE DE LA HAUTEUR POUR SE CONCERTER, DÉFINIR LE FUTUR SOUHAITÉ, NÉGOCIER ET S’ENTENDRE LIBREMENT SUR CE QU’ILS VEULENT DEVENIR

    Bonjour,
    Merci pour les nombreux internautes et Maliens qui échangent sur le devenir du Mali.

    Certains pensent que le fédéralisme OU l’indépendance sera imposé aux Maliens par des organisations et des pays étrangers.

    La bonne gouvernance passe par l’unité du commandement ou par la fixation de règles claires entre commandements pouvant être différents, à condition que les parties prenantes s’y conforment.

    Ce dernier cas est semblable à celui qui est nécessaire pour l’élan harmonisé entre les différents contingents qui composeront la force de la CEDEAO/UA/ONU qui sera utilisée pour la restauration de l’intégrité territoriale du Mali.

    Donc, une parfaite harmonisation entre les différentes parties prenantes est nécessaire pour atteindre, sans surprise, un objectif.

    C’est le cas de la négociation qui exige qu’on sache qu’est ce qu’on doit négocier, avec qui et pourquoi en ayant défini au préalable des principes, conditions et des règles à respecter, d’où la proposition que j’ai faite d’un guide et d’une plateforme de concertations nationales, de négociation pour une sortie durable de la crise.

    Les propositions que font les Maliens ont pour but de retrouver leur souveraineté en s’entendant sur une solution pour une sortie durable de la crise.

    Les miennes coïncident avec celles de nombreux Maliens (politiciens et membres de la société civile) et étrangers.

    Chacun a sa façon de voir, ce qui n’empêche pas des points de vue identiques.

    Nous devons apprécier le fait qu’un consensus mondial s’est dégagé, aujourd’hui, sur l’intérêt de la négociation pour éviter les méfaits et les effets collatéraux d’une guerre. Même si on n’évitera pas celle contre le terrorisme.

    Contrairement à ce que disent certains, je ne pense pas que tout soit déjà ficelé par l’ONU ou par certains pays.

    C’EST AUX MALIENS DE DÉFINIR LE FUTUR QU’ILS SOUHAITENT ET DE TRAVAILLER ENSEMBLE EN FIXANT DES PRINCIPES ET DES CONDITIONS A RESPECTER POUR Y PARVENIR.

    Le MNLA et Ansar Dine seront soumis à des principes (non impunité, respect des droits de l’homme, refus du terrorisme, coexistence pacifique) et des conditions (dépôt des armes, indivisibilité du Mali et laïcité) QUI DOIVENT ÊTRE DES PRÉALABLES AVANT TOUTE NÉGOCIATION.

    La condition d’indivisibilité est contraire au concept de fédéralisme OU indépendance. De ce fait, si ailleurs certains veulent les imposer, c’est aux Maliens de s’y opposer.

    C’est aux Maliens de s’entendre pour bâtir un Mali nouveau répondant à leurs souhaits et aux conditions et principes CONSENSUELS.

    C’est pourquoi, les Maliens doivent s’entendre sur un guide et une plate-forme de concertations nationales et de négociation pour une sortie durable de la crise.

    D’où l’intérêt de ma proposition en ligne sous forme de lettre ouverte au Président du Mali, au gouvernement, à la commission nationale d’organisation des concertations nationales et à tous les Maliens, mais aussi au médiateur.

    Souhaitons que tous les Maliens dépassent leurs différences et leurs égos pour s’accorder sur le devenir du Mali en s’appuyant sur un ENGAGEMENT RESPONSABLE constitué par les conditions et principes, vus précédemment, dont l’intégrité, la laïcité, le refus du terrorisme et le refus de l’impunité.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    Email: [email protected]

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