Le gouvernement espagnol a annoncé lundi que les deux otages détenus par Al-Qaïda depuis neuf mois sont libérés. Ils étaient attendus dans la soirée à Barcelone. « Aujourd’hui est un jour de fête », s’est félicité le chef de gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, lors d’une brève déclaration, rapporte radio-canada .ca. M. Zapatero a remercié « les différents gouvernements, surtout ceux de la zone où s’est produite cette prise d’otage ». Plusieurs journaux espagnols ont affirmé qu’une rançon a été payée pour la libération des deux otages, mais M. Zapatero n’en a pas fait mention. Des informations font état de cinq millions de dollars (plus de 3 milliards de Fcfa). Aqmi réclamait une rançon de cinq millions de dollars et la libération de combattants islamistes emprisonnés en échange de celle des deux Espagnols, rapportait El Pais en mars.
La libération des deux Catalans intervient quelques jours après l’extradition par la justice mauritanienne vers le Mali du Malien Omar Sid Ahmed Ould Hamma, dit « Omar le Sahraoui », condamné pour avoir enlevé ces humanitaires espagnols en Mauritanie. Le retour au Mali de « Omar le Sahraoui » et à terme sa libération était une des exigences d’Al-Qaïda au Maghreb (AQMI) pour la libération des deux Espagnols. L’AQMI a fait savoir que l’Espagne figurait parmi ses cibles parce qu’elle est l’alliée des États-Unis et qu’elle est membre de l’OTAN, indique radio-canada.ca.
L’AQMI avait revendiqué le 25 juillet l’exécution d’un otage français, Michel Germaneau, 78 ans, après l’échec d’un raid militaire franco-mauritanien au Mali pour tenter de le retrouver et au cours duquel sept membres de l’organisation avaient été tués.
Affaire suivie au Mali
“Le Mali a suivi minute par minute le processus de libération des otages espagnols (Roque Pascual et Albert Vilalta) en ouvrant un couloir humanitaire sécurisé pour la réussite de l’opération”, aurait déclaré un ministre malien sous couvert de l’anonymat, sans préciser où passait ce couloir ni où les otages libérés étaient attendus. Une source sécuritaire malienne et des médias espagnols avaient affirmé qu’ils devaient se rendre à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso. Le dernier lieu de détention connu des otages espagnols est le nord du Mali, mais les unités d’Aqmi, très mobiles, opèrent dans une vaste zone aux confins de la Mauritanie, du Niger, de l’Algérie et du Mali. Le ministre malien a par ailleurs affirmé “qu’il faut remercier le Burkina-Faso avec qui nous avons travaillé main dans la main”, rapporte l’AFP.
Selon le quotidien espagnol El Pais, Mustafa Chafi, médiateur et conseiller du président du Burkina Faso Blaise Compaoré, a accompagné les otages pendant le voyage jusqu’à la frontière. Quand au versement d’une éventuelle rançon, “nous ne nous sentons pas concernés”, aurait déclaré le ministre malien.
B. Daou