Libération de Kidal par des soldats français : Que faut-il comprendre par l’absence des soldats maliens ?

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L’armée française est rentrée seule à Kidal dans la nuit du 26 au 27 janvier derniers sans la présence d’aucun soldat de l’armée malienne, contrairement à l’habitude depuis le déclenchement de l’Opération Serval. Le sujet suscite beaucoup d’interrogations, d’incompréhension, voire de l’indignation chez bon nombre de nos concitoyens.
En effet, depuis l’annonce par les médias français de « la reprise de la ville de Kidal par les soldats français » ainsi que « la disponibilité des responsables de l’Opération Serval à travailler en intelligence avec les rebelles touareg ayant pris leur distance avec les terroristes », les commentaires vont bon train dans tous les milieux de la société malienne. Le sujet fait l’objet de vifs débats, souvent passionnés sur les réseaux sociaux, dans tous les « grins » aussi bien au pays, qu’ailleurs sur le continent et au sein de la diaspora.
Chacun y va de son analyse et de son commentaire par rapport cette nouvelle donne dans le processus de libération des zones occupées par les terroristes et leurs suppôts.
Dans certaines circonstances l’émotion peut être une bien mauvaise conseillère en matière de prise de décision importante. Il est vrai que par nature le Malien, voire le Sahélien ou d’une manière générale l’Africain, est émotif en général. Ce sentiment fait perdre souvent la capacité d’analyse objective et réaliste devant certaines situations.  Les sentiments émotionnels ont tendance à réduire très souvent la capacité de l’homme à analyser convenablement une situation donnée et lui font perdre la sérénité et toute la lucidité requises. Surtout qu’ici, il est question de défense, de sécurité nationale et internationale et aussi de terrorisme. Des sujets très sensibles, complexes et compliqués qui nécessitent beaucoup de discrétion et de lucidité afin de donner aux actions entreprises toute leur efficacité.
Le déroulement des opérations militaires en cours actuellement dans la ville et la région de Kidal sont malheureusement perçues, analysées et commentées sous cet angle de l’émotion par bon nombre de nos compatriotes, à tort ou à raison.
Le gouvernement ainsi que les parties prenantes du conflit au Mali, sont en train de prendre des initiatives en vue d’améliorer autant que possible la communication sur les opérations en cours, mais beaucoup d’efforts restent à faire encore, pour mieux informer l’opinion nationale et internationale sur certains aspects spécifiques de la guerre.
Il est également vrai que la gestion d’une opération militaire de cette envergure a incontestablement des implications, qui ne peuvent être partagées par tout le monde, encore moins par n’importe qui. De même qu’un Etat ne peut avoir le même comportement, ni les mêmes réactions qu’aurait un mouvement rebelle ou un groupe terroriste, aussi bien sur le plan militaire que dans d’autres domaines, dont notamment la communication. Car, en termes de responsabilités, un Etat ne peut s’abaisser au niveau d’un mouvement rebelle, qui joue le plus souvent sur du sensationnel et les allégations mensongères pour attirer soit plus d’attention, choquer au besoin l’opinion ou pour susciter davantage la sympathie chez certains groupes de pensées, entre autres. Cependant, l’Etat doit veiller à apporter l’information idoine en temps opportun, afin de minimiser au mieux l’impact de l’option choisie par l’adversaire. En pareilles circonstances, il s’agit d’anticiper ou de faire preuve de promptitude pour contrecarrer toutes stratégies de désinformation ou d’intoxication de l’opinion nationale et internationale.
A titre d’exemple, répondant récemment à « une offre de négociation » du Mujao en vue d’une libération de l’otage français enlevé à Diéma (région de Kayes à l’ouest du pays), la France, par la voix de son Premier Ministre Jean Marc Ayrault, a immédiatement réagi en précisant « ne pas rentrer dans une logique de chantage ». La réponse se voulait claire, précise et concise pour tout le monde, notamment les terroristes du Mujao auxquels elle était principalement destinée.
Ceci dit, jusqu’à preuve du contraire, toutes les Résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, de l’Union Africaine, de la Cédéao entre autres, adoptées à cet sujet appellent impérativement au rétablissement de l’intégrité territoriale du Mali. L’Opération Serval et le déploiement de la force internationale de la Misma se situent dans ce cadre précis. Il ne saurait d’ailleurs en être autrement en ce qui concerne Kidal, partie intégrante du territoire malien reconnue comme telle. Il n’y aurait aucune logique à ce que cette ville fasse l’objet d’une quelconque exception quant au retour dans le giron de la République du Mali. Les tactiques visant à l’atteinte de cet objet peuvent varier selon les stratégies et approches des uns et des autres. L’objectif principal demeurant la libération totale de toutes les régions précédemment sous occupation jihadiste et terroriste.
Le MNLA et consorts auront beau crier, vociférer et gesticuler, cela ne change rien à cette donne. Sinon, au-delà du Mali, ce sont tous les pays du monde qui devraient désormais s’inquiéter pour la préservation de leurs frontières actuellement reconnues par la communauté internationale. En effet, si de par la seule force des armes, chaque communauté pouvait ou devait s’accaparer un territoire, ce sera l’anarchie partout et personne (aucun pays) ne sera indéfiniment à l’abri. Car les faibles d’aujourd’hui pourraient devenir les puissants de demain et vice-versa.
Alors, gardons notre calme. Restons sereins, tout en conservant toute notre lucidité, par rapport aux opérations en cours pour la libération totale du territoire national jusqu’au dernier mm2.
La suite des opérations nous édifiera davantage quant au bien-fondé des interrogations, préoccupations et autres sentiments d’indignation ou de révolte manifestés çà et là.
S’il y a une constance, c’est de se convaincre que Kidal est et restera partie intégrante du territoire malien.
Bréhima Sidibé

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9 COMMENTAIRES

  1. Je dit pourquoi l’armes malien ne pas continué avec l’armes français comme gao tomboctou pourquoi pas le kidal?

  2. Les choses sérieuses commencent. On avait jusqu’ici amusé les Maliens. Hollande et l’OTAN libéraient le pays et garantissaient son intégrité. Eh bien que nini!
    Toute la presse occidentale ne bruisse que la fameuse et mythologique question touareg. France inter ce matin au réveil nous apprend que le MNLA dispose de 2 à 3000 hommes de troupes armés dans la région de Kidal et que la question de l’autonomie de l’Azawad reste sur la table des négociations comme perspective irrécusable.
    Nous y sommes! Cela fait des mois, qu’en lien avec les patriotes maliens, nous alertons l’opinion malienne débilité par les mensonges des françafricains Hollande et autres Dioncounda de la classe politique frelatée de Bamako. Mais en vain!
    On commence à comprendre pourquoi les barbouzes de la coloniale ont occupé Kidal sans l’armée malienne. Et le MNLA auparavant réduite à néant disposerait désormais de quoi protéger les intérêts occidentaux et français au Mali partitionné avec la charia wahabite au Nord.

  3. Si la loi devait s’appliquer, il faudrait d’abord juger ceux qui ont perpétré un coup d’état contre un président élu démocratiquement par le peuple malien.
    Ceux qui ont fait croire qu’ils allaient reconquérir le nord alors qu’ils n’ont fait que s’enrichir…et rien d’autre.

    Soif de justice….

  4. l’armée française n’a pris le controle que de l’aeroport de Kidal ,pas de la ville !!!
    Et puis toutes les grandes gueules de la société malienne et autres gribouilleurs de torchons , depuis 10 mois vous aviez le temps d’aller reprendre Kidal 😉 😉 je suis sur que pas un d’entre vous n’a eu les couilles de demander à Sanogo d’y aller 👿 👿 mais pour lui servir sa bière vous etiez là à lui faire des courbettes :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

  5. Quand le Président dit qu’il faut négocier avec le MNLA, la question à éclaircir est de savoir si négociation est synonyme d’amnistie ou d’impunité. S’il s’agit d’impunité à l’endroit du MNLA, MIA ou de tout autre groupuscule criminel, la population se fera justice. Personne n’a de doute à ce sujet. Qu’un leader du MNLA s’amuse à venir aujourd’hui à Tombouctou, Gao ou Bamako, rien ne le sauvera de la vindicte populaire. Les maliens ne sont ni amnésiques pour oublier les crimes commis par les soldats du MNLA promus à l’étranger par ses leaders, ni prophètes pour tendre l’autre joue à une gifle. C’est soit la justice nationale/internationale ou la vindicte populaire…

    • C’est justement ce qu’il faut craindre. Les populations du Mali, toutes tendances confondues (Sud, Ouest, Est, Nord, Centre) ont soif de justice qu’elle soit nationale ou internationale. Aucun crime commis à la faveur de cette hideuse guerre imposée à notre pays, ne doit rester impunie. Sinon, les populations prendront leurs responsabilité. Le droit international et les lois nationales doivent être les mêmes pour tous, sans exception. Alors, que chacun fasse convenablement son travail pour que justice soit. Plus jamais une guerre aussi absurde ne doit survenir ni au Mali ni ailleurs! Le cas malien doit servir de leçon à tous ces aventuriers affairistes et narcotrafiquants.

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