Liberation D’ag Wadoussene : Les larmes du frère de l’agent tué

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Evasion à la maison centrale d’arrêt de Bamako : Mohamed Ali Ag Wadoussene Joue son va-tout
Mohamed Ali Ag Wadoussene , l’un des terroristes libérés

La famille de l’adjudant tué à la MCA lors de l’évasion d’Ag Wadoussène en juin dernier, par la voix de Sidi Sofara, est déçue et indignée par la mesure d’élargissement prise par les autorités à l’égard du terroriste.

L’échange de Mohamed Ali Ag Wadoussène, l’assassin de l’adjudant Kola Sofara, surveillant de prison contre l’otage français Serge Lazarevic, a été condamné par l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH). C’était à la faveur d’une conférence de presse animée par le président de l’AMDH, Me Moctar Mariko, la présidente de Wildaf, Mme Bintou Founé Samaké, et le secrétaire général de l’AMDH, Amadou Téguété, au siège de l’Association mardi. On pouvait noter aussi la présence du grand-frère de l’adjudant, Sidi Sofara, ingénieur des eaux et forêts à la retraite, qui s’est exclamé : “Les plus hautes autorités malienne m’ont déçu”.

Dans un communiqué lu à l’attention des hommes de médias, l’AMDH a condamné l’échange de Mohamed Ali Ag Wadoussène, l’assassin de l’adjudant Kola Sofara, surveillant de prison et la libération Haïba Ag Acherif présumes terroristes ainsi que Oussama Ben Gouzzi et Habib Ould Mahouloud par la Cour d’appel de Bamako le 4 décembre dernier. Ces libérations sont, selon elle, une violation flagrante aux droits de l’Homme.

“A la veille de la journée commémorative de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et en pleine semaine des droits de l’Homme, les autorités ont procédé à leur énième libération des auteurs présumés des violations de droits humains”, souligne le communiqué. Par ce communiqué, l’AMDH appelle les autorités maliennes à stopper l’hémorragie de la violation des droits de l’Homme.

Le président de l’AMDH a confirmé avec certitude que Mohamed Ali Ag Wadoussène a été échangé contre le dernier otage français Serge Lazarévic, même si les autorités judiciaires disent le contraire. Il pense qu’aucune raison d’Etat ne peut encourager l’impunité et que cette libération est la preuve qu’on se foute des droits de l’Homme.

Pour le frère de la victime, Sidi Sofara, la nouvelle de la libération de l’homme qui a tué son frère dans l’exercice de sa fonction est foudroyante. “La libération de l’assassin de mon frère m’a bouleversé, je suis littéralement ému, foudroyé par cette indignation. Mon petit frère qui a été assassiné le 13 juin 2014 dans l’exercice de ses fonctions et son assassin vient d’être échangé gracieusement contre un Français, je n’arrive pas à comprendre que les autorités maliennes ont accepté une telle chose. Ce qui vient de se passer pour moi c’est échanger sa dignité contre celle d’un autre. C’est pour dire que le Malien n’est pas digne de quelque chose de la race humaine. Cette libération est la preuve qu’un Français est plus digne qu’un Malien ! Du moins aux yeux de nos plus hautes autorités”, regrette Sidi Sofara.

Youssouf Coulibaly

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  1. Que l’âme de l’adjudant Kola Sofara, repose en paix. On ne peut se rejouir d’une mort. Pour autant, un adage bambara dit: “au lieu d’en vouloir à ton point de chute, n’est-il pas sensé d’avoir des griefs contre son point de trébuchement?” Ne revenons pas sur les circonstances de l’évasion de Wadossèn à la “Jacques Messerine” mais une chose est claire, c’est le non respect par les gardiens de prisons des consignes de garde prescrites par le règlement intérieur. Comment comprendre qu’un détenu au Quartier de Haute Sécurité de la maison centrale d’arrêt, se retrouve avec une arme et l’utiliser contre les surveillants? Rien que de la négligence de ceux qui se prennent aujourd’hui pour des victimes. De par la violation des consignes, ils ont permis à d’autres délinquants de se soustraire de l’action de la justice (évasion générale). Ce qui aurait du être sanctionné. Le laxisme dans la surveillance se paie casch, hé oui. On accuse les autres et on oculte sa faute. VIVE LA REPUBLIQUE.

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