A l’est quelque chose de nouveau : Nous n’irons plus à Kidal

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Résolution de la crise du nord : Entre tâtonnement et amateurisme
Kidal, dans le Nord-Mali. © AFP

Au Mali, le nord c’est l’est. En effet, quand le Malien parle de Kidal dans sa langue maternelle, il situe cette ville à…l’est. A l’est donc, quelque chose de nouveau et de très grave vient d’arriver.

Ceux qui ont lu le numéro 194 de notre livraison en date du 07 mai 2014 ont pu lire ce titre : « Nous irons tous à Kidal». Ce dernier titre, « Nous n’irons plus à Kidal », est une référence à son prédécesseur. Et c’est comme cela qu’il faut le comprendre. Une fois que nous sommes d’accord sur cela, nous sommes obligés de nous poser des questions sur l’avenir du Mali et le rapport avec Kidal à l’aune des événements qui sont encore en cour. Quelle est la situation donc ?

 

Force est de constater que notre administration est totalement absente de Kidal. Idem pour nos forces armées et de sécurité. Et nous avons proclamé à la face du monde que nous allons continuer- comme depuis 22 ans- à rechercher les solutions par la seule voie des négociations.  Nous n’avons pas d’argent pour acheter des armes. Et même si nous avions de l’argent, nous ne sommes pas autorisés à acheter des armes. Sachant que le camp d’en face lui, peut en acquérir à hauteur de souhait.

 

Et nous sommes plus que jamais divisés. Et de nouveaux clivages de division voient le jour tous les… jours que le bon Dieu fait.

 

Nous avons été obligés de signer, le vendredi 23, un accord de cessez-le-feu qui donne Kidal à la coalition Touarego-arabo-djihadistes. Et plus que jamais, on nous pousse à aller aux négociations. Par tous les moyens. Nous n’avons aucun sou troué et le Fmi a fermé le robinet qui faisait le goutte-à-goutte qui nous empêchait de mourir de soif économique et financière. Nous sommes seuls au monde : aucun ami ! N’est-ce pas que c’est pendant les moments difficiles que l’on reconnaît ses amis ? Qui donc a levé le petit doigt pour nous depuis le mercredi 21 mai ? Ce sont nos parents devant qui nous avons été frappés et qui sont restés les bras croisés qui constituent nos seuls amis au monde.

 

Ce qui vient de se passer à Kidal est d’une gravité extrême. Un point de non retour si l’on n’y prend garde. Chacun doit comprendre que le Mali va jouer son devenir dans les jours à venir. Car, les négociations  ne sont autres que la traduction dans les faits des avantages ou des désavantages acquis par les armes. Aller aux négociations, c’est aller au marché : on en revient avec le panier rempli à hauteur de la lourdeur de la bourse que l’on avait en poche en y allant.

 

Vers quelles négociations sommes nous sommés d’aller ? Pour récolter quoi ? Le retour pour Kidal est prévu pour quand ? Irons-nous un jour à Kidal ?

Amadou Tall

 

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3 COMMENTAIRES

  1. SBM ETAIT DANGEREUX
    IL VOULAIT NOUS EXTERMINER

    Pour s’équiper en appareils de combat aériens, le Mali s’est adressé à plusieurs pays européens. Les Pays-Bas, la Belgique et la Grèce se sont montrés favorables à la demande malienne. La Grèce était la plus enthousiaste à vider ses hangars et à vendre à vil prix de vieux mais efficaces hélicoptères au Mali. « La France y a mis le pied », nous affirme une source militaire qui révèle que la France a agi au niveau de l’Union Européenne pour que la Grèce obtienne une compensation financière de la perte d’argent frais que lui causait l’embargo français sur le Mali.

    Le pays de François Hollande a également usé de son influence auprès de Bruxelles et des Pays-Bas pour renvoyer aux calendes grecques (c’est le cas de le dire !) toute livraison d’avions et d’hélicoptères au Mali. Selon des connaisseurs du dossier, le seul pays susceptible de livrer des appareils aériens au Mali sans craindre de représailles françaises est la Russie.

  2. Guerre : La philosophe Simone Veil a sans doute raison d’écrire à propos des conflits :
    « Il résulte d’une telle situation, pour tout homme amoureux du bien public, un déchirement cruel et sans remède :
    – Participer, même de loin, au jeu des forces qui meuvent l’histoire n’est guère possible sans se souiller ou sans se condamner d’avance à la défaite ;
    – Se réfugier dans l’indifférence ou dans une tour d’ivoire n’est guère possible non plus sans inconscience ;
    – La formule du moindre mal reste alors la seule applicable, mais à condition de l’appliquer avec la plus froide lucidité »
    Guerre : Celui qui sait vaincre n'entreprend pas la guerre (proverbe chinois).
    Guerre : Le MONDE ne sera pas détruit par ceux qui font la guerre, mais par ceux qui les regardent sans RIEN FAIRE (Albert EINSTEIN).
    Guerre : « Dans l’art de la guerre, il n’existe pas de règles fixes. Lorsque les troupes parviennent à se placer dans une situation favorable, les lâches deviennent les braves et dès que la situation est désespérée, les braves deviennent des lâches ». (Citation du grand stratège de guerre chinois, Sun Tzu)

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