On ne saurait trop insister sur la complexité de la situation au Nord, en particulier chez les Touaregs, situation qui nécessite une connaissance très fine de sociétés traditionnelles, traversées de profondes rivalités. Rivalités entre lignages touaregs, (schématiquement : Ifoghas, contre Imghads), entre Touaregs et Arabes, avec des alliances inattendues, certains Touaregs étant alliés à des Arabes contre d’autres Touaregs…
Les divisions sont bien plus profondes que la vision parfois idéalisée du monde touareg qu’on peut avoir dans les capitales européennes ne le laisse penser. En particulier, de nombreux chefs traditionnels touaregs ne se reconnaissent pas dans les revendications du MNLA.
La trajectoire personnelle d’Iyad ag Ghali, à l’origine laïque, ancien leader des rébellions touarègues, est à ce titre révélatrice : son basculement progressif s’expliquerait non seulement par un cheminement religieux vers un fondamentalisme quiétiste (initié par des prêcheurs pakistanais d’Al Dawa, confirmé lors de son séjour en tant que Consul du Mali à Djedda, en Arabie Saoudite, (où il avait été nommé par ATT), mais aussi par une rivalité avec la jeune génération du MNLA et une recherche de reconnaissance au sein de la communauté touareg, par rapport à l’Amenokal des Ifoghas.
L’organisation de la société touareg est souvent décrite comme féodale, tant les relations sociales y restent marquées par des rapports de dépendance, voire d’infériorité intériorisée, fondés sur la protection et le tribut.
Certains sont nobles, d’autres « dominés », comme c’est le cas en particulier des anciens esclaves. Des travaux universitaires ont décrit cette organisation par lignage (l’amenokal, le noble, le tributaire, le forgeron, l’esclave) :
Certains travaux distinguent six groupes sociaux fondamentaux dans les organisations politiques touarègues traditionnelles, structures pyramidales reposant sur : l’aristocratie guerrière, elle-même hiérarchisée en lignages dont celui de la chefferie, qui transmet le pouvoir ; les tributaires, qui sont dans un rapport de soumission ; les religieux, détenteurs du savoir coranique et garants de l’application des règles (héritages, mariages, divorces) ; les artisans, situés au bas de la pyramide sociale, mais libres ; les esclaves (subsahariens alors que leurs « propriétaires » sont d’origines méditerranéenne), considérés comme des marchandises, qui accèdent au statut d’homme libres tout en étant marqués à vie par leur ascendance.
On pourrait croire ces catégorisations sociales emportées par la colonisation puis plus encore, par l’indépendance, dans la mesure où le projet politique de Modibo Keita était naturellement de mettre fin à l’ancien ordre social. De fait, la rupture des liens de dépendance a conduit à la formation de nouvelles communautés telles que les Imghas ou les Bellahs. Pourtant, cette société est encore aujourd’hui traversée par des rémanences de l’ancien ordre social. Ainsi, certains analysent la loyauté des Imghas par rapport à l’Etat malien comme une certaine volonté de ne pas revenir à une relation de dépendance par rapport à l’ancienne aristocratie touarègue. D’autres mettent en avant le rôle fondamental des rivalités claniques (Ifoghas contre Idnan par exemple) pour comprendre le positionnement respectif des différentes chefferies touaregs.
Une récente réunion passée quasiment inaperçue des Touaregs noirs du Mali (le 22 mars 2013 à Bamako) en dit pourtant long sur les divisions ancestrales de cette communauté, où l’on distingue entre Noirs, descendants d’esclaves, et individus à “peau claire”. Ces représentants ont réclamé dans le cadre de la “réconciliation” entre communautés, une loi criminalisant l’esclavage, phénomène qui selon eux persiste dans le nord du pays. “Nous demandons au gouvernement malien de faire rapidement adopter une loi criminalisant l’esclavage dont nos parents sont toujours victimes dans le nord du Mali”, aurait déclaré lors d’une conférence de presse Ibrahim Ag Idbaltanat, président de l’association Temedt. En l’absence d’étude fiable, l’association évalue à “plusieurs centaines”, voire “quelques milliers” le nombre de personnes traitées en esclaves dans le nord du pays.
Force est de constater d’ailleurs que certains Bellahs, exclus de fait du pouvoir dans les sociétés du Nord, ont rejoint les milices Songhai (Ganda Koye), instaurées en 1990.
Des pôles politiques et sociaux différents clivent ce monde fragmenté et complexe dont la réalité très locale exige une subtile connaissance de ces sociétés.
Source : jeune Afrique
c’est une raison de plus de remettre les compteurs à zéro et de repartir sur de nouvelles bases. Négocier seulement avec les MLNA, c’est discriminatoire, alors qu’en république la discrimination doit cesser. Je répète qu’il faut associer toutes les parties et non discuter avec la MLNA seul. C’est une perte de temps pour le médiateur malgré sa bonne volonté. Il faut aussi que les français apprennent à bâtir leur pays sur les bases des potentialités réelles de la France et non sur la destruction, la soumission et le pillage des états africains. Cette politique finira tôt au tard et laissera la France misérable et méconnaissable.
Le diable lui-même perdrait sa queue dans ce bourbier touareg. Et on veut que le Mali républicain fasse des concessions à ces gens-là, qui croient que toute personne noire doit être leur esclave, pour leur porter de l’eau et leur fendre le bois!!!!! Le ridicule de la France, qui n’avait jamais voulu transiger avec eux.
Sur la photo ce sont des peulhs du niger.
Oui, il s’agit des Wodaabes, de l’ethnie Peul. La photo représente un moment de la Fête de la Gerewol, qui dure 6 jours et où les jeunes hommes se parent en femmes, très beaux. Ils seront choisis par le femmes présentes, y compris celles déjà mariées, pour une ou plusieurs nuits d’amour… et plus si entente !
Comments are closed.