Les sept otages d'Aqmi transférés hors du Mali, pas d'observation du Quai d'Orsay

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BAMAKO (AFP) – dimanche 23 janvier 2011 – 13h48 – Cinq Français et deux Africains, otages d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) depuis la mi-septembre, ont été dispersés et transférés hors du Mali, où leur ravisseurs les détenaient dans une zone septentrionale, a affirmé dimanche à l’AFP une source malienne proche du dossier.

Le Quai d’Orsay a réagi dimanche en indiquant que la France n’avait "pas d’observation" à faire sur cette affirmation.

 "Sur l’enlèvement de nos compatriotes retenus en otages au Sahel, notre mobilisation est totale et de tous les instants, à Paris et sur le terrain", a déclaré le porte-parole, Bernard Valero, ajoutant que "la discrétion est un paramètre important de notre action et de l’efficacité de celle-ci".

Interrogée par l’AFP, la source malienne, qui parlait sous couvert de l’anonymat, s’est refusé à envisager où les otages, dont une femme, ont pu être transportés mais a souligné que leur dispersion rendrait plus difficile leur localisation.

"Les sept otages ont été dispersés et ne sont plus sur le territoire malien. Nous en avons la certitude", a déclaré cette source à l’AFP.

Ce développement intervient alors que le chef d’Al Qaïda, Oussama ben Laden, auquel l’Aqmi a fait allégeance en 2006, a de nouveau exigé le retrait des soldats français d’Afghanistan comme condition de la libération des otages français.

"Il y a de bonnes volontés maliennes et nigériennes qui font tout pour obtenir des résultats satisfaisants, mais ce n’est pas facile", a ajouté la source malienne.

Peu après leur enlèvement dans la nuit du 15 au 16 septembre sur le site d’une mine d’uranium du groupe français Areva à Arlit (nord du Niger), les sept otages (cinq Français, un Togolais et un Malgache) avaient été emmenés au Mali.

Ils avaient été localisés, ensemble, dans la zone du Timétrine, une région montagneuse et désertique du nord-est du Mali, située à environ une centaine de kilomètres de la frontière algérienne, selon des sources françaises et maliennes.

Vendredi, dans un enregistrement sonore diffusé par la chaine de télévision quatariote Al-Jazira, Ben Laden a de nouveau réclamé le retrait de la France d’Afghanistan, une exigence rejetée par le gouvernement français.

Fin octobre, il avait lié la libération des otages à un retrait français et avait justifié le rapt de Français au Sahel, comme riposte des musulmans à l’interdiction, dans certains situations, du voile intégral en France.

La seule femme du groupe, Françoise Larribe, épouse d’un des autres otages français, souffre d’un cancer et avait suivi une chimiothérapie peu avant son enlèvement, selon ses proches.

Aqmi avait renvendiqué le 21 septembre l’enlèvement de ces sept expatriés et le 30 septembre, l’organisation avait diffusé une photo des otages, accompagnée d’un enregistrement audio. Il n’y a depuis plus eu de nouvelles preuves de vie rendues publiques.

L’image les montrait alors assis sur le sable dans le désert, des hommes en armes debout derrière eux. Un seul des ravisseurs, assis à côté des otages, n’avait pas le visage masqué.

Pierre Camatte, ex-otage français qui avait été détenu près de trois mois dans le désert malien par Aqmi, avait affirmé avoir reconnu en lui l’Algérien Abdelhamid Abou Zeid, un des chefs les plus radicaux d’Aqmi.

Abou Zeid avait dirigé l’enlèvement du Français Michel Germaneau, 78 ans, dont Aqmi a annoncé l’exécution le 25 juillet. C’est son groupe qui est également responsable de l’assassinat en 2009 d’un otage britannique, Edwin Dyer.

Deux jeunes Français, enlevés le 7 janvier à Niamey par des ravisseurs travaillant pour Aqmi, ont été tués le lendemain au Mali pendant une opération militaire franco-nigérienne destinée à les libérer.

AFP

 

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