Fin de la série de consultations d’Alger :- Les rebelles narco-séparatistes s’engagent à signer le 20 juin prochain à Bamako –

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 Ménaka toujours objet d’une vive convoitise de la CMA

Bilal Ag  Achérif (MNLA) avec Mongi Hamdi (Minusma,) et Ramtane Lammra (Algérie)
Bilal Ag Achérif (MNLA) avec Mongi Hamdi (Minusma,) et Ramtane Lammra (Algérie)

C’est le vendredi 5 juin dernier qu’a pris fin la série de consultations initiée depuis le 25 mai  précédent à Alger entre le Gouvernement et la CMA, sous l’égide de la médiation élargie.

Deux documents ont été signés à l’issue de ces échanges. L’un, intitulé ” Relevé de conclusion des consultations préparatoires à l’application de l’Accord ” est relatif à la situation politique. L’autre, plutôt sécuritaire, vise à obtenir une cessation des hostilités notamment autour de Ménaka où une demande a été formulée à l’endroit des unionistes afin qu’ils s’en retirent. Même si aucune des revendications de la rébellion  n’a été prise en compte au cours de cette rencontre, la médiation n’exclut cependant pas qu’elles pourront être traitées au moment de la mise en œuvre de l’accord.

Considéré comme une ” avancée “, le document relatif à la situation politique n’apporte aucun fait nouveau et reste fidèle aux clauses de l’Accord.  Signalons que cette rencontre visait à identifier les actions à mener, suite à l’entrée en vigueur de l’Accord de paix, signé le 15 mai dernier. Dans ce document, il est précisé que les ” consultations se sont articulées autour de la mise en place de conditions du parachèvement du processus de signature de l’accord dans les plus brefs délais et la clarification de la méthodologie et des modalités de mise en œuvre, la réaffirmation par les parties au processus d’Alger de leurs engagements en faveur d’une cessation totale et définitive des hostilités, et l’examen des préparatifs engagés pour la mise sur pied du Comité de suivi de l’accord et pour la tenue dans les délais fixés par l’accord de la première réunion de ce comité”.

Sans doute pour ne pas frustrer les rebelles, la médiation estime que ” l’ensemble des points soulevés par la CMA étaient pertinents à l’objet de l’accord. À ce titre, ces points seront pris en compte par le Comité de suivi “.

Dans un souci de trouver un meilleur équilibre, la médiation a prévu la prise en compte des observations et commentaires soumis par le gouvernement malien et la plateforme lors de la cérémonie de signature de l’accord dans le cadre de la mise en œuvre des clauses de l’Accord. Aussi, elle s’est engagée à favoriser l’ouverture d’autres cadres de discussions afin d’aboutir à une solution consensuelle satisfaisante. S’agissant du point relatif à la représentation des populations du Nord au sein des institutions et grands services publics, la médiation s’engage à ce que ces dispositions reçoivent une “application satisfaisante effective“.

Concernant les régions de Ménaka et de Taoudéni, réclamées par les narco-séparatistes comme faisant partie de leur fantomatique ” République de l’Azawad “, la médiation internationale rappelle que “l’accord prévoit que les institutions de l’État malien prendront les dispositions requises pour l’élaboration et l’adoption des mesures réglementaires et législatives portant création de circonscriptions administratives au Mali, nécessaires à rendre effectives les décisions relatives à la création de ces régions”.

Justement pour la question de l’Azawad, la médiation renvoie les rebelles aux dispositions de l’article 5 prévoyant l’organisation d’un ” débat national approfondi sur ses causes profondes “. Ce document n’a donc eu aucun effet sur le texte de l’accord qui préserve pour l’essentiel l’unité nationale, l’intégrité territoriale, la forme laïque et républicaine du Mali. C’est ainsi que la CMA, par la voix du secrétaire général du MNLA, Bilal Ag Cherif, a promis de signer l’Accord le 20 juin prochain à Bamako.

Reste à savoir si cela ne sera pas un nouveau rendez-vous manqué quand on sait le jeu de dupe auquel se sont toujours livrés les narco-séparatistes.

Un arrangement sécuritaire jugé très partial

Si le document intitulé ” Relevé de conclusion des consultations préparatoires à l’application de l’accord “ a été signé sans entrave par toutes les parties (Gouvernement, Plateforme, CMA) celui concernant la situation sécuritaire n’a pas connu le même sort. Même s’il visait à obtenir une cessation des hostilités, les mouvements de la plateforme estiment que ce document fait la part trop belle aux narco-séparatistes.

Rappelons que depuis qu’ils ont été chassés de cette localité, le 27 avril dernier, par les unionistes, ils ont mené plusieurs tentatives infructueuses pour reprendre la ville, allant même jusqu’à proposer qu’elle soit placée sous le contrôle des forces internationales (casques bleus et soldats de l’Opération Barkhane). Des observateurs pensent que le même cas devra alors s’appliquer pour toutes les autres localités occupées illégalement par les narco-séparatistes. Pour la plateforme, leurs éléments basés à Ménaka ne peuvent quitter la localité, car ils y sont chez eux et s’ils doivent abandonner leur position, ce serait à l’armée malienne de se substituer à eux. Elle souligne que tout arrangement sécuritaire à Ménaka doit nécessairement passer par la consultation de la population et l’organisation d’une mission composée de la médiation élargie, la plateforme, des autorités traditionnelles (chefferie traditionnelle) de Ménaka, de la Collectivité locale, les députés en vue de parvenir à une solution acceptable.  Par contre, cet arrangement soutient que “tenant compte de la précarité de la situation prévalant à Ménaka, dans le Nord du Mali, et dans d’autres localités, des risques d’affrontements violents qui peuvent s’en suivre, et l’obligation du respect des engagements antérieurs en matière de cessation des hostilités pour favoriser le parachèvement du processus de paix et de réconciliation au Mali, les parties s’engagent à observer et à mettre en œuvre le respect par toutes les parties de leurs engagements antérieurs”.

À cet effet, “les parties s’engagent en faveur de la cessation de toute hostilité, le retrait de la localité de Ménaka des éléments armés de la Plateforme et leur retour à leurs positions initiales, le repli des éléments armés de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), au-delà d’un rayon de 20 km autour de la localité de Ménaka”.

“Le positionnement des Forces armées maliennes (FAMas) dans cette ville doit se faire dans le respect des engagements antérieurs, en concertation avec les autorités compétences, la protection de la population civile à Ménaka et sur toute l’étendue du territoire malien par la MINUSMA, par le déploiement d’une composante militaire, policière et civile”. Il est question aussi de “l’envoi des Équipes mixtes d’observation et de vérification (EMOV) en vue de contrôler l’effectivité du cessez-le-feu et d’enquêter sur d’éventuelles violations dans toutes les localités concernées y compris à Ménaka”.

La mise en œuvre “des modalités techniques et opérationnelles relatives à la situation à Ménaka doit être achevée dans un délai ne dépassant pas les 72 heures suivant la signature de l’arrangement”.

La situation demeure donc toujours confuse au sein de cette localité, ce qui fait penser à certains qu’il pourrait s’agir d’un complot pour remettre la ville aux narco-séparatistes afin qu’ils continuent à terroriser la population et mener impunément leurs trafics illicites (armes de guerre et drogues notamment) à partir de la frontière du Burkina Faso.

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2 COMMENTAIRES

  1. Signer… 😀

    à Bamako… 😀

    sans la moindre rature… 😉

    avec le même stylo bleu… béni par nos marabouts… 😀

    Vive le Mali

    😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀

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