En ce mois sacré du Ramadan, propice au pardon, il est temps d’avancer. Vers la paix véritable. Vers la fin d’un perpétuel recommencement. L’Accord d’Alger pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement dans la Région de Kidal a soulevé de nombreuses critiques. Et l’on trouvera toujours, de part et d’autre, des gens qui trouvent qu’il y a trop de ceci, pas assez de cela. Il est pourtant le résultat d’une volonté de paix, de la part de l’Alliance et de celle du gouvernement.
n effet, dotés de matériel et soutenus par des milliers de volontaires ayant reçu une formation approfondie au maniement des armes, nous les hommes de l’Alliance Démocratique du 23 mai pour le Changement aurions pu nous engager dans une politique de guérilla susceptible de durer pendant des années. Mais ce n’est pas le choix qui a été fait. Nous ne sommes pas les bandits et les sanguinaires comment décrits par certains de nos compatriotes. De son côté, le Président ATT, soucieux comme il l’a parfois dit de ” créer et renforcer une image positive du Mali, pays de paix et de stabilité ” n’a pas non plus voulu engager le pays dans une guerre coûteuse pour le budget de l’Etat et surtout en vies humaines, ruineuse pour son image et ramenant le Mali des années en arrière en terme de développement.
Les deux camps se sont donc retrouvés dans les traces du même objectif et devenus deux parties, signataires d’un accord de paix. Maintenant, il faut que cette paix dure et pour ce faire les points de l’Accord trouvé et signé à Alger par l’entremise d’un facilitateur africain doivent être respectés et pleinement appliqués. Nous ne doutons pas en effet qu’en son temps le Pacte National ait été une solution. Mais sa mauvaise application l’a rendu caduc et nous avons déjà expliqué ici même les raisons d’une révolte. Cela ne doit pas recommencer. L’inaction, la suspicion, les doutes, l’exclusion même qui nous a fait souvent considérer tels des apatrides ont trop de fois sapée les bases d’une construction saine et solide. Prenons garde donc à ne pas, une fois de plus, alimenter le cycle des crises à répétition !En ce sens, la première erreur serait de croire que nous ne sommes qu’une poignée, ne représentant rien. La seconde, de prétendre que seuls des intérêts personnels nous motivent.
La troisième, et sûrement la plus grave, consiste à vouloir ancrer dans l’opinion l’idée que la région de Kidal a bénéficié d’une manne providentielle et quasiment indue, en faisant le chouchou des gouvernements successifs. Si tel était le cas, comment expliquer encore à ce jour l’absence du moindre mètre de goudron ? Qu’on y meure toujours de soif ? Ou que des fonctionnaires sitôt nommés s’arrangent pour être immédiatement mutés ailleurs faisant de l’ensemble de la région une zone où hôpital et maternité n’existent que sur plan ? Arrêtons là la liste. Il y a eu tant de malentendus depuis l’Indépendance que cela ne facilite guère la confiance alors que l’installation d’une culture de paix requiert un engagement et une volonté politique sans faille se traduisant par des faits que tout un chacun peut mesurer. Il n’est que temps de briser le cercle infernal. Attaquons-nous aux racines du mal et faisons de ce rude et pourtant magnifique désert la vraie part d’un Mali pluriel et décentralisé qui intègre sans rechigner toutes ses composantes (dans une pratique réelle pas que dans les discours). Le pays n’en sera que plus riche et plus stable. Qui peut en effet et sans risque d’erreur dire : ce bout du territoire est utile et celui-là l’est moins ? Les Nordistes ne peuvent être traités comme des citoyens de seconde zone et les habitants de la région de Kidal rester de perpétuels oubliés du développement.
C’est pourquoi l’Accord d’Alger pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement dans la Région de Kidal n’est pas un mauvais accord, il est la solution trouvée en concertation pour mettre fin à une crise dont le caractère récurrent n’est pas une fatalité. Brisons tout simplement ce mur de méfiance, voire de défiance entre concitoyens ! Comprenons-nous, respectons-nous et cessons de tergiverser. De quoi avons-nous peur ? Si c’est du pire, il est déjà survenu par le passé. Il s’agit pour nous tous de construire un avenir meilleur. Alors, retroussons tous nos manches et aplanissons les difficultés plutôt qu’aboutir à l’enlisement dans des polémiques stériles. Il n’y a ni vainqueur, ni vaincu, seulement des partenaires. Ainsi, s’il plaît à Dieu, nous serons tous gagnants et les extrémistes de tout bord se rallieront à la cause commune qu’est le développement du Mali et le mieux-être de ses populations, toutes les populations.
C’est pourquoi tous les Maliens et toutes les Maliennes qui veulent la paix doivent aujourd’hui se battre pour une pleine et entière application de l’Accord signé à Alger le 4 juillet et ouvrir leur cœur à la reconnaissance qui mène au pardon. Allons vers la paix et réconcilions-nous en pleine lumière et toute sincérité !
Pour un Mali prospère
Kidalinfos
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