Pour moi il n”y a pas de rébellion. Personne ne peut dire qu’il a une base au nord. C’est des bandits qu’ils ont recrutés au sein de l’armée. Toutes les attaques qu’ils font, c’est avec les armes de l’armée malienne.
Au nord aucun commandant d’unité ne peut prendre la décision de faire un bon d’arme aux hommes de rang quand ils sont de garde. C’est les éléments qui font individuellement le bon. Ceci est une fuite de responsabilité du commandement. Parce que tout simplement, en cas de perte d’arme c’est les éléments qui font le rapport. Je trouve cela inadmissible, par exemple, si un élément en fraction descend de garde, il peut collaborer étroitement avec un autre élément mal intentionné pour aller braquer les honnêtes citoyens.
Voyons un peu au Nord, ce ne sont pas seulement les peaux rouges qui font des barricades, c’est tout le monde sans exception. Quand les éléments mal intentionnés rendent les armes, ils échangent les balles réelles en étuis ce sont ces balles réelles qui sont vendues aux gens comme Bahanga et Fagaga. Les magasiniers ne sont pas vigilants du tout. Je vous avoue qu’ils sont également complices des bandits. Le système de sécurité des magasins est très critique. Faites y faire un tour au magasin d’armement de Gao. Vous verrez qu’il n’a même pas de porte, en tout cas jusqu’au moment ou je quittais le nord en 2005. Parlons maintenant des rebelles, que les autorités maliennes appellent bandits. Ils n’ont jamais quitté le nord, ils sont tous là-bas, ils ne sont pas du tout perdus. Le colonel Iyad détient la réponse à cette question. Car il est l’un des principaux complices de ses bandits là.
Je demande à la population d’arrêter d’accuser gratuitement l’Algérie qui n’a rien à voir dans cette histoire.
Seulement, les véhicules enlevés sont toujours vendus en Algérie. Et nul ne peut contrôler le vol de véhicules. Fagaga et Bahanga ne sont pas Algériens, ils sont Maliens. Ils sont les cousins directs de Iyad. Ne cherchez même pas loin, Iya roule pour ses cousins de bandits. Cette histoire s’aggrave parce que les autorités ont politisées l’armée.
Les bandits savent que ATT est très faible c’est pourquoi ils demandent des sommes colossales. Il faut reconnaître qu’ils sont en complicité aussi avec les chefs militaires de l’armée, sinon, nous avons à plusieurs reprises coincé Fagaga et Bahanga, mais les autorités sont toujours intervenues en leur faveur. Sans rigueur, il n’y aura jamais la paix au nord.
Voyez-vous par exemple, Fagaga a passé deux ans dans le vide mais j’ai appris que son salaire lui a été envoyé en intégralité par un colonel de la garde nationale. Dites moi : si c’était un sudiste qui avait déserté, qu’allait-il se passer ?».
Moriba Dabo