Les notables de Kidal à propos des négociations d’Alger : L’indépendance ou rien

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Résolution de la crise du nord : Entre tâtonnement et amateurisme
Kidal, dans le Nord-Mali. © AFP

Les protagonistes de la crise du nord ne sont toujours pas dans le vif du sujet alors que de lourds nuages planent sur ces négociations de la dernière chance dont beaucoup espèrent qu’elles aboutiraient à un accord de paix durable voire définitif.

 

 

Réunis à Alger depuis le 1er septembre, le gouvernement et les groupes armés et terroristes ne parviennent toujours pas à s’asseoir autour d’une même table pour la phase de négociations directes. Prévu en fin de semaine dernière, ce premier round a de nouveau été reporté sine die. Cette fois, il semble que ce soit à la demande du négociateur algérien au regard de l’évolution de la situation dans le nord du Mali. En effet, selon plusieurs sources, les chefs et leaders communautaires, des notables et cadres de la région de Kidal ne seraient plus d’accord avec la position de ceux qui sont allés les représenter. Ainsi, ils désapprouvent le Mnla, le Hcua et le MAA, qui, selon eux ne les représentent pas et ne peuvent pas parler en leur nom. On se rappelle qu’à l’issue de leur réunion de coordination à Ouagadougou, fin août dernier, les responsables des groupes armés terroristes islamistes et d’autodéfense étaient d’accord sur le principe du maintien de l’intégrité territoriale et de la laïcité de l’Etat tout en demandant un statut particulier pour les régions du nord.

 

Vent d’incertitude

C’est sur cette base, qui reprend les dispositions de la feuille de route consensuelle signée à l’issue des pourparlers de juillet dernier, que les six groupes ont fait le déplacement d’Alger. Or, alors même qu’ils n’ont pas encore commencé les négociations directes avec le gouvernement malien, ils sont contredits par les chefs et leaders communautaires, des notables et cadres de la région de Kidal qui n’exigent rien moins que l’indépendance de leur Azawad, semant un vent d’incertitude sur cette rencontre.

 

 

La situation vient de se compliquer davantage avec une nouvelle exigence des groupes armés. Profitant du report décidé par les autorités algériennes, cinq d’entre eux (le mouvement d’autodéfense conduit par Me Harouna Toureh étant désolidarisé) sont parvenus à un nouvel accord qu’ils ont soumis aux médiateur et facilitateurs : la définition d’un nouveau statut juridique et institutionnel pour les régions du nord comme préalable à tout dialogue. On se rend bien compte que si le groupe de Me Harouna Toureh s’est désolidarisé, c’est que le consensus de départ est compromis : ni fédéralisme ni partition dans un Mali uni, laïc et démocratique.

 

Si les groupes arabes et touareg restent intransigeants et fermes dans leur nouvelle position, les négociations d’Alger sont vouées à l’échec.

L’Algérie va-t-elle cautionner un échec sous son égide et sur son territoire ? Certainement pas. D’abord, ce serait l’échec personnel des autorités de ce pays. En effet, le grand et puissant du nord s’est engagé à réussir là où d’autres pataugent depuis plus de deux ans. Pour mieux prendre à bras le corps, c’est l’Algérie qui supervise et dirige tous les travaux, même ceux qui se font en atelier technique et en commissions de travail. Les Algériens sont médiateurs, facilitateurs, intermédiaires, entremetteurs, usent de tous les moyens diplomatiques en leur possession, pour la réussite de ces négociations. Mais quel que soit le désir des Algériens de réussir, ils n’iront certainement pas jusqu’à accepter ces nouvelles exigences d’un Azawad fédéral ou indépendant.

 

 

Même combat

Car une quelconque partition du Mali ne peut manquer d’avoir de sérieuses répercussions sur la stabilité de leur propre pays. Le sud de l’Algérie est un prolongement naturel du nord du Mali, c’est-à-dire une zone habitée essentiellement par les tribus touareg et berbères (Arabes). Permettre ou faciliter une partition du nord malien, c’est s’exposer un jour (peut-être très proche) à des revendications ou velléités indépendantistes de la part des populations du sud algérien. C’est s’exposer à la constitution d’un Etat indépendant composé de populations irrédentistes et belliqueuses qui savent, le moment opportun, s’allier à des groupes terroristes et islamistes. L’Algérie peut-elle se permettre de voir menacer son sud dont le sous-sol regorge d’importants gisements de pétrole et de gaz, principales richesses du pays ? Elle sait que l’agitation des groupes rebelles qui exigent l’indépendance est due en grande partie aux perspectives de découverte de pétrole et d’autres matières premières dans cette zone qu’ils appellent Azawad.

 

L’Algérie et le Mali ne sont pas les seuls à se préoccuper de la création d’un Etat touareg. Il y a aussi la Mauritanie et le Niger, deux pays qui comptent également d’importantes communautés nomades. Deux pays également concernés par le projet d’un vaste Etat de l’Azawad. Si la Mauritanie n’a jamais été confrontée à des mouvements séparatistes, le Niger a eu ses rébellions et a toujours su les gérer. Jusqu’à quand ? Pour l’heure, l’Algérie, condamnée à réussir la gestion d’un dossier dont elle s’est volontairement chargée, sait pouvoir compter sur tous ces voisins qui ne peuvent plus se contenter de voir la case du voisin brûler sans rien faire d’autre que parler.

 

Quant aux autorités maliennes, comme à leur habitude elles restent muettes sur les questions essentielles, laissant libre cours aux supputations et conjectures.

Cheick TANDINA

 

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9 COMMENTAIRES

  1. Kidal, une bourgade insignifiante dans l’histoire de l’Afrique, rendu célèbre par la fixation d’un gouvernement et la visite stupide d’un premier ministre. Si Gao ou Tombouctou veulent se séparer il y a à craindre mais que vaut Kidal. De grâce, laissez moi rire! Et à croire que la terre va s’arrêter de tourner

  2. la guerre des 100 ans va commencer au Mali, mais s’il plais à Dieu le GRAND MALI va s’en sotir plus aggrandi. si la france cesse de se battre au Nord Mali parce la CHINE s’est portée candidate au développement du Mali, cela veut veut dire sans détour que la France ne cherche même pas à se positionner au Mali mais plutôt à détruire ce pays. Par ailleur, il faut se lever et suivre pas à pas les investissement de nos prêts contractés , car ce sont nos enfants, petits enfants, et arrière petits enfants qui vont payer la note; rentabilisons donc cet investissement s’il est trouvé. VIVE LA CHINE. VIVE LE MALI; merci la GRANDE RUSSIE pour sa détermination à nous accompagner pour détruire les djihadistes narco traficants..

  3. Quand on va en négociation on utilise pas le terme ça ou rien. C’est un manque de respect quand des gens de Kidal demandent l’indépendance et veulent que leur soient données d’autres régions mais tout cela veut dire qu’ils ont finalement choisi la voie de la guerre. La guerre on sait comment ça commence mais personne ne sait comment ça se termine. Quand est ce que les leaders Touaregs vont cesser d’envoyer la jeunesse de leur communauté à la boucherie. A chaque conflit d’autres personnes meurent c’est vrai mais il y’a aussi beaucoup de jeunes touaregs qui disparaissent pour une population qui n’est déjà pas nombreuse cela pose de sérieux problèmes quant à l’avenir de cette communauté.

  4. Monsieur le journaleux, cherchez votre bouteille de whisky par d’autres moyens au lieu de venir nous servir de telles insanités. Les touaregs arabes ou nomades comme vous le dites, sont chez eux en Mauritanie et en Algérie. Ils n’ont jamais fait l’objet de massacre et ce sont les fils de ces nomades qui dirigent d’ailleurs la Mauritanie. Ce qui n’est pas le cas au Mali, un état voyou qui considéré les touaregs arabes comme des ennemis, voire des esclavagistes qu’il faut affaiblir ou massacrer par peur maladive qu’ils reviennent un jour “réduire les maliens fonces en esclavage”. Quelle idiotie, quelle ignominie de la part du Mali!!!

    • Mr Moi-même, vous dirigez en Mauritanie parce que vous êtes majoritaires. Le monde entier sait comment sont maltraité les noirs en mauritanie. Pour diriger un pays il faut passer par les elections et non pas par les armes.Vous êtes toujours les premiers à prendre les armes contre le pouvoir central et apres vous parlez de massacre. Chaque fois que les communautés maliennes commencent à vivre en symbiose, vous venez créer la division.

  5. Vivement l’independance de KIDAL !
    😆 😆 😆 😆 😆 😆 Cette region de KIDAL et environ n’est qu’un fardeau pour le reste de la nation. Donnons-les cette independance pour qu’ensuite ils viennent tous se refugier a GAO ,MENAKA et TOUMBOUCTOU pour ne pas crever de faim. KIDAL est d’ailleurs la seule ville du MALI que le citoyen lambda ne sait pas situer sur une carte parce qu’il n’a rien a foutre labas ! 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    DEBARRAS OU RIEN, IL N’Y A RIEN A NEGOCIER AVEC CETTE REGION ET CE PEUPLE STERILE COMPOSE D’IFOGHAS ET DE CHAMANAMAS. ON N’A QUE FOUTRE DE KIDAL ET DES IFOGHAS. 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

  6. Une question, les notables de Kidal exigent l’independance de Kidal ou des régions du nord car ils ne representent que la région de kidal. A cet effet ils ne peuvent pas parler au nom des autres régions du nord. La région de kidal seulement ne peut pas imposer sa volonté au reste du Mali. La population touaregue et arabe ne represente a peine que 1% des 15 millions de maliens et ils ont cree cinq groupes armées gonflées par des mercenaires et islamistes venus de Mauritanie, Algerie, Libye et Niger. Selon un dicton “Celui qui regnera par les armes perira par les armes”. Les populations de Gao et de Tombouctou dont je suis issu n’ont jamais demandé une quelconque independance. Nous resteront maliens. Personne ne peut contre notre volonté nous retirer cette nationalité. Les notables de kidal peuvent demander l’independance de Kidal dont ils representent mais pas de toutes les régions du nord.

  7. Une question, les notables de Kidal exigent l’independance de Kidal ou des régions du nord car ils ne representent que la région de kidal. A cet effet ils ne peuvent pas parler au nom des autres régions du nord. La région de kidal seulement ne peut pas imposer sa volonté au reste du Mali. La population touaregue et arabe ne represente a peine 1% des 15 millions de maliens et ils ont cree cinq groupes armées gonflées par des mercenaires et islamistes venus de Mauritanie, Algerie, Libye et Nigerde G. Selon un dicton “Celui qui regnera par les armes perira par les armes. Les populations Gao et Tombouctou dont je suis issu n’ont jamais demandé une quelconque independance. Nous resteront maliens. Personne ne peut contre notre volonté nous retirer cette nationalité. Les notables de kidal peuvent demander l’independance de Kidal dont ils representent mais pas de toutes les régions du nord.

  8. Nous sommes pour la négociation et une justice équitable et une réconciliation des cœurs. Indépendance ou rien veut dire que la guerre est inévitable. le pouvoir doit prendre les dispositions pour mettre les vrais militaires dans leur droit et faire un recrutement dans les villages pour avoir une bonne formation afin d’avoir une armée digne du mali. 😈 😈

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