A travers une rencontre qu’ils ont tenue, lundi dernier, au siège de l’Association des Municipalités du Mali (AMM), les maires, venus de plusieurs localités du Mali, ont réfléchi sur la stratégie à mettre en œuvre pour venir en aide aux populations du nord. Mais aussi, à la stratégie à mettre en œuvre pour jouer leur partition dans la libération du nord. C’était sous la présidence du Président de l’Association des Municipalités du Mali(AMM), Boubacar Bah.
D’entrée de jeu, le président de l’AMM, Boubacar Bah dit Bill, indique que cette réunion a été organisée par son institution, qui entend jouer sa partition dans la libération du nord-Mali.
Selon lui, c’est l’occasion aussi pour le bureau de l’AMM de rendre compte de ce qui a été fait depuis le début de la crise du nord.
Mais aussi, de réfléchir sur la stratégie à mettre en place pour mobiliser leur solidarité à l’endroit de leurs collèges et des présidents d’Assemblées régionales, restés aux cotés de leurs populations. Malgré l’occupation de leurs villes par le MNLA et ses alliés islamistes : Ançar dine, Aqmi.
Selon Boubacar Bah, après le départ de l’administration, ce sont ces derniers qui sont restés pour jouer leur rôle d’officier de police judiciaire, avec les chefs coutumiers.
A en croire le président de l’AMM, la solution à la situation du nord passe par la décentralisation. Il suffit que la volonté politique suive, estime t-il.
Lors de cette rencontre, plusieurs témoignages ont été faits par les maires provenant des régions occupées, ou touchées par les conséquences de cette occupation.
« Depuis que les trois régions sont tombées entre les mains des rebelles, Mopti a eu des soubresauts inimaginables. Car cette ville est une ville de brassage entre le nord et le sud. En plus d’être un carrefour. Lorsque les rebelles sont entrés à Douentza, c’était la débandade totale à Mopti. Car, il avait été annoncé aux populations que la ville de Mopti serait la prochaine cible. Et du coup, l’administration, les banques, les commerces, les écoles etc. ont tous fermé. », déclare M. Oumar Bathily, maire de Mopti.
Selon lui, cette situation a eu des conséquences économiques incommensurables sur la région de Mopti. Car les banques, par peur d’être attaquées, n’ouvrent toujours pas, même si au niveau de l’administration et les services déconcentrés, les choses reprennent. Timidement.
A en croire M. Bathily, c’est la paralysie totale dansla Venisemalienne. Car, les populations, par peur, ont fui. Les cercles de Youwarou, de Douentza sont déserts par endroits endroits.
« L’amertume que nous avons, c’est que les populations se sont senties abandonnées. Car après l’occupation de Douentza, c’est la panique générale à Mopti. Les populations ont presque abandonné la ville ou sa banlieue. Et du coup, Mopti se meurt à petit feu. », a-t-il conclu.
Le maire de Sangha s’est appesanti sur la situation de l’école. Selon lui, depuis que les rebelles ont occupé le nord et une partie de la région de Mopti, l’école ne fonctionne plus. Et c’est la débandade totale au sein de la population.
Pour sa part, Mme Konté Fatoumata Doumbia, maire de la commune I du district de Bamako dira : « nous avons compris que les populations du nord se sentent abandonnées. Et que les élus locaux doivent faire quelque chose. Et nous allons jouer notre partition ».
Face à cette situation, les maires ont promu de jouer, pleinement, leur partition. Le président de l’Association des Municipalités du Mali, Boubacar Ba dit Bill promet que son organisation manifestera sa solidarité. Non seulement, à l’endroit des populations ; mais aussi, en faveur de leurs collègues restés sur place, au risque de leur vie.
Dieudonné Diama