Les jeunes de Gao se désolent du manque de reconnaissance de l’Etat

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Dans le cadre des commémorations de leur premier anniversaire, les jeunes patrouilleurs de Gao étaient face à la presse ce samedi 13 avril 2013, à la maison de la presse. Il s’agissait, pour eux, de faire le bilan d’une année de résistance farouche contre les occupants de leur ville. Avec plus d’une trentaine de blessés et 5 morts dans leurs rangs, ces jeunes patriotes disent ne pas comprendre le manque de reconnaissance de l’Etat à leur égard. La conférence était animée par le secrétaire administratif du mouvement, Sidy Oumar Cissé ; le chargé de communication, Aladji Badou Traoré et Hamid Boubacar Touré, le représentant du mouvement à Gao.

La conférence a débuté par une projection de film résumant les activités menées par les patrouilleurs de Gao. Dans ce film, on voit la brigade de vigilance en patrouille. Cette patrouille qui est l’activité principale du mouvement se déroule toutes les nuits dans tous les quartiers et villages environnants de Gao.et, plusieurs voleurs ont été appréhendé et beaucoup de matériels récupérés au cours de ces rondes. Sur les images, après le pillage de certains services sanitaires l’hôpital, le CSRF, lors de la prise de Gao par des groupes armés les jeunes patrouilleurs se sont joints aux médecins volontaires et à la population de la ville de Gao pour assainir les services sanitaires et à la récupération des différents matériels de ses services à travers la ville.  Les jeunes patrouilleurs ont eu à mener plusieurs marches de protestation dans la ville de Gao pendant l’occupation. La première marche a eu lieu le 14 mai 2012 suite à l’agression des jeunes de la ville et à la destruction de leurs matériels de jeu par des éléments armés. Quant à la seconde et la troisième marches, elles ont eu lieu le 26, 27 juin 2012 suite à l’assassinat du conseiller municipal, M. Idrissa Omorou Maiga par des éléments du MNLA. Et toutes ces marches ont été réprimées dans le sang. Selon Hamid Bocar Touré, les jeunes patrouilleurs de Gao n’ont fait que leur devoir de génération. « Nos objectifs sont de protéger les personnes et leurs biens ; d’aider les armées dans la reconquête des territoires occupés et de lutter pour la réinsertion socioprofessionnelle des jeunes. Une fois que l’armée est arrivée, on a arrêté les patrouilles. Et, notre rôle se limite à les renseigner », a-t-il dit. Le jeune leader s’est dit frustré du manque de reconnaissance de l’Etat. « Tout ce que nous avons fait jusqu’à présent, nous l’avons fait de façon spontanée. Nous ne demandons rien en retour. Mais on aurait, au moins, souhaité une reconnaissance de l’Etat », s’est indigné Hamid Bocar Touré.  Les jeunes patrouilleurs, fidèles aux idéaux et au respect des valeurs de la république, ont rendu le tablier tout en mettant fin aux activités de patrouilles. « Nous allons ériger la brigade en association dans les jours à venir afin de substituer à toute idée de milice et de mieux répondre aux aspirations de la nation », a déclaré Sidy Oumar Cissé. Ils ont salué l’intervention armée qui a permis la libération des villes du Nord. Cependant dans le souci de pérenniser les acquis de la libération, ils demandent la participation de la jeunesse dans le processus de négociation ou de dialogue. Les jeunes patrouilleurs demandent aux institutions internationales et sous régionales d’aider le Mali en général et les régions du nord en particulier. Et cela,  dans le cadre des projets de développement afin de garantir une réinsertion socioprofessionnelle durable des jeunes désœuvrés et désorientés par le fait de l’occupation.

Madiassa Kaba Diakité

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