Les héritiers africains de Ben Laden

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l ne faut pas enterrer al Qaida trop vite. Le réseau terroriste retrouve un second souffle en Afrique.

Des combattants du MUJAO dans le Nord du Mali, le 10 septembre 2012. Reuters

Le mouvement terroriste al Qaida semble, si ce n’est déjà le cas, s’essouffler. En tout cas, on constate que 11 ans après les attentats du 11-Septembre, et une année après la mort du cerveau de ces actes terrifiants dont l’Amérique et le monde entier se souviendront longtemps, al Qaida a du mal à reprendre ses marques. Mort le serpent? Mort le venin? L’on est tenté de dire oui.

Depuis que l’ennemi juré des Américains a été envoyé ad patres, le 2 mai 2011, au Pakistan, suivi de la mort de certains chefs du mouvement, dont Abou Yahya al-Libi, bras droit de Ayman al Zawahiri, son successeur, la nébuleuse n’a plus réussi à perpétrer des attentats en Occident encore moins aux Etats-Unis.

Même les messages qu’elle diffusait à chaque anniversaire du 11-Septembre, ainsi que ceux de revendication d’attentats, sont devenus rares, pour ne pas dire rarissimes.

Il est évident que l’élimination de nombre de chefs d’al-Qaida à travers le monde comme ceux d’Irak, Abou Moussab Zarqaoui, ou le n°2 du Yémen, Saeed al-Shihri, a porté un coup dur à l’«Internationale terroriste».

Selon toute vraisemblance, les attentats du 11 septembre 2001 ont donné une autre dimension à la lutte contre le terrorisme. Et comme on le dit, mieux vaut pécher par excès de méfiance que par excès de confiance. Les Américains, en particulier et les Occidentaux en général, ont mis tous les moyens en œuvre pour sécuriser leurs frontières et leur territoire.

Principales cibles, les Américains et les Européens

Des moyens très sophistiqués tels que les drones sont utilisés pour traquer ces fous de Dieu et déjouer les attentats qu’ils préparent contre le territoire américain. Certes, al Qaida a du plomb dans l’aile, mais peut-on pour autant signer son acte de décès?

Il est certain que le mouvement est devenu l’ombre de lui-même et ne peut plus réaliser de hauts faits ni dans l’Hexagone, ni aux USA. Reste que les mouvements qu’il a secrétés en Afrique et dans le Golfe arabique continuent à terroriser les «croisés».

Tel un serpent de mer, la nébuleuse s’est métastasée en Afrique à travers AQMI (Al Qaïda Mahgreb), Boko Haram, MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), shebabs, etc…

Ces mouvements qui ne sont autres que les héritiers africains d’Oussama Ben Laden ont pour principales cibles les Américains et les Européens qu’ils prennent en otages sur le sol africain: pour eux ils représentent une grosse mine d’argent.

Et c’est un euphémisme de dire que ces mouvements terroristes ont de beaux jours devant eux, dans la mesure où les pays africains manquent de moyens mais aussi et surtout de stratégies pour venir à bout de ces groupes terroristes. Il faut même craindre leur prolifération.

Le continent noir a déjà trop de maux de toutes natures pour oser faire face tout seul à ces mouvements djihadistes tous aussi fortunés les uns que les autres. Et ce n’est pas le Nigeria qui lutte vainement contre Boko Haram ou la Somalie, qui subit les attaques mortelles des shebabs, encore moins le Mali, où l’on lapide les couples à mort et ampute bras et jambes, qui déposeront dès demain les armes.

Oussama Ben Laden est certes mort, mais son idéologie est loin de l’être. Et il va falloir redoubler d’efforts dans la lutte contre le terrorisme. Car, l’Afrique où le mouvement s’est déporté, en constitue un terreau propice au regard du désœuvrement de sa jeunesse et des moyens obsolètes dont dispose le continent pour lutter efficacement contre les terroristes.

Dabadi Zoumbara (Le Pays) / slateafrique.com/12/09/2012

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