L’étau continue de se resserrer autour de l’organisation de Abdelmalek Droukdel.
Les ex-rebelles touaregs maliens sont finalement impliqués dans la guerre menée dans la région du Sahel contre le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC).
Ces ex-rebelles qui avaient repris les armes en 2006 contre le gouvernement malien avaient, de tout temps, exprimé leur détermination à lutter contre les éléments de l’organisation de Abdelmalek Droukdel, actuel «émir» national du GSPC, mais le conflit armé qui les opposait au gouvernement malien était loin de favoriser cette option. Ce qui faisait l’affaire du GSPC qui trouvait la latitude de déplacement dans certaines zones du Mali, en particulier le nord du pays.
L’accord d’Alger qui, heureusement, a permis de mettre fin à cette guerre opposant les touaregs maliens au gouvernement de ce pays favorise donc la convergence des efforts dans la lutte contre le GSPC qui, à coups d’enlèvements et autres actes terroristes, tente de trouver un financement à ses activités par l’obtention de rançons, et «internationaliser» la situation dans cette région par une intervention militaire étrangère dans le Sahel. Unique «issue» pour le GSPC d’échapper à l’étau resserré contre lui en Algérie.
Par cette intervention militaire étrangère, le GSPC tenterait de faire croire à la «justesse» de sa propagande, accusant les Etats de la région d’être «à la solde de l’Occident»»»» et, par là, contourner les difficultés rencontrées dans le «recrutement» en Algérie en gagnant à sa cause des «djihadistes» de pays de cette partie de l’Afrique.
«Astuce» que l’Algérie tente de déjouer par l’initiative interdisant le paiement de rançons et le refus de l’intervention militaire étrangère, dans la région, qui ne ferait que renforcer le GSPC et lui permettre d’obtenir un second souffle. D’autres succès sont venus conforter l’action algérienne, dont l’installation d’un commandement militaire unifié, représentant les armées de la région du Sahel, chargée de coordonner la lutte contre le GSPC et l’implication des touaregs maliens dans cette lutte.
Ce serait, d’ailleurs, dans ce cadre que le colonel Ba Moussa, un responsable des ex-rebelles touaregs maliens qui avaient repris les armes en 2006, est nommé chef des unités spéciales, a rapporté l’AFP qui a annoncé que le président malien Amadou Touamni Touré a procédé hier à un changement quasi général dans le commandement militaire du nord du Mali pour renforcer la présence de l’armée dans cette zone confrontée au GSPC.
«Presque tous les commandants militaires dans le nord ont été remplacés», indique un document du ministère malien de la Défense cité par l’AFP. «Il y a deux cas de sanctions dans les mutations. Pour le reste (des changements), a expliqué à un responsable du ministère, cité par l’AFP, certains officiers étaient restés sur place depuis plus de cinq ans. C’était lassant pour eux», a-t-il précisé.
Les officiers sanctionnés et les raisons de cette mesure n’ont pas été précisés.
Un «nouveau découpage sécuritaire» en rapport avec la nouvelle politique de défense prévoit la création de «beaucoup plus de postes de sécurité pour occuper les zones laissées sans troupes», selon la même source, citée par l’AFP.
Ces unités, prévues par les accords de paix signés en 2006 entre Bamako et les ex-rebelles touaregs, seront chargées sous le commandement de l’armée régulière de la sécurisation du Nord du Mali que le GSPC tente de transformer en base arrière.
Par M. Abi
Le Temps d’Algérie (letempsdz.com) – 26-12-2010