Les Etats du Sahel s’unissent contre le trafic d’armes : Le Mali et ses partenaires aux trousses de 26 trafiquants

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L’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger ont récemment mis en place une cellule de sécurité conjointe destinée à lutter contre les menaces croissantes que pose la circulation d’armes en provenance de Libye. Des experts des quatre Etats du Sahel partageront leurs informations et surveilleront les trafics d’armement en provenance de Libye et à destination de leurs pays. D’ores et déjà, le Mali et ses partenaires se sont lancés aux trousses de 26 trafiquants.

Les agences de sécurité des Etats membres de cette cellule ont diffusé une liste de 26 individus "soupçonnés d’être de gros trafiquants d’armes libyennes", a fait savoir le quotidien El Khabar dans son édition du jeudi 6 octobre. Ces suspects sont originaires de Mauritanie, du Mali, du Niger, d’Algérie, du Nigeria, du Tchad, du Sénégal, de Libye et du Burkina Faso.

Parmi eux se trouvent notamment Yahia Djouadi, l’émir au Sahara d’al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), et son commandant militaire, Abdelhamid Abou Zeid.

Les experts en armements ont révélé que quatre groupes opéraient dans la région. Trois d’entre eux se livrent au trafic d’armes dans la région du Sahel-Sahara et au-delà, et le quatrième opère pour le compte d’AQMI, selon El Khabar.

Les armes transportées en contrebande par ces gangs "comprennent des obus d’artillerie, des roquettes antichars et des munitions pour roquettes", a indiqué une source proche des services de sécurité mauritaniens à Magharebia, sous couvert d’anonymat.

Ces armes sont légères et faciles à cacher, a ajouté cette source. "La prolifération de ces armes s’étend au-delà des pays du Sahel directement affectés par le terrorisme, et concerne des pays moins exposés à ses dangers, comme le Sénégal", a ajouté cette même source.

"Les pays du Sahel s’inquiètent de plus en plus de voir des armes sophistiquées tomber aux mains d’al-Qaida dans le désert et dans la forêt de Wagadou, que les armées mauritanienne et malienne ont d’énormes difficultés à contrôler", a ajouté Mohamed Ould Abdou, spécialiste de la sécurité au Sahel. "Cette mesure de coordination entre les quatre Etats du Sahel pourrait être une réponse décisive aux rapports faisant état de la disparition de missiles air-sol dans les entrepôts libyens."

Ce qui vient compliquer une situation déjà difficile est l’alliance entre les trafiquants d’armes, les troupes de Mouammar Kadhafi, les rebelles touaregs et des éléments d’al-Qaida, a ajouté Ould Abdou. Al-Qaida contrôle près de 70 pour cent des contrats de contrebande d’armes, a ajouté cet expert.

"A cela s’ajoute le fait que les trafiquants d’armes tirent des profits énormes de leurs opérations", a-t-il précisé. "La plupart des petits trafiquants ont pour leur part recours à d’autres méthodes, notamment l’échange de pièces détachées et le trafic de combustible pour les armes légères."

"La guerre en Libye a fourni à al-Qaida l’occasion d’obtenir un armement léger parfaitement adapté à la guerre de type guérilla que l’organisation mène contre les armées régulières, comme le Strela-2 ou le SA-7 Grail", a expliqué à Magharebia Ham Ould Rajel, ancien officier à la retraite. "Le danger de cette roquette est qu’elle est facile à transporter sur l’épaule et qu’elle peut atteindre des appareils volant à une altitude pouvant atteindre 1 500 mètres."

 

Il y a deux semaines, El Khabar avait indiqué que des soldats algériens avaient abattu huit terroristes et en avaient blessé trois autres dans la région désertique proche de la frontière nigérienne. Ces soldats avaient saisi des armes venues de Libye, notamment "des missiles antichars de fabrication russe, des roquettes de moyenne portée, une grande quantité de munitions et d’explosifs, et des postes émetteurs sans fil modernes", avait précisé le quotidien algérien.

 CRIDEM         


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