Les Chefs Touareg du Mali et du Niger à Alger : Réglages de paix et de sécurité

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La médiation de l’Algérie a toujours abouti à la conciliation des frères ennemis. Il y va aussi de la sécurité des frontières sud de l’Algérie et de toute la région du Sahel.
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rnDes chefs rebelles touareg nigériens et maliens ont achevé, vendredi, une visite de «plusieurs jours» en Algérie. Cette escale était destinée à débattre du «processus de paix» dans le Nord du Mali et du Niger, là où sont installées les populations touarègues, signale-t-on sur un site Internet utilisé par les rebelles touareg. Agaly Alambo et Ibrahim Ag Bahanga, respectivement responsable du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ) et chef de file des rebelles touareg maliens en conflit avec les autorités de Bamako, se sont rendus à Alger pour tenter de désamorcer, avec l’apport de la médiation algérienne, une crise qui perdure depuis longtemps.
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rnLes deux responsables de la rébellion targuie au Niger et au Mali «viennent de passer plusieurs jours en Algérie où ils ont rencontré des officiels algériens pour parler de processus de paix et de leurs problèmes», a en croire également l’AFP, rapportant des déclarations d’une source du comité de suivi des accords d’Alger, s’exprimant sous couvert de l’anonymat. Les accords d’Alger, rappelons-le, ont été signés en juillet 2006 entre le gouvernement malien et les ex-rebelles touareg sous médiation algérienne. Il faut reconnaître que la médiation de l’Algérie a toujours abouti aux conciliations des frères ennemis. Il y a quelques jours seulement, l’Algérie, sollicitée par Bamako en vue de contribuer aux efforts de paix, a dégagé avec le Mali une cagnotte de 1,15 milliard de Fcfa (1,75 million d’euros) pour mettre en application les accords d’Alger.
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rnC’est un fonds spécial destiné à développer les trois régions du nord du Mali, qui abrite, les populations touarègues tel qu’il est mentionné dans la Charte de paix signée en 2006 entre les rebelles touareg et le gouvernement central de Bamako.
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rnPour la toute récente escale à Alger de Ibrahim Ag Bahanga, une source proche de l’ambassade d’Algérie à Bamako a confirmé cette visite en précisant que l’Algérie «sera toujours présente dans la sous-région pour contribuer à la préservation de la paix». Le retour à la violence dans le nord du Mali est l’effet direct de la non-application des accords d’Alger, restés lettre morte dans les tiroirs du gouvernement malien. Ces accords, rappelons-le, prévoient le renoncement des Touareg à la lutte armée et à l’accélération par les autorités maliennes du développement des trois régions du nord du Mali, désertiques, et qui abritent l’essentiel de la communauté touarègue malienne.
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rnDes revendications similaires ont été énoncées par le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), une organisation touarègue en conflit avec le gouvernement de Niamey. Le conflit entre les deux parties antagonistes, rebelles touareg nigériens et autorités de Niamey, a en tout cas mal tourné ces dernières semaines en l’absence d’une volonté des deux parties de trouver une issue à la crise. Ainsi, la cause des rebelles touareg nigériens est similaire à celle des Touareg du nord du Mali (Kidal), lesquels avaient usé eux aussi des armes contre le gouvernement central du Mali. Le MNJ, lit-on dans un précédent communiqué diffusé sur son site Internet, réclame «une juste et équitable répartition des retombées des ressources du sous-sol nigérien».
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rnLe MNJ, apparu en février dernier, réclame aussi une meilleure insertion des Touareg dans l’armée, les corps paramilitaires et le secteur minier local. Les rebelles du MNJ ont dû faire la révolution pour accepter une médiation, car, au début du mois d’août dernier, le Mouvement des Nigériens pour la justice avait indiqué texto: «Toute ingérence de quelque nature qu’elle soit est considérée dans la situation actuelle comme un parti pris flagrant dans le conflit qui nous oppose au pouvoir central de Niamey.» Autrement dit, la logique de guerre est réaffirmée et, par ricochet, toute forme de négociation est rejetée d’avance.
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rnQuelques semaines plus tard, le chef de file des rebelles touareg du Niger séjourne à Alger pour discuter de la paix. C’est dire que l’Algérie ne manque aucunement aux rendez-vous de paix. Il y va aussi de la sécurité des frontières Sud de l’Algérie et de toute la région du Sahel, convoitée surtout par Washington au nom, tout bonnement, de la logique de «lutte antiterroriste dans le monde».
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rnAli TITOUCHE

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L”Expression, ALGER (7 octobre 2007)

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