Léré : Des communautés fument le calumet de paix

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Après la guerre avec son corolaire  de déchirement de tissu social et de morts. Les communautés de Léré (une commune située dans la région de Tombouctou, cercle de Niafunké) ont décidé de fumer le calumet de paix. 

Connue pour être un lieu de brassage de nombreux peuples tels que les Arabes, les Tamasheqs, les Sonrais, les Bozos, les Bambaras, ou encore les Peulhs, Léré est un carrefour culturel et commercial à quelques lieux de la Mauritanie. La crise qu’a connu le Mali à sérieusement endommagé le tissu social de la localité, poussant beaucoup de familles à  se réfugier en Mauritanie et à se déplacer à l’intérieur du Mali. Malgré la libération de la ville et la fin officielle des hostilités, la peur et la méfiance sont toujours de mise dans les esprits.

Pour réconcilier les cœurs et les esprits, cette localité a abrité, la semaine dernière, une importante rencontre intercommunautaire qui était placée sous le signe de la paix et de la Réconciliation Nationale. Initiée par le maire de la ville et placée sous l’égide du Ministère de la Réconciliation nationale, elle a vu la participation du Ministre Zahabi Ould Sidi Mohamed, des élus de la région (députés et maires), mais également les maires des villes mauritaniennes voisines, de plusieurs délégations de réfugiés maliens de Mauritanie (touareg, peuhls…), une délégation conjointe de la CMA et de la Plateforme, ainsi que du Directeur Adjoint de la Division des Affaires Civiles de la MINUSMA Vahram Abadjian.

En effet, la paix et la réconciliation, préalables majeurs au retour de ceux qui avaient fui les combats et à la reprise du développement de la localité. Un point de vue partagé par tous et qui est apparu dans les différentes allocutions des représentants des populations, des élus et des groupes armés.

De l’avis général, la tenue de ce dialogue intercommunautaire est à saluer, compte tenu de l’importance qu’il revêt dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix. Le ministre de la Réconciliation Nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a réitéré l’engagement de l’Etat à accélérer le processus de DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion), avant d’en exhorter les partenaires à accompagner le retour et la réinsertion des réfugiés et des déplacés internes, avec non seulement des assistances d’urgences, mais aussi avec des projets intégrateurs de relèvement  communautaires. Ceci, afin de faciliter leur réinsertion sociale. Parmi les grands besoins exprimés il y a entre autre l’eau, l’électricité ou encore les activités génératrices de revenus.

A l’issue de la rencontre, les femmes et les jeunes ont tous exprimé la nécessité de continuer le dialogue entre les communautés au niveau communal, mais aussi dans les camps de déplacés des pays voisins. Il faut aussi signaler l’impérieuse nécessité d’accompagner le processus.

Force est de reconnaitre que cette rencontre, au regard de la forte mobilisation qu’elle a suscité, non seulement de la part des  habitants de la ville et des environs, mais aussi des réfugiés et déplacés, aura été un franc succès. Un succès, qui doit être consolidé à travers la poursuite du dialogue, le renforcement des mesures sécuritaires et la mise en œuvre de certaines dispositions prises, comme l’ouverture prochaine d’un camp de la MINUSMA à Léré. Un succès est donc un point de départ vers la paix et la réconciliation dans la zone.

Agmour

 

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