Leçon de géopolitique : « Cellule de crise » sur la guerre au Mali de France 2 révèle des détails plus que troublants sur Serval

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Troupes françaises venues en renfort pour l'opération Serval (AFP)

Très certainement bon nombre de maliens auront suivi avec un grand intérêt l’émission mensuel de la chaine France 2, le dimanche 02 octobre.  « Cellule de crise » portait sur la guerre au Mali. Une émission qui aura surpris par le nombre et la variété des détails révélés, certains paraissant même loufoques. L’on apprend par exemple que le président Hollande avait une fois feint d’aller aux toilettes pour en réalité se concerter à la hâte avec ses conseillers alors qu’il était en entretien avec le président Dioncounda. Egalement, les limites de l’Etat malien y sont exposées, les lacunes criardes de l’Armée malienne, l’appel téléphonique du président Dioncouda Traoré à l’Elysée, mais aussi et surtout une incohérence au niveau du timing du début de Serval, les liens entre MNLA et armée française ou encore cette convention qui garantit une sorte d’immunité aux soldats de Serval signée entre Bamako et Paris.

Au début du documentaire de 90 minutes, le décor est planté. L’Armée malienne se repli de la ville de Konna laissant armes, bagages et Pick-ups. Impuissant, le président Dioncounda Traoré appelle le président François Hollande pour lui demander expressément d’intervenir militairement au Mali. En paraphrasant, il aurait dit que si Hollande n’intervenait pas que non seulement lui serait mort  et que s’en aurait été fini du Mali. Une lettre des autorités de transition adressée à l’Elysée demandait seulement un appui aérien. Manifestement, elles auraient quelque peu sous-estimé la puissance de frappe des terroristes. Plus tard, le terrain imposera une intervention militaire pure et simple, dans tous les domaines. Cependant, d’après le témoignage d’un berger malien de la ville de Konna recueilli par les auteurs du reportage, les Forces Spéciales françaises seraient intervenues quelques heures avant la proclamation officielle du début de Serval, le 11 janvier 2013. Lequel berger regrette la perte de plusieurs membres de sa famille décédés à cause des bombardements des hélicoptères de ces Forces Spéciales. En outre, le documentaire révèlera l’existence d’un accord signé entre Bamako et Paris de plusieurs pages et qui prévoit entre autres, l’impossibilité pour les victimes de bavures militaires de Serval de traduire un quelconque responsable militaire français devant les tribunaux. Le pauvre berger ne peut donc que se remettre à Dieu.

Complicité Armée françaises-MNLA

Les Forces Spéciales françaises qui furent en première ligne de la guerre contre les narco terroristes étaient en constante coopération avec des rebelles et autres blanchis des groupes armés islamistes. C’est le cas par exemple de ce combattant touareg qui proposa ses services. Une collaboration purement militaire arguait le Chef des Forces Spéciales car les rebelles de façon générale avaient une bonne connaissance du terrain contrairement à eux. Le combattant touareg qui témoigna dans l’émission disait qu’il était payé à 25 000 F par jour.

La mort de l’Emir d’Aqmi

La mort d’un des barons du narco terrorisme, l’algérien Abou Zeid, fut également l’objet de révélation. Alors que les informations jusqu’ici confirmait sa mort le 22 février 2013 à l’Est de la vallée de l’Ametettai, « Cellule de Crise » s’appuyant sur une conversation téléphonique démontre plutôt qu’il aurait été tué 5 jours plus tard et plutôt à l’ouest de la vallée.

Tombouctou, enjeu politique pour Hollande

Une autre révélation, c’est le haut intérêt que portait le président Hollande pour la ville de Tombouctou pour tout ce qu’elle représente dans l’Histoire de l’humanité. Pour des raisons politiques et de légitimité auprès de l’opinion française, il ordonna aux troupes de Serval d’accélérer la cadence et d’immédiatement foncer sur la ville des 333 saints après la prise de Gao. Chose que stratégiquement et militairement était très difficile comme l’a expliqué un haut gradé de l’Armée française. Selon lui, leur rôle n’est pas de contester la décision de la hiérarchie. Il est de rendre possible la décision politique.

Ahmed M. Thiam

thiam@journalinfosept.com

Commentaires via Facebook :

7 COMMENTAIRES

  1. …’ ce combattant touareg qui proposa ses services. Une collaboration purement militaire arguait le Chef des Forces Spéciales car les rebelles de façon générale avaient une bonne connaissance du terrain contrairement à eux…’ … /// …
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    Les rebelles de façon générale avaient une bonne connaissance du terrain contrairement à eux…! Et mieux que l’Armée Malienne…?

  2. …’ le documentaire révèlera l’existence d’un accord signé entre Bamako et Paris de plusieurs pages et qui prévoit entre autres, l’impossibilité pour les victimes de bavures militaires de Serval de traduire un quelconque responsable militaire français devant les tribunaux. Le pauvre berger ne peut donc que se remettre à Dieu…’ … /// …
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    Le pauvre berger ne peut donc que se remettre à Dieu… et à l’ETAT Malien…!

  3. Ce qui fait mal au cœur dans cette vidéo , c’est encore l’arrogance et le paternalisme de la France
    Quand le président intérimaire du Mali Dioncounda Traoré demande au téléphone une intervention rapide de la France , il lui a été conseillé de le faire par écrit en bonne et due forme. Une demande motivée par des photos satellites plus ou moins truquées faisant miroiter une attaque terroriste sur la capitale par centaine de pick-ups équipés de mitrailleurs lourds
    Quand la demande fut faite par écrit , elle fut refusée parce qu’elle ne convenait pas .
    Il fallait reformuler la demande parce que le Mali ne demandait à la France qu’un appui aérien sans militaire français au sol .
    En effet le Mali n’avait pas besoin d’une intervention terrestre de la France mais uniquement une intervention aérienne . Un appui aérien allait largement suffire et l’armée malienne pouvait faire le reste .

    La France voulait une intervention totale et entière , aérienne et terrestre pour ensuite imposer le MNLA aux autorités maliennes. Avant l’intervention de la France au nord du Mali , le MNLA était complètement défait et aucun de ses membres n’était présent au nord du Mali .
    L’opération Serval a permis de réinstaller et de remettre en selle le MNLA au nord du Mali
    L’opération Serval a aussi permis à la France de demander et d’obtenir une base militaire au nord du Mali .

    Cette opération Serval a aussi permis à la France d’avoir une présence militaire permanente dans la bande sahélo saharienne pour un temps encore indéfini .

    Une intervention française qui n’allait jamais avoir lieu si le MNLA avait pris le dessus sur les autres groupes de terroristes et de bandits armés pendant leur longue occupation de plus de huit mois
    Si le MNLA qui avait tout de suite après la conquête des trois régions du nord déclaré l’indépendance de l’Azawad sur France 24 était resté maitre du terrain , la France n’allait jamais intervenir . La France allait décliner et refuser toute forme d’intervention sous prétexte qu’elle n’a pas à intervenir dans une guerre civile .

    Ce que je demande à l’Etat malien c’est de tout faire pour indemniser le vieux monsieur qui a tout perdu , y compris les membres de sa famille sous les premières bombes françaises à Konna .

    • Pour sa brillante analyse, Mynti a mérité de ma part , un verre de thé à mente et un méchoui de chameau sur la dune Chirac , dans les environs de ma ville sainte de Tombouctou .

  4. LES HOTAGES ET LEURS RAVISSEURS SE FOFILAIENT A DES DIZAINES DE METRES DES TROUPES FRANCAISES SANS ETRE INQUIETES, TOUT CA -C’EST LA COOPERATION….LES HOTAGES SONT DES VICTIMES DE LEUR PROPRE PAYS,,,,

    INVASION ET LIBERATION DU MALI=DU THEATRE TOUT CA MONTE ET ORCHESTRE ENTRE LES ABRAHAMIQUES ARABES ET FRANCAIS
    >LES FRANCAIS DOIVENT RETOURNER AVEC UNE PRESENCE MILITAIRE AU MALI, C’EST FAIT….
    >LES ARABES ET LES TOUAREGS ONT DONNE SEULEMENT LA BONNE LOGISTIQUE…
    >LES POLITIQUES MALIENS, EN EGOISTES ET VIDES DE PATRIOTISME ONT VENDU LEUR PAYS POUR SE PRESERVER LA PLACE…DIONCOUNDA A TRAHI LE MALI …

  5. Donc quand la france collabore au mali avec des rebelles, pour se opérations, au lieu de travailler avec des militaires maliens, qui connaissent le nord du mali comme leurs poches, ambassadeurs foolbee ne dit rie,…

    Comme sarko, foolbee est fort avec les faibles et faible avec les faibles…

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