"Ils étaient armés jusqu’aux dents". Mamadou, le chauffeur des deux Français enlevés au Mali et témoin de la scène, est encore sur le choc. Interrogé par Europe 1, il raconte la violence avec laquelle le groupe armé s’en est pris aux deux géologues.
"Où se trouvent les blancs" ?
Les faits se déroulent en pleine nuit, vers 1 heure, mercredi, à l’hôtel Le Dombia, à Hombori, une localité située entre Mopti et Gao. Sept individus, vêtus de boubous et armés de kalachnikov et d’armes blanches pénètrent dans l’hôtel après avoir bâillonné le chauffeur des Français.
"Ils ont brusquement attaché les gardiens, après ils sont venus vers moi, pointant leurs fusils, leurs kalachnikovs. Ils m’ont attaché, ensuite ils ont enfoncé la porte de l’hôtel pour entrer", raconte Mamadou au micro d’Europe1.
Une fois dans l’hôtel, les ravisseurs séquestrent alors le propriétaire des lieux et lui demandent de leur indiquer la chambre où se trouvent "les deux blancs"." Ils m’ont dit : ‘on n’est pas venu pour toi, on est venu pour les blancs’. Ils m’ont dit : ‘ne crie pas, ne fait rien’", raconte au micro de RFI le dirigeant de l’hôtel.
Des traces de sang retrouvées
Là, les deuxFfrançais sont réveillés en plein sommeil. L’un d’entre eux aurait été victime de violences. "J’ai entendu des cris", poursuit le dirigeant de l’hôtel. "Il y en a un qui était en bonne santé, l’autre ils l’ont sauvagement frappé", confirme le chauffeur des deux Français. Selon les premières constatations, des traces de sang ont été retrouvées sur le tapis et les oreillers de la chambre d’hôtel des victimes.
Un autre témoin a aperçu les Français embarqués de force dans un véhicule. Une heure plus tard, les ravisseurs et leurs otages avaient disparus dans le désert. Les deux Français ont en effet été emmenés vers le grand Nord malien. Une région classée en zone rouge par la France, ce qui signifie que les voyages y sont strictement déconseillés.
Ils ne s’étaient pas signalés à l’ambassade
Les forces maliennes ont été déployées pour retrouver les otages et les ravisseurs. En vain. Interrogé par Europe 1, le porte-parole du Quai d’Orsay assure que tous les moyens sont déployés pour retrouver les victimes.
Les deux géologues, qui ne s’étaient "pas signalés à l’ambassade française ni au consulat" résidaient à l’hôtel depuis mardi. Ils effectuaient une mission pour le compte de la Banque mondiale dans une cimenterie de la région. Peu de temps avant leur enlèvement, ils venaient de faire un compte-rendu de leur journée de travail à leurs collègues maliens.
Pour l’heure, l’enlèvement n’a pas été revendiqué, mais Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) figure dans les pistes les plus probables pour expliquer ce rapt.
AFP – 24 novembre 2011 à 18h26