Un conflit d’intérêt s’est enclenché entre arabes et tamasheqs au Programme Spécial pour la Paix, la Sécurité et le Développement au Nord (PSPSDN). Au point que la communauté arabe, à travers ses représentants au sein de l’organe dirigeant du PSPSDN, sabote le programme.
Mohamed Ag Erlaf, tamasheq de Kidal, déjà patron de l’ANICT a été désigné par Koulouba comme coordinateur du PSPSDN. Chose encore grave, au lieu de désigner les autres membres dirigeant du programme sur des critères de compétence et d’intégrité, Koulouba a choisi de les nommer en se fondant sur des considérations communautaires. Représentant de la communauté arabe, représentant de la communauté tamasheq, représentant de la communauté songhay, pititi-patata…
Les arabes sont nombreux à se demander pour quelles raisons la coordination du PSPSDN a été encore confiée à Ag Erlaf, étant donné qu’il dirige déjà un grand projet. Koulouba a-t-il peur des ressortissants de Kidal ? Pourquoi cette discrimination en faveur de Kidal ? Surtout que la plupart des actions du projet se réaliseront à Kidal. Du coup un soupçon de favoriser Kidal par rapport aux deux autres régions du nord (Gao et Tombouctou) est né chez les ressortissants de ces deux dernières régions. Et si les autres communautés du nord, à savoir songhay, Keltamasheqs et autres réclameront des postes de responsabilité et des marchés au PSPSDN ? Elles auraient certainement raison dans la mesure où on a privilégié certains parce qu’ils appartiennent à telles ou telles ethnies ! Et bonjour à un conflit communautaire créé par l’Etat lui-même.
Ce problème n’existerait pas si Koulouba avait recruté les administrateurs du PSPSDN sur des critères transparents de compétence et d’intégrité. Si un appel à candidature avait été lancé pour recruter des compétences maliennes quelque soit leurs origines ? Si un bamanan ou un sarakolé est plus compétent pour diriger le programme, pourquoi ne pas le nommé ? Est-il malien non ?
Si la paix au nord passe par une bonne gestion du PSPSDN et la réalisation des infrastructures prévues, l’objectif devrait être la mise en œuvre correcte de ce programme. Même s’il faut faire appel aux chinois pour le faire.
Malheureusement, l’objectif de koulouba ne semble pas être une mise en œuvre correcte du PSPSDN pour le bonheur de la majorité des populations du nord, mais plutôt de satisfaire le désir d’enrichissement d’une minorité soi-disante représentante des populations du nord. Toujours, c’est les mêmes erreurs. Accordé des avantages à certains aventuriers complètement déconnectés des réalités du nord au détriment des populations à la base. Un de nos confrères mettait l’accent sur la mésentente entre le Directeur Général de l’ADN (tamasheq) et son adjoint (songhay) récemment. Et à cause de cette mésentente, tout est bloqué à l’ADN. Pendant ce temps, les jeunes attendent à être réinsérés économiquement.
Un certain Mohamed Ould Mahmoud qui représenterait la communauté arabe au sein du PSPSDN aurait démissionné avant de revenir pour protester contre la gestion du coordinateur (tamasheq), selon un confrère. Le maire de Ber (région de Tombouctou) qui est arabe a refusé d’assister à la cérémonie de la pose de la première pierre d’une infrastructure qui doit être réalisée dans le cadre de la mise en œuvre du PSPSDN.
Tous ces actes prouvent à suffisance que le programme est mal parti parce que
Koulouba a encore une fois de plus brillé par son amateurisme, son laxisme et son esprit divisionniste (partir sur la base des communautés et non sur une base nationale).
Pour notre part, nous avions écrit depuis avant le lancement officiel du PSPSDN que c’était un bon programme à la conception pouvant justement contribuer à réduire l’insécurité et à jeter les bases d’une paix durable au nord Mali, mais à condition que sa mise en œuvre soit faite d’une manière professionnelle. En aucun cas, des considérations communautaires et régionalistes ne devraient intervenir dans la mise en œuvre de ce programme. Car le PSPSDN appartient au Mali et non aux localités bénéficiaires.
Les cadres maliens capables de bien gérer le projet et de conduire correctement sa mise en œuvre doivent être recrutés sans considération aucune à l’origine. Des entreprises capables de bien exécuter les travaux dans les délais requis doivent être sélectionnées sans aucun regard à leur lieu d’implantation ou à l’ethnie de leurs promoteurs. Voici comment un Président patriote à vision nationale doit travailler.
M’pè.